A LA UNE, AVANT-PREMIERES, CRITIQUES

[CRITIQUE] Une Nuit

Avec ce film, Philippe Lefebvre renoue avec le cinéma, mais pas de la même manière que lors de ses derniers films. Cette fois-ci, pas question de retourner face à la caméra, c’est à la source qu’il veut revenir, à la réalisation.
Humble sur sa distribution, Une Nuit est pour lui l’occasion de montrer que tout peut dépendre de l’humain, que son scénario ne dépend que d’eux. Et pourtant, il s’attaque à ce qui semble être une autre époque, celle ou le vieux Paris ressemblait à l’univers américain.
Tout en cherchant à se baser sur les règles principales du cinéma, il se lance donc sur un sujet sans trop se risquer, notamment en ne traitant qu’un lieu, à un instant, durant un évènement.

Paris, la nuit, un univers parallèle à cette cité somme toute paisible. Durant cet instant éphémère, le contrôle de la ville appartient à d’autres hommes, le pouvoir est détenus par l’autre coté de la loi.
Simon Weiss, commandant de la brigade Mondaine, fait sa tournée chaque soirée dans les différents établissements qui illuminent Paris, afin de voir ceux qui ne veulent pas être vus. Alors que les nuits s’enchaînent, celle qui devait arriver un jour fini par arriver,  les gens de l’ombre veulent le faire disparaitre, tout s’enchaîne et tous veulent sa peau.

Ces temps-ci, aborder la réalité de la situation de certains policiers est un thème qui plaît assez, avec le succès de Polisse, il est possible que ce filon soit de plus en plus mis en avant.
Une Nuit en fait partie, traitant sans peur le sujet de la nuit à Paris, véritable être vivant créant le mythe de la capitale.
Au-delà d’une fin totalement tiré par les cheveux et sans vrai intérêt scénaristique, ce que l’on appelle communément un twist bidon, Une Nuit nous propose tout de même un récit fort et intriguant auquel on pourrait uniquement reprocher son coté millimétré à la minute prêt.

En revanche, le commandant Weiss, campé par Roschdy Zem, est d’une efficacité étonnante, touchant, véridique, il sait nous toucher et nous rendre participant de ce qui le concerne.
La première à pâtir des faiblesses du scénario est Sara Forestier, même si, il faut l’avouer, soit elle a choisit d’interpréter son personnage d’une manière bien étrange, ceci pouvant soit s’expliquer plus loin dans le récit, soit elle n’a pas fait le moindre effort pour faire transparaitre le moindre sentiment face à de tels évènements. Notons le caméo de sir Ardisson profitant des plaisirs de la nuit…

En revanche, on se perd souvent entre les personnages secondaires, et certains restent flous même à la fin du film, qui sont-ils ? Quel est leur rôle ? La seule accroche que l’on ait se trouve dans le cliché, car tous les personnages en sont dépendants. Du fils drogué renié par son père dirigeant de cette nuit, à la famille de l’ombre dirigeant tels des marionnettistes ce milieu, tout y passe.
C’est sans doute ainsi que les choses sont, mais il ne suffit pas de peindre la réalité, il faut tout même lui rajouter un petit quelque chose.

Malheureusement, là où Lefebvre aurait pu s’intéresser à la psychologie des personnages en se risquant à s’immiscer dans cette voiture dans laquelle ils se trouvent près de 75% du temps, jamais il ne filme vraiment ce qui s’y passe, il les survole, les oublie, et loupe de près un huit-clos splendide pour nous proposer des vues cartes postales de Paris sans grand sens et brisant le rythme la plupart du temps.
En parlant de briser le rythme, la musique n’est pas sans défauts elle aussi, souvent inadaptée, décalée et rarement expressive des sentiments des personnages.

Ce défaut crée un manque d’architecture, dont découle un autre souci du film : il n’a pas de genre défini. Tout au long, il se cherche entre différents registres. Parfois s’approchant du tragique, d’autre fois du suspens, pour finir sur quelques moments sur le comique. Nous même sommes perdus, le doute quant au sérieux de certaines scènes nous ronge…

Au final, Une Nuit est un histoire imprécise et obscure tel le milieu dans lequel elle évolue. Plein de bonnes intentions, d’idées et d’un sujet qui aurait permis tellement plus, Philippe Lefebvre loupe le coche pour nous proposer un film sans grande originalité.

 

Titre Français : Une Nuit
Titre Original : Une Nuit
Réalisation : Philippe Lefebvre
Acteurs Principaux : Roschdy Zem, Sara Forestier, Samuel Le Bihan
Durée du film : 1h40min
Scénario : Simon Michaël, Philippe Isard, Philippe Lefebvre
Musique : Olivier Floriot
Photographie : Jérôme Alméras
Date de Sortie Française : 4 Janvier 2012

 

Incoming search terms:

  • une nuit
  • ardisson une nuit roschdy zem
  • une nuit lefebvre

A propos de Alexis G.

Rédacteur stellaire, parle cinéma, jeux-vidéo et de bien d'autres choses inutiles. Dirige entre autres les larbins qui enrichissent ce blog fondé quelque part aux environs de l'an de grâce 2011. Raconte des bêtises sur @noxkuro

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Image CAPTCHA

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

What is 5 + 7 ?
Please leave these two fields as-is:
IMPORTANT! To be able to proceed, you need to solve the following simple math (so we know that you are a human) :-)