Qui ne connaît pas un temps soit peu la jolie petite Alice, cette petite fille qui, sous les traits que lui a donné Lewis Caroll, vogue à travers son pays imaginaire rencontrant des créatures toutes plus étranges les une que les autres.
Ce que par contre beaucoup ne savent pas, c’est qu’avant d’être un conte pour enfant, Alice aux pays des merveilles narre aussi l’histoire de la folie à son état pur, les personnages y sont déjantés, illogiques et surtout ne font pas preuve de la moindre particule de morale.
American Mc Gee’s Alice fut le premier et unique jeu à s’intéresser à ce coté ci de la face de la jeune Alice. L’ambiance y était glauque, oppressante et surtout si folle, que lorsqu’une suite fut enfin annoncée, tout le monde ne put s’empêcher d’attendre de pied ferme ce nouveau volet. Un épisode qui devait être aussi ou encore plus fou que celui-ci: Alice : Retour au pays de la Folie, et qui, espérons… nous fera replonger dans cette folie si onirique qui ronge la jeune Alice.
Scénario
Vous incarnez de nouveau la jeune Alice, non pas la mignonne petite Alice de Caroll mais l’unique Alice Lidell, source d’inspiration de l’auteur. Celle-ci est toujours dévorée par ses cauchemars les plus sombres et l’incendie qui a ravagé sa jeunesse. Alors sous la tutelle du psychanalyste Angus Bumby, habitant à Londres, elle y suit un traitement drastique passant par l’hypnose sensée lui ôter ses hallucinations régulières et ses apparitions qui la mène vers un chemin bien étrange…
Mais rien n’y fait, Alice retombe peu à peu dans sa folie, car une lueure, une cohérence commence à y paraître, un souvenir, une solution, la clé d’une énigme.
Aux premiers abords, voir que Londres a une si grande place dans la trame scénaristique de ce jeu peut en décevoir certains. Mais très franchement, vu la manière dont laquelle elle a été représentée, cette ville imprégnée d’un coté lugubre et torturé représentant ainsi l’apogée d’une décadence certaine, on est plus que comblé ! On en vient même à préférer retourner dans les rêves d’Alice.
Sur le départ, le scénario se montre assez répétitif sur la forme. On rencontre un pilier du pays des merveilles et l’on devient son coursier, aller faire telle chose puis telle autre chose, mais peu à peu les choses s’accélèrent, devienne, plus riches. Le déroulement des faits, le passage entre Londres et le pays des merveilles, et surtout le fait que l’on ne comprenne strictement rien à ce qui arrive au début à cette chère Alice nous plonge d’emblée dans un univers mystérieux et intriguant.
Mais soyons très clair, Alice à un sacré grain dans le cerveau, elle a un très gros problème…
Gameplay
Les armes se débloquent une à une, nous laissant le temps de nous adapter peu à peu à leur différentes utilisations. Malheureusement, celle-ci sont peu variées, quoique classes. En gros il y a deux catégories : corps à corps et à distance, dans lesquelles on trouve deux armes, la lourde et la légère.
Autrement le gameplay est plutôt addictif et simple à gérer, on a un système d’esquive qui devient rapidement vital.
A cela s’ajoute le mode folie qui vous donnera un gros coup de main, mais fait que vous êtes pratiquement immortel en difficulté normale, facilitant ainsi pas mal le jeu.
Le coté plate-forme est lui aussi bien assuré, même si parfois cela se joue réellement à quelques centimètres. Et c’est là que l’on trouve le vrai problème d’Alice, sa caméra. Elle est souvent un peu trop imprégnée de la folie de la miss, se baladant par-ci par-là de manière parfois carrément bordélique.
Mais voilà, si le gameplay est bien imaginé, bien structuré, cohérent et dynamique, le support peine parfois. Ce que je veux dire c’est qu’on a parfois de gros freezes, très coriaces et qui m’ont même amenés à un plantage du jeu, parsemé de plus de quelques baisses de framerates.
Réalisation
Tout d’abord techniquement, la modélisation des différents personnages principaux (un peu moins les figurants) aborde un style plus qu’unique, situé entre la caricature et le dégénéré, chaque personnage semble plus repoussant l’un que l’autre.
Mais c’est surtout le travail effectué sur Alice et sur la fluidité des ses cheveux et de sa robe, leur réactivité, qui est impressionnant. Quoi que cette super fluidité créée pas mal de bugs de collision, qui en soit ne sont pas uniques aux personnages, dans une certaine scène j’ai même eu le droit durant une cinématique in-game à un train passant à travers une poutre…
L’autre charme incontestable de Alice : Retour au Pays de la folie, c’est bien sur le décor de ce pays de la folie ! Chaque virée dans celui-ci est un nouveau monde que l’on découvre, sombrant de plus en plus dans la folie. L’univers est somptueux, riche en décors tortueux, en créatures lugubres et en compagnons de routes défigurés.
Les cinématiques qui s’offrent à nous sont osées, mais font preuve d’une réelle originalité, ce coté théâtre, marionnette en carton, illustre parfaitement l’univers d’Alice.
Tout cela, alors qu’il faut le dire, le moteur graphique semble n’être qu’une base de lacune de part son coté légèrement dépassé, surtout concernant les textures.
Bande Son
La bande son colle parfaitement à l’ambiance globale, étrange, distordue, avec quelque chose de mécanique derrière, de dérangeant. Les trois artistes, Chris Vrenna, Jason Tai et Marshall Crutcher signent ainsi une bande son dans le même esprit que le jeu en lui même, attirante et pourtant si… fantasmagorique.
On note une légère différence du doublage pour certains personnages entre les phases de cinématiques et les phases in-game. Mais autrement les doublages sont de très bonne facture et respectent l’esprit du jeu.
Durée de Vie
Comptez plus d’une quinzaine d’heure pour boucler la trame principale en mode normal en vous souciant un peu des divers objets, souvenirs, et autres collectables sur votre chemin. Il n’y a pas vraiment de rejouabilitée, le scoring étant heureusement absent (sauf sur certaines scènes arcades très agréables).
Mais le point intéressant, même si ça ne concerne pas vraiment directement ce jeu, c’est que si il est acheté neuf, il vous est offert le premier volet American Mc Gee’s Alice!
Ce qu’il y a d’extraordinaire avec Alice, c’est que la qualité artistique du soft nous fait presque, je dis bien presque, oublier tous les petits défauts du jeu. Le résultat est plus que concluant car on y trouve tout ce qui rend cette saga unique, représentant en soit une apologie à la folie. | |
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Je te remercie beaucoup pour ce test Nox. Ce jeu m’intéressait énormément mais je ne savais pas quoi en penser… Maintenant, je sai que ce jeu va devenir mien héhéhé…
Test simple et complet, comme je les aime. Merci encore!