?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> PixAgain » PIFFF 2012 http://pixagain.org Critiques, Tests, Avis, Dossiers, Previews... Mon, 18 Nov 2013 23:50:41 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.7.1 Paris International Fantastic Film Festival 2012: Jour 9 & Cloture /paris-international-fantastic-film-festival-jour-9-clotur/ /paris-international-fantastic-film-festival-jour-9-clotur/#comments Sun, 09 Dec 2012 11:00:04 +0000 /?p=6833

Avant la conclusion du Paris International Fantastic Film Festival et la projection du déjà douteux Silent Hill : Revelation 3D (critique à venir), nous avons eu le droit à une magnifique nuit dédiée au fou britannique Clive Barker. La composait les films Nightbreed : the Cabal cut (version se raprochant le plus de la version qu’avait en tête Clive Barker), Hellraiser : Le Pacte, Hellraiser 2 : Les Ecorchés et CandyMan.

Nightbreed : the Cabal Cut est un projet fou, orchestré par un fan. Clive Barker a vu son film amputé de toutes ses thématiques à sa sortie, le studio cherchant plus à avoir son Star Wars de l’horreur plutôt qu’un film ambitieux. Mais le voilà, enfin complet, après un remontage total. C’est sur ce plan qu’il souffre de ses seuls défauts : l’origine des plans retrouvés, généralement des VHS bien pourris (pour vous dire, je pensais avoir atteint un sommet avec l’Enfer des Armes, mais alors là), que l’on espère voir sous un meilleur jour plus tard. Je ne m’attèlerais pas à une comparaison des deux versions, la précédente n’a qu’un souvenir flou dans mon esprit.

Nightbreed : The Cabal Cut est un peu l’Orphée & Eurydice du cinéma fantastique, pas forcément effrayant, il transporte pourtant les mêmes thématiques essentielles. Romance inachevée, corrompue, séparée par la mort, c’est ainsi que se dessine le couple Aaron Boone & Lori Desinger. Car le film est avant tout une romance tiraillée, d’une beauté splendide et monstrueuse. Loin de s’encombrer d’une quelconque essence manichéenne, où méchant il n’y pas, et héros encore moins, chaque personnage ne se positionne jamais vraiment d’un côté de la ligne. Le personnage interprété par David Cronenberg, jamais clair et pourtant évident sur sa vraie nature est l’un des plus complexes, perdu entre la folie qu’il traite et celle qui le ronge. Mais c’est surtout dans la confection de cette mythologie, de cet univers que Nightbreed : The Cabal Cut impose le respect. Midian, la ville souterraine des monstres, n’est pas un endroit rêvé, il est bien physique et aussi étrange qu’envoûtant.
Afin que vous puissiez profiter de cette version, allez faire un tour sur cette pétition : http://www.ipetitions.com/petition/nightbreed/ rares sont les causes qu’il faut défendre avec autant d’ardeur, mais le jeu en vaut la chandelle.


Enchaînons avec Hellraiser : Le Pacte, beaucoup moins romantique, et bien plus gore. Film passé culte pour son aspect SM et ses tourments cauchemardesques, le film n’a pas pris une ride. Délire totalement malsain où le Cube, sorte d’artefact perdu conçu comme une enigme, une fois résolu, appelle les Cénobites, êtres de la souffrance, Hellraiser premier du nom installe en quelques minutes toute la force du mythe nécessaire à la suite du film.
Alors qu’un couple revient dans la maison familiale, suite à un accident, un homme revient peu à peu d’entre les morts. Frère pour l’un, amant pour l’autre dans sa précédente vie, il se rallie à son ancienne conquête pour se nourrir de chair humaine afin de recomposer son corps.
Première incarnation de Pinhead et de ses compères et pourtant, ils sont tels le mal incarné ne disant mot, ou seulement quand la nécéssité se fait sentir, à la fois ange pour certains et démons pour les victimes. Clive Barker lui même n’échappe malheureusement pas à quelques défauts sur l’adaptation de son propre livre. Pour son premier long-métrage, l’auteur à succès n’est pas alors vraiment pris au sérieux, et subit de grosses limitations. Quelques facilités prises au détours d’une action peuvent se montrer de temps à autres. Mais le film fait preuve de bien plus à côté pour titiller notre fascination de cet étrange univers. Véritablement traumatisant par moment, Hellraiser : Le Pacte est une oeuvre avant tout visuelle, où l’histoire se mélange parfaitement à l’image surprenante et dévorante de cette oeuvre.


Alors que Hellraiser le Pacte se suffisait à l’explication de la mythologie des Cénobites, Hellraiser 2 : Les Ecorchés, arrive pour tenter de nous donner sa propre image de cette dernière. Film rejeté par son père Clive Barker, où il quitte la réalisation, ce second volet démarre là où Le Pacte s’était arrêté, l’héroïne Kristy, considérée comme folle se retrouve cloîtrée dans un hopital psychatrique, jusqu’à ce qu’un médecin menant de son propre côté des recherches sur le Cube fasse renaître sa belle-mère, Julia Cotton, arrachée des Cénobites.
Alors que le premier film se limitait au monde humain, le rendant alors encore plus fascinant, celui-ci, avec cette volonté de nous montrer l’envers du Cube, n’hésite pas à rentrer au sein même du Cube, dans la petite maison des Cénobites. Si le concept pouvait donner à rêver, il ne nous donne au final qu’à rigoler. Toute la mythologie de Hellraiser s’envole d’un simple claquement de doigts, démysitfiant toute la peur omniprésente jusqu’alors présente. Véritable bordel sans nom, mélange de mauvais goût où un nouveau cénobite volant collé à un pénis géant est sensé être le nouveau cauchemar, et pas seulement de Kristy, mais aussi de Pinhead, qui d’ailleurs se mettra simplement à discuter et à négocier constamment la mort de sa proie, autant le dire : il ne reste vraiment plus grand chose de Hellraiser, jetant à la poubelle tout ce qui faisait du premier épisode un vrai monument de l’horreur.


Mais heureusement, après le désespoir arrive ainsi Candyman de Bernard Rose. De mémoire, le film m’avait laissé un très bon souvenir, j’avais eu l’occasion de le voir deux fois d’affilé sur deux chaînes différentes. Alors le découvrir sur grand écran, accompagné de la musique du magicien Philip Glass, c’est carrément autre chose.
Une jeune journaliste, interprétée par Virginia Madsen, décide pour ses études de consacrer un papier à une mythologie urbaine : celle du Candyman. Citez son nom cinq fois devant la vitre, et l’homme au crochet viendra alors vous tuer, ainsi est l’adage.
Jamais le film ne tombe dans le slasher puant, et c’est là tout son intérêt. L’univers de Clive Barker n’est pas que cadavres et meurtres, il déteint aussi d’un certain romantisme obscur. Récit onirique et poétique, à travers HLM où la réalité semble s’être effacée. Même si la mort frappe sans cesse, que le boogeyman dont les apparitions se font de plus en plus incessantes, jamais l’on arrive à discerner où se trouve le mythe et où se trouve le réel, là est la vraie force du film, s’achevant sur un final aussi puissant que lourd de sens.


Et voilà, le Paris International Fantastic Film Festival, PIFFF de son petit nom, est terminé. Nous avons pris un peu de retard sur la fin, mais tout est là, c’est le principal (Silent Hill Revelation 3D ne devrait pas tarder).
Cette année, le PIFFF, ce ne fut pas moins de vingt films vus en une dizaine de jours, contre la dizaine que nous avons vu l’année passé, à deux. Beaucoup plus complète, la programmation comptait 25 Films, dont deux cultes, ainsi que deux documentaires, avec toujours les courts-métrages les accompagnants.
Encore une fois, une belle expérience que ce festival indépendant, on regrettera seulement le niveau global de la programmation, qui malgré ses petites perles ne brille pas dans sa totalité. En revanche cette nouvelle durée, beaucoup moins rapide, laissant le temps entre chaque séance s’est avérée beaucoup plus agréable. Les horaires, en semaine, toutes aussi abordables permettent au festival d’offrir une petite programmation aux spectateurs lambda.
Ce fut aussi un plaisir de voir les membres du jury véritablement intéressés par la programmation et donc très souvent présent.
On retiendra dans ses moments forts Trailer War, les séances cultes et la nuit Clive Barker, avec ses instants poétiques comme avec The Cleaner & The Doomsday Book ou son moment culture avec le magnifique documentaire Side by Side.
Encore une fois, même si de nouveaux distributeurs on été nommés, il serait plaisant d’espérer pouvoir profiter de ces films en salles…

Mais laissons parler les résultats :

PRIX DU MEILLEUR FILM DECERNE PAR LE JURY INTERNATIONAL
THE BODY d’Oriol Paulo (Espagne) – le seul que j’ai réussi à louper -

MENTION SPECIALE
THE CLEANER d’Adrian Saba (Pérou)

PRIX DU COURT-METRAGE INTERNATIONAL
EXIT de Daniel Zimbler (Angleterre)

PRIX DU MEILLEUR COURT-METRAGE FRANCAIS
NOSTALGICZ de Karl Bouteiller

MENTION SPECIALE
FOOD ELLE de Corentin Quiniou

PRIX DU MEILLEUR LONG-METRAGE DECERNE PAR LE PUBLIC
CITADEL de Ciaran Foy (Irlande)

PRIX DU MEILLEUR COURT-METRAGE FRANCAIS DECERNE PAR LE PUBLIC
NOSTALGICZ de Karl Bouteiller

PRIX DU MEILLEUR COURT-METRAGE INTERNATIONAL DECERNE PAR LE PUBLIC
RECORD/PLAY de Jesse Atlas (Grande-Bretagne)

PRIX CINE+ FRISSON DU MEILLEUR FILM
THE BODY d’Oriol Paulo (Espagne)

PRIX CINE+ FRISSON DU MEILLEUR COURT-METRAGE FRANCAIS
NOSTALGICZ de Karl Bouteiller

Si j’ai loupé The Body et donc que je ne pourrais vous parler du doublé qu’il effectue, il est plaisant de voir The Cleaner et Citadel (malgré leurs défauts) être reconnus, le dernier ayant loupé la marche du prix à l’Étrange Festival cette année. En ce qui concercerne NostaligicZ, le court gagnant qui nous a été diffusé lors de la remise des prix, j’avoue être resté assez perplexe par rapport au résultat. Le court vogue sur la vague des films de zombies, pas vraiment original même si son approche second degré est assez délirante et sans prétention, on se demande tout de même ce que valait le reste de la catégorie.
Le PIFFF en tout cas reviendra sans faute l’année prochaine, les salles combles cette année lui ont permis d’asseoir sa présence, et nous lui souhaitons de nouveau de belles années à venir !

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Paris International Fantastic Film Festival 2012: Jour 8 /paris-international-fantastic-film-festival-jour-8/ /paris-international-fantastic-film-festival-jour-8/#comments Sun, 09 Dec 2012 09:00:58 +0000 /?p=6832

Modus Anomali est pour moi la véritable déception de cette année au Paris International Fantastic Film Festival. Alors que le film indonésien avait l’air de proposer un concept intéressant & fascinant malgré ses 8 jours de tourange, le film s’avère au final tenir plus de la grosse blague que du vrai film de genre. Joko Anwar s’aventure avec son film sur un terrain bien boueux où le scénario ne tient qu’à une petite ficelle qu’il fait céder sans embarras en mille morceaux. Son personnage, anonyme, se retrouve dans la même posture : perdu dans la fôret et dans la boue, il doit comprendre la raison de sa situation.

Le vrai problème du film de Joko Anwar est qu’il propose tout de même une ambiance intriguante et lourde sur son premier tiers, mais qu’il n’arrivera pas à renouveller. Le second tiers tire en longueur, le réalisateur indonésien n’arrivant plus à renouveler le poids de la forêt sur son personnage principal. Ne comprenant jamais que dans ce genre de film, où l’identité du nemesis nous est laissée en suspend, c’est bien la forêt qu’il faut personnifier.
Joko Anwar se contente de nous servir les plus belles coïncidences possibles, ensemble de non-sens finissant sur un retournement de situation aussi invraisemblable que prévisible. Jamais l’on nous explique clairement les raisons de la présence de cet homme dans la forêt.

On sauvera sa photo, sorte d’hommage, où l’atmoshère de la nuit transparait, nous rappellant le bon vieux Rambo ou encore Predator, ainsi que le jeu de son acteur principal, Rio Dewanto, juste et efficace dans ce rôle pourtant incomplet. Mais ce papier de bonbon n’arrive pas à nous faire oublier l’amertume de son contenu, avec des artifices mis bout à bout pour se donner un air intelligent.

 


Egérie du cinéma bis, qui malgré ce statut reçut la bénédiction de la Nouvelle Zélande (sans laquelle il n’aurait jamais été fini après 4 années et toutes ses économies envolés), Bad Taste nous rappelle que le réalisateur du Seigneur des Anneaux, peu avant la sortie de son nouveau long-métrage, est aussi un auteur à part entière. Car Bad Taste est loin d’être le seul long métrage un peu “débilement” jouissif du réalisateur néo-zélandais, on citera notamment ses deux films suivants, le malsain Feebles ainsi que Braindead.

Bad Taste, c’est l’histoire d’une bande de ploucs persuadés de pouvoir repousser un groupe d’extraterrestres dans leur petite ville. Ces derniers eux sont à la recherche de la viande parfaite pour leur fast-food intergalactique, quoi de plus normal ? Complètement cheap, aux moyens quasi-inexistants, les amateurs de latex seront pourtants aux anges tant les effets spéciaux sont maitrisés, parce que Bad Taste, c’est avant tout un film où cervelles, organes et autres ne font qu’exploser. Mais c’est aussi un pur film représentant la volonté de son réalisateur, où il y joue deux rôles biens distincts. Totalement honnête, ne s’embarassant d’aucune considération politico-philosophique, Bad Taste assume complètement ce côté jovial où l’on prend un plaisir malsain à suivre des moments de bravoure de plus en plus fous et absurdes.

Et pourtant, en y regardant de plus près, Peter Jackson, dessine déjà de nombreux plans épiques que l’on retrouvera dans ses futurs long-métrages. Que se soit un plan furtif où l’un des résistants enjambe un rocher, où le montage fou du film, Bad Taste forme avec Créatures Célestes les deux films imposant sa filmographie complète.

On ne remerciera jamais assez les fous qui ont pu repérer ce film sur le marché du film de Cannes, sans qui l’on n’aurait pas pu avoir ce film à voir une fois, cent fois, et toujours avec des potes, avec ou sans alcool. Un peu de bis, assumé, il pourrait bien alléger les grosses compagnies aujourd’hui placardées dans un sérieux bien triste.

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Paris International Fantastic Film Festival 2012: Jours 5, 6 & 7 /paris-international-fantastic-film-festival-jours-5-6-7/ /paris-international-fantastic-film-festival-jours-5-6-7/#comments Tue, 27 Nov 2012 09:00:51 +0000 /?p=6830

Paul Hyett est loin d’être l’un des hommes les moins connus dès qu’il est question de cinéma. Ayant consacré son travail du maquillags et des effets spéciaux sur des films tels que La Dame en Noir, L’Aigle de la Neuvième Légion ou encore The Descent, le bonhomme nage plutôt bien dans les eaux du cinéma d’horreur. Mais pour concrétiser son travail il lui manquait son long-métrage, qu’il signe enfin avec The Seasoning House, sorte de huis-clos oppressant prenant place dans les Balkans.

Visiblement, cette année au Paris International Fantastic Film Festival, les films semblent souffrir du même défaut : une fin signée par dessus la jambe et traitresse de tout ce qui lui précède. The Seasoning House, avec sa vision crue et pas moins réaliste des choses, ne souffre que de ses dernières dizaines de minutes où transparaissent les seuls véritables défauts du film malgré que tout ne soit pas à jeter. Celle qui nous rappelle que même en se sauvant, après avoir passé tant d’années dans de telles conditions, la folie ne vous quitte jamais vraiment. Les événements s’enchaînent ici beaucoup trop vite, occasionnant des situations invraisemblables dénuées du « bon goût » qu’il avait jusqu’alors su tenir. Car le film offre pourtant sur ses deux tiers une sensation de malaise impressionnante.

Mais c’est grâce à Rosie Day, interprétant Angel, que le film atteint sont aboutissement. La surdité et le fait qu’elle soit muette n’est pas utilisé ici comme un simple artifice, outil d’un pathos auquel l’on aurait pu s’attendre. Tout est concentré autour de cette élément, toute l’ambiance sonore suit cet élément, nous faisant avancer dans un univers où le son serait constamment mis en sourdine. Ce bordel nous invite rapidement à contre coeur en son sein, parmi ses filles.

Ne pas avoir cherché à approfondir les détails de la vie d’Angel précédant sa captivité permet aussi au film de nous rappeler que sa vie ne se définit finalement que depuis son arrivée dans cette prison, la fille sans nom, elle, n’existe plus.


S’il est évident que l’on ne pouvait attendre grand chose d’un nouvel épisode dédié à cette saga « culte » digne de ce qui se fait de plus mauvais en terme de série B, il faut tout de même avouer que le résultat est loin d’être atypique. Surprenant dans son approche du mythe de l’Universal Soldier, dans sa forme et ses libertés prises concernant le fond de son histoire. Ainsi, malgré des défauts aussi larges que l’ego de JCVD, Universal Soldier : Day of Reckoning parvient tout de même à faire germer de belles idées.

Maladroitement comparé à Gaspard Noé à cause de l’introduction que décide de mettre en place John Hyams, de ses stroboscopes intermittants, et son aspect expérimental, c’est plus chez Coppola, en nous servant sa conclusion improbable façon Apocalypse Now que notre réalisateur va chercher l’inspiration.

Universal Soldier 4 s’avère ainsi assez jouissif, tout du moins quand ses héros ne parlent pas, à savoir durant les deux tiers du temps. Car autre fait étonnant, l’action dans ce nouvel épisode, il faut l’attendre. Entre les deux grosses scènes de bastons, c’est perdu dans une montagne de dialogues aussi creux qu’inintéressants que l’on se retrouve, outils servant à meubler le vide scénaristique. En revanche, John Hyams semble ne pas savoir comment tourner une véritable course poursuite, mettant en scène l’un des moments les plus embarrassants du cinéma d’action.

Mais après le mal, vient le réconfort. Car si l’on pourra tout critiquer dans ce qui n’est pas Universal Soldier, à savoir ses dialogues et autres cliffhangers à deux balles, dès que vient la violence, l’on vibre enfin. Son final, plein de symbolique, nous rappelant l’ombre planant de JCVD sur la totalité du long-métrage, réussit même à nous faire oublier le temps d’un instant ses faux-raccords à la concentration impressionnante.

Finalement, Universal Soldier : Day of Reckoning, n’est pas foncièrement mauvais, de bonnes intentions et des combats plutôt bien filmés, mais ne parvenant pas à nous faire oublier ses longueurs et cette course poursuite ridicule où l’on a l’impression de voir deux camions poubelles à l’oeuvre.


Deuxième film à sketch du festival, Doomsday Book de Kim Ji-woon (J’ai rencontré le Diable) et Pil-Sung Yim (Antartic Journal), s’attaque bien évidemment, comme son titre l’indique, à la fin du monde sous trois angles de vus différents. Mais voilà, c’est coréen, et les coréens, en particuliers nos deux bonhommes, ne font jamais rien comme les autres.

Décomposé sous trois approches, Doomsday Book s’attaque respectivement à l’amour impossible, à la phobie humaine et à l’absurde. Ouvert et achevé par Yim Pil-Sung, avec au centre le segment de Kim Ji-Woon, le tout forme un ensemble bien plus cohérent - à base de pêché originel - que ABC’s of Death, et surtout avec une approche bien plus riche qu’un ensemble sporadique d’idées. Bien évidemment, vu le sujet, l’aspect tragi-comique du cinéma coréen est ici omniprésent.

Le premier, Brave New World, nous raconte la fin de l’homme par sa bêtise, par son respect inexistant de la nature; le second, Heavenly Creature, sous une influence évidente à Asimov, s’attaque au concept de la vie; et enfin le dernier, Happy Birthday, est l’absurdité coréenne dans son excès, où comment achever le monde à l’aide d’une boule de billard.

Si les deux segments de Pil-Sung sont plutôt classiques, malgré cette romance sous une omerta fatidique et cette boule de billard annonçant la fin du monde avec une douceur étrange, c’est surtout face au travail de Kim Ji-Woon que nous restons sans voix. Heavenly Creature est un peu le film que Satoshi Kon n’a jamais pu finir : The Dreaming Machine.
Ji-Woon fabrique avec ce robot l’idéal même de ce que l’humanité, corrompue de naissance et en proie à ses peurs les plus fondamentales, n’arrive aujourd’hui plus qu’à simplement idéaliser. A travers un regard et des jeux de cadres bluffants, le réalisateur ne fait pas que fabriquer une aura, il habite le robot de celle-ci, chaque plan suggérant cet aspect métaphysique de l’âme.

Doomsday Book, par toutes ses qualités, est sans doute l’un des films les plus intéressants du festival. Loin des clichés habituels, loin d’une vision pessimiste et égoïste de la fin du monde, Kim Ji-Woo et Yim Pil-Sung subliment cet instant possiblement le plus beau et unique de la vie.


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Paris International Fantastic Film Festival 2012: Jour 4 /paris-international-fantastic-film-festival-jour-4/ /paris-international-fantastic-film-festival-jour-4/#comments Wed, 21 Nov 2012 20:00:40 +0000 /?p=6828

Le film d’invasion, sorte de huis-clos bien particulier, a bien du mal à décoller aujourd’hui. Si l’on n’a pas affaire à des fantômes, on peut déjà se sentir en veine, si il ne s’agit pas non plus de malades mentales, nous voilà vernis.

In Their Skin, anciennement Replicas, part d’un postulat plus ou moins identique à Funny Games, l’invasion est bien humaine, et pas si improbable, à la limite du simple vice humain. Ainsi, Mark, sa femme et son fils, vont se retrouver face à une autre famille, même si cette dernière semble légèrement dérangée sur les bords.

Si le film ne décolle jamais, manquant d’ambition, ou portant de véritables faiblesses de scénario, la question se pose. Il a au moins le mérite de proposer une approche d’un concept malheureusement sous-exploité et pourtant prometteur. Car cette famille ne veut pas seulement s’introduire chez la famille Hughes, mais véritablement devenir cette famille.

Ces tares incontestables rendent le film trop « gentil », n’assumant jamais ses propres idées en les accompagnant jusqu’au bout de leurs études, allant jusqu’à laisser en plan bien des choses sur sa conclusion qui aurait pu amener ce récit linéaire en un vrai questionnement psychologique.


Nous avions eu l’année dernière la chance d’assister à la seule et unique projection du documentaire : Ray Harryhausen – Le Titan des Effets Spéciaux - vous pourrez revoir ce documentaire à la Cinémathèque en décembre -,

Véritable mine d’informations inestimables et regard sur ce que la technique actuelle avait hérité du géant, cette année encore le Paris International Fantastic Film Festival nous donne la chance d’assister à un autre documentaire : Side by Side.

Documentaire dédié à l’univers numérique, pas si vieux finalement, qui s’intègre de plus en plus dans le monde du cinéma, animé par Keanu Reeves et réalisé par Christopher Kenneally, le duo fait un état des lieux complet de cette époque où le numérique est en passe de bientôt remplacer le film. Traitant aussi bien de l’aspect matériel, de la post-prod et même de l’archivage et du problème de l’héritage, on regrettera seulement que la restauration ne soit pas elle aussi traitée, mais on est plus à ça prêt tant tout ce qui est abordé est d’un intérêt débordant.

Au lieu de nous mettre face à ces réalisateurs qui ont déjà donné leurs visions de la chose à de nombreuses reprises, cette fois-ci c’est aux hommes et femmes de l’ombre que la voix est donnée, ces gens artificiers de l’image. Ainsi, directeurs de la photo, étalonneurs et autres enchaînent un à un, toujours accompagnés des réalisateurs avec qui ils ont pu travailler pour tirer le maximum possible de ces idées.

Side by Side fait le tour de toutes les belles choses qui font le cinéma d’aujourd’hui, ne nous amenant pas à regretter une époque passée, sans un aspect manichéen de la chose. L’arrivée du numérique n’est pas le mal, loin de là. Chaque intervenant à une idée claire sur la chose, certains n’auraient jamais pu pratiquer comme il le font aujourd’hui sans le numérique, et nous amène même à prendre du recul sur certains films comme Slumdog Millionaire avec le travail d’Anthony Dod Mantle.

Abordé sur chaque facette possible, si le documentaire nous fait regretter une unique chose sur l’invasion du numérique, c’est bien quand il nous rappelle que les générations d’aujourd’hui ne sauront surement plus ce qui rendait la pellicule si unique. Mais Side by Side nous rappelle aussi que beaucoup de films n’auraient sans doute jamais existés, que ce soit à cause du poids ou de la fragilité du film.

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Paris International Fantastic Film Festival 2012: Jour 3 /paris-international-fantastic-film-festival-jour-3/ /paris-international-fantastic-film-festival-jour-3/#comments Wed, 21 Nov 2012 19:00:36 +0000 /?p=6827

Réalisé par Adrian Saba, ce premier film, « El Limpiador », est à la fois fascinant et déroutant car non maîtrisé dans sa technique. Cette oeuvre incomplète, sorte de spleen inachevé sur fond d’épidémie, nous raconte l’histoire d’Eusebio, un « nettoyeur », soudain mis face à la chose la plus improbable dans ce monde anéanti : la vie, celle d’un enfant.

Son rythme incroyablement long n’est pas tant le vrai problème du film, le souci se pose surtout dans son esthétique de l’économie du cadre pas toujours très habile. Sa volonté d’utiliser le plan fixe tout au long du récit, entre choix artistique et contrainte de production, est salutaire.

Mais malheureusement ces qualités inégales, même si la rupture de cette linéarité est d’une efficacité fascinante, font qu’une certaine distance émotionnelle se crée entre le spectateur et ce duo, pourtant illustration de la pureté humaine. Ces efforts sont aussi anéantis par la faiblesse de la concrétisation des idées d’Adrian Saba, souvent sous-exploitées malgré leur existence indéniable, ces dernières se retrouvent étirées sur l’infini et rarement symboliques.

En revanche, si les plans fixes interminables sont souvent récurrents, nombreux restent d’une beauté frappante, faisant état des lieux de manière muette sur la situation et le contexte dans lequel évoluent Eusebio et Joaquin. Beaucoup de potentiel et des instants émotionnels trop éphémères et volatiles rendent The Cleaner incertain malgré son approche audacieuse qui ne lui portera pas faveur au sein de la compétition du PIFFF.

Critique complète à venir…

 


Dario Argento est une homme qu’il n’est plus utile de présenter, véritable chef de file du mouvement nommé le Giallo en Italie. Cette année, à l’occasion de ses premières séances cultes, le festival a donc décidé de rendre hommage au personnage en diffusant l’un de ses films les plus rares : Quatre mouches de velours gris, troisième et dernier épisode de sa trilogie animale.

Argento prend ici un malin plaisir à jouer avec ses personnages et par conséquence avec le spectateur, placant non plus seulement ce héros persécuté en état de psychose, mais aussi le spectateur. Intégrant un nombre de personnages étonnamment élevé, et par conséquence le nombre de suspects potentiels plus flou, il parsème son récit d’indices fragmentés pour nous mener sur différentes pistes, parfois même anodines. Ainsi sans grande difficulté, il nous arrive de voir en un personnage le potentiel tueur, pour ensuite le voir mourir à son tour, de croire en l’existence d’autres personnages, et ce sans interruption.

Illustration de l’épouvante à l’état pur, malgré le coup de vieux de certains éléments, notamment sur l’aspect incroyablement kitsch où moumoutes et autres moustaches se suivent, Quatre Mouches de Velours Gris joue sans cesse avec nos nerfs.

Le film garde tout de même son ambiance incroyablement oppressante, donnant lieu à des situations et des instants d’angoisse aujourd’hui inestimables, pauvre en artifices, et pourtant si efficaces. Le hors-champ était alors, sans grande difficulté, à son apogée, tout étant affaire de suppositions et de mal suggéré.

Sous son semblant problème banal qu’est celui de la recherche d’un tueur, le film cache surtout une ingéniosité et une logique imprenables. La musique d’Ennio Morricone vient ajouter la dernière touche, oppressante, sortant du canevas habituel du violon, mélangé à une musique plus électronique, plus irrégulière.


Acclamé ou jeté aux oubliettes à l’occasion de l’Etrange Festival de cette année, ressortant finalement sans prix, Citadel se redonne une nouvelle chance à cette édition du Paris International Fantastic Film Festival. Ce premier film de Ciaran Foy est plus qu’un simple exercice de style, se transformant en une véritable étude, la totalité du long-métrage se basant sur sa propre expérience de l’agoraphobie.

Tommy est un père devenu agoraphobe après l’agression de sa femme devant son appartement. Seul avec son fils, maladroit, et toujours en proie à une peur primaire, les fantômes du passé semblent peu à peu refaire surface.

L’expérience proposée par Citadel est de loin l’une des plus belles réussites qu’il nous ai été donné de voir au festival pour l’instant, tout du moins dans sa première heure. Outre son travail en finesse sur la peur à son état le plus pur, le plus bel élément du film se situe au sein de son personnage principal. Constamment angoissé, jamais plus brave qu’il ne devrait l’être, son écriture reste sans faille, même en ne souffrant pas d’agoraphobie, il est dur de ne pas s’identifier à ce personnage.

Mais là où excelle vraiment cette première partie, c’est dans son habilité à poser une ambiguité constante autour du personnage principal. Il est alors difficile de réellement définir si la vision du monde qui nous est offerte vient de la psychée délirante de Tommy où si l’on est bien face à la réalité. Toute cette ambiguité constante, ancrée dans cet univers urbain, font état d’un concept qui aurait dû être tiré jusqu’au bout.

Car malheureusement ensuite, Ciaran Foy décide alors de faire un choix, s’égarant dans le fantastique assumé. Par la même occasion il intègre dans le récit un personnage tout en contraste avec la qualité du premier. Cliché, incohérent, le prêtre ne porte aucun sens et sonne aussi creux que la suite du récit, vue et revue.

Loin d’être parfait, Citadel propose tout de même une approche intéressante d’un sujet intimiste et habituellement pris à la légère.

Critique complète à venir…

 


Deuxième film de Tsui Hark depuis son arrivée en Chine populaire, il s’agit aussi de son second travail effectué sur le mythe de l’auberge du Dragon, après le film éponyme réalisé en 1992 avec Raymond Lee.

Alors que les eunuques prennent peu à peu le pouvoir au sein de la civilisation chinoise, les opposants sont eux décimés un à un. De ce concept simple, Tsui Hark fait alors ce qu’il fait comme à son habitude: nous offrir une expérience de mise en scène incroyable.

Entre la folie artistique de Zu, en restant plus osé que Detective Dee, Dragon Gate ne souffrait alors que de la 3D, ne suivant pas toujours les fascinantes idées artistiques de son concepteur et ne rendant pas toujours hommage à la photographie. Cet artifice, encore en balbutiement dans ce cinéma traditionnel, malgré de très bonnes idées de profondeur, ne nous permet pas de globalement profiter de la chorégraphie du Wu Xia Pian mise en oeuvre. Entre idées totalement folles et impressionnantes, il y a pourtant beaucoup à voir, Tsui Hark remettant en oeuvre tous les genres martiaux sur lesquels il a pu travailler. Voir ainsi Jet Li, de nouveau sur pied, prendre le rôle du sabreur manchot de The Blade n’est pas sans un certain régal.

A première vue, face à cet aspect difficilement perfectible, seul le scénario pourrait être remis en cause, mais au final, ce dernier suit globalement bien la route, proposant des personnages hauts en couleurs et des chocs, sources de situations inestimables.

Critique complète à venir…

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Paris International Fantastic Film Festival 2012: Jour 2 /paris-international-fantastic-film-festival-jour-2/ /paris-international-fantastic-film-festival-jour-2/#comments Wed, 21 Nov 2012 18:00:32 +0000 /?p=6826

Grosse attente du festival, et aussi grosse déception, à juste titre vu que le film, composé à la façon d’un abécédaire ne pouvait qu’être mélange de réussites et d’échecs. Sorte de gros bordel où plus d’un tiers des réalisateurs semblent s’être passés le mot histoire de proposer une vision toujours scatophile de la mort, le principe était pourtant prometteur sur le papier. Chaque réalisateur se voyait accordé une lettre, de cette lettre découlait ensuite une liberté artistique totale – quoi que finir sur un fondu au rouge semble avoir été imposé -, que ce soit l’approche, l’idée, où même le support technique, tout était ainsi possible.

Mais voilà, si les deux tiers des réalisateurs ont bien compris qu’il ne fallait pas chercher à installer une profondeur scénaristique impossible à broder dans les quelques minutes (vrais limites du concept) qui leurs étaient promises, beaucoup signent des courts sans grand intérêt. Et pourtant, l’ouverture sur Apocalypse de Nacho Vigalondo avait de quoi nous rassurer, apportant une approche intrigante de la mort.

Malheureusement les lettres suivantes se décorent souvent d’images souvent vite lassantes. Ti West et son M(iscarriage) ainsi qu’Andrew Traucki et son G(ravity) étant les parfaits exemples de réalisations abscons totalement bâclées et faites par dessus la jambe, quand on se dit que Christopher Smith n’a finalement pas été retenu, il y a de quoi se poser des questions sur les goûts d’Ant Timpson et Tim League. Le travail de Simon Rumley entre aussi dans cette catégorie, profitant d’une légende urbaine pour signer un court malsain pour pas grand chose. Les deux mises en abimes présentées ne sont pas inintéressantes mais restent inabouties, l’une plus que l’autre.

Mais certaines mauvaies idées n’ont pas empêchées d’autres petits bonshommes de briller. On citera notamment Unearthed de Ben Weathley et Dogfight de Marcel Sarmiento ainsi qu’Orgasm de Bruno Forzani et Héléne Cattet, véritables bijoux de mise en scène. Xavier Gens sort aussi du lot, s’autorisant l’exercice du message en essayant de faire plus qu’utiliser un mot, mais en lui donnant un véritable fond.

Enfin, toujours fidèles à leur réputation, les japonais, à travers trois lettres différentes, et surtout la dernière, Zetsumetsu (Extinction) par Yoshihiro Nishimura, sorte de Dr.Folamour totalement barré, où bataille de pénis géant et fusées humaines. Finalement donc ce ne sont pas ceux qui ont pris le plus de risques qui ont forcément brillés, mais surtout ceux qui ont su tirer profit des petites minutes qui leur étaient accordées.


Stitches aurait surement pu être le film d’horreur parfait, le combo clown + zombie étant définitivement le mélange, potentiellement, le plus traumatisant possible. Le placer dans un univers plutôt années 80″ était aussi une bonne idée. Sur le papier le projet avait donc tout pour être fameux, et on ne vous parle pas encore de la touche « hémoglobine »! Pourtant Stitches se plante royalement, et c’est assez dur à admettre tant il ne reste finalement rien après le film. Quelques rigolades, des mise en scène saignantes à souhait et originales, puis… plus rien.

En omettant toute la première partie, interminable et sans le moindre intérêt, où à un moment l’on se dit même « est-ce que je suis devant le bon film? », même à l’arrivée du clown, les choses ne s’améliorent pas vraiment. Entre l’absence d’un quelconque iota de rythme, les événements s’enchaînent en ne nous prenant jamais à partie, et avec l’absence de véritables rebondissements, Stitches n’arrive jamais ainsi à répondre aux attentes du spectateur.

Le vrai bon point est que Conor McMahon n’a pas seulement voulu intégrer son histoire dans un univers vintage, il fait son film de la même manière. Ainsi on a le droit à une très belle dose d’hémoglobine plastique, avec du trucage comme au bon vieux temps, et en conséquence à des mises à mort particulièrement impressionnantes.

Le clown en lui même n’est pas non plus inintéressant, plutôt bien caractérisé, les petits détails de sa personnalité ont été plutôt bien construits autour du personnage. Entre son manque de sérieux morbide, son tricycle et ses petits tours de passe-passe, Stitches trouve même sa voie de prédilection une fois zomibifié, carrément plus drôle après avoir franchi le seuil de la mort. En découle même une mini mythologie sur la naissance des clowns plutôt intéressante. Et ce ne sont malheureusement pas les maigres références, telle que celle dédiée à Halloween, qui vont redorer l’image du film.

 


Difficile de parler objectivement de Trailer War, ou d’en faire un constat, mais entre vous en parler et simplement l’oublier, ce « film » mérite tout de même un mot, vu qu’il n’est voué qu’à être partagé. Trailer War est une sorte de montage, sans véritable logique, de bandes-annonce des années 1970, où l’on a plus ou moins l’impression de se retrouver en roue libre quelque part dans les bas fonds de Youtube tant la matière qui nous est donnée à voir semble sortie de nul part. Mais contrairement à l’abécédaire précédent, il s’agit là de l’oeuvre d’un goût unique, oscillant beaucoup moins entre différents délires trop éloignés même si les deux heures de montages se font clairement sentir.

Reste que si vous voulez avoir une idée de ce qu’est conceptuellement Trailer War, nous vous invitons à jeter un oeil à Argoman, Thunder Cops, Black Samourai ou encore The Electric Chair, puis de là, à vous laisser bercer par les seventies. Difficile aussi de tenir sur son siège quand l’on apprend l’existence de films comme The Boob Tube ou Voyage of the Rock Aliens tant leur existence seule relève simplement de l’improbable.

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Paris International Fantastic Film Festival 2012: Programmation /paris-international-fantastic-film-festival-programme/ /paris-international-fantastic-film-festival-programme/#comments Mon, 19 Nov 2012 13:00:53 +0000 /?p=6819

Mieux vaut tard que jamais, profitons de cet entre-deux pour vous lancer le programme et vous introduire un peu cette nouvelle édition du Paris International Fantastic Film Festival.
Même si l’on attend encore la plupart des films de la précédente édition en salles, ou même simplement en vidéo - on attend toujours Masks par chez nous, sorti seulement il y a quelques semaines en Allemagne -, quelques un on pu tout de même passer la barrière de la distribution. Bellflower, grand vainqueur l’année dernière a eu cette chance par exemple, 4:44 Last Day on Earth l’aura aussi mais surement à cause du nom de Ferrara étiquetté dessus.

Reste que cette année aussi, le PIFFF ne tombe pas dans la facilité d’aller chercher des grands noms internationaux pour s’attirer une clientèle facile - passons sur le Tsui Hark où le docu Side by Side, il faut bien assurer la réussite budgétaire pour assurer l’année suivante -.
S’étalant sur une dizaine de jours, le festival se permet ainsi une programmation beaucoup plus complète, permettant cette année de rendre hommage à quelques films cultes, Bad Taste de Peter Jackson et Quatre Mouches de Velours Gris de Dario Argento, et à tout l’imaginaire de Clive Baker à travers une nuit (de quoi vous tourmenter dans vos cauchemars).
Ouverte par Naila Ma, cette édition du festival se dote d’un jury aussi moins international, car entièrement français, et un peu plus atypique. Embrayant ensuite sur John Dies at the End, on pourra tout de même avouer que pour l’instant, face à la puissance qu’avait eu Malveillance lors de l’ouverture l’année passée, ce début de festival se fait avec plus de nuance.

Les films seront avant tout traités de manière brève, de la même manière que pour le Festival Paris Cinéma, puis feront, au cas par cas, l’objet d’articles complets et uniques.


Vendredi 16 NOVEMBRE

19h30 – John Dies at the End (Don Coscarelli) : Le soy sauce est une drogue qui promet une expérience hors du corps. Ceux qui en prennent voyagent à travers le temps et les dimensions. Certains reviennent, mais ils ne sont plus tout à fait humains. Un jour, la Terre subit une invasion étrange. Une invasion venue d’un autre monde. L’humanité a besoin d’un héros. A la place, elle aura John et David, une paire de fainéants à peine bons à garder un boulot. Pourront-ils sauver notre planète ?


Samedi 17 NOVEMBRE

11h00 – Here Come the Devil (Adrián García Bogliano) : Une famille en crise part se ressourcer en montagne. Très vite, l’angoisse et la peur s’installent, les deux enfants disparaissant soudainement avant de réapparaître le lendemain, métamorphosés…

14h30 – ABC’s of Death : 26 lettres. 26 réalisateurs. 26 façons de mourir. Un abécédaire de la Mort frénétique et extrême.

 

 

19h30- Stitches (Conor McMahon) : Un clown lubrique meurt durant un anniversaire organisé pour des enfants. Des années plus tard, il revient avec la ferme intention de tous les massacrer. La fête peut enfin (re)commencer…

22h00 – Trailer War : Un montage ahurissant de bandes-annonces de films d’exploitation des années 70/80. Un pur spectacle grindhouse garanti 100% authentique.

 

00h15 – V/H/S : Lorsqu’une bande de petites frappes s’introduisent dans une maison dans le but de s’emparer d’une VHS très rare pour un obscur commanditaire, ils ne se doutent pas qu’ils vont obtenir un peu plus de vidéo qu’ils ne l’auraient souhaités…


Dimanche 18 NOVEMBRE

14h30 – The Cleaner (Adrian Saba) : Lima, Pérou. La capitale péruvienne est frappée par un virus foudroyant. Eusebio, homme bourru et solitaire, est chargé de déblayer les rues encombrées par les cadavres. Il va alors tomber sur un jeune garçon miraculé…

17h00 – Quatre Mouches de Velours Gris (Dario Argento) : Le musicien Roberto Tobias, suivi depuis plusieurs jours par un homme mystérieux, décide de le prendre en chasse. Au cours de la dispute qui suit leur rencontre, il le tue accidentellement et un inconnu masqué le prend en photo, l’arme de crime à la main. Cet inconnu va le harceler et le menacer, sans pour autant se livrer à un chantage. Sur les conseils de son ami Diomede, surnommé « Dio », il engage le détective privé Arrosio.

19h30 – Citadel (Ciaran Foy) : Un jeune père devenu agoraphobe depuis que sa femme a été tuée par un gang d’enfants cagoulés affronte de nouveau les agresseurs qui veulent s’en prendre à son bébé. Aidé par une infirmière et un prêtre adepte de l’auto-défense, il comprend que le seul moyen d’exorciser sa peur est d’y faire face en s’introduisant dans la Citadelle, là où réside le gang…

22h00 – Dragon Gate, La légende des sabres volants (Tsui Hark) : L’histoire se déroule durant la Dynastie Ming, un eunuque puissant s’est imposé en écrasant violemment les traites du régime, faisant maintenir un climat de terreur. Avec ses troupes, il part à la poursuite des derniers rebelles, coincés dans l’Auberge du Dragon, repère pour voleurs, assassins et autres oubliés de la société…


Lundi 19 NOVEMBRE

19h30 – In Their Skin (Jeremy Power Regimbal) : Mark, Mary et leur fils forment une gentille petite famille. Partis en vacances au vert, ils vont croiser la route d’une drôle de tribu qui aimerait bien prendre leur place…

22h00 – Side by Side (Chris Kenneally) – Documentaire : Keanu Reeves interroge des cinéastes (Martin Scorsese, Christopher Nolan, David Fincher, David Lynch…) et des grands techniciens autour deschangements liés à la révolution numérique.

 


Mardi 20 NOVEMBRE

19h30 – Crave (Charles de Lauzirika) : Photographe de scènes de crimes, Aiden est progressivement rongé par la violence qui l’entoure et sombre dans une paranoïa sans retour.

22h00 – The Seasoning House (Paul Hyett) : On y suivra le calvaire vécu pendant la guerre par Angel, une jeune fille des Balkans sourde, muette et orpheline qui, jetée dans un bordel militaire où elle est violée par tous les soldats qui passent, parvient à échapper à la vigilance de ses geôliers et se venge avec une rage démentielle.


Mercredi 21 NOVEMBRE

19h30 – The Butterfly Room (Jonathan Zarantonello) : Vieille dame élégante et acariâtre, Ann cultive un fétichisme étrange pour les papillons, qu’elle collectionne dans une pièce aménagée abritant certains spécimens bien plus… humains.

22h00 – Universal Soldier : Day of Reckoning (John Hyams) : John sort d’un coma et découvre que sa femme et sa fille ont été massacrées lors d’une intrusion brutale de sa maison. Hanté par les imagescette attaque, il jure de tuer le responsable : Luc Deveraux.


Jeudi 22 NOVEMBRE

19h30 – Doomsday Book (Kim Jee-Woon & Yim Pil-Sung) : La fin du monde moderne entre trois volets apocalyptiques.

22h00 – In the Shadow of the Tall Man (Louis Thevenon) : Une vision inédite et sans fard du tournage de The Secret de Pascal Laugier.


Vendredi 23 NOVEMBRE

19h30 – Modus Anomali (Joko Anwar) : Pendant un séjour dans les bois, un homme essaie de retrouver les membres de sa famille, mystérieusement disparus, tandis qu’il est pris en chasse par un tueur fou. Ses seuls indices résident dans les sonneries de son réveils qui semblent annonciatrices de quelque chose qu’il ignore…

22h00 – Bad Taste (Peter Jackson) : Une petite ville côtière de Nouvelle-Zélande est le théâtre d’une invasion extraterrestre : les aliens ont effet décidé d’utiliser les habitants comme viande de première qualité pour leur fast-food spatial…


Samedi 24 NOVEMBRE

14h30 – The Body (Oriol Paulo) : Une petite ville côtière de Nouvelle-Zlande est le théâtre d’une invasion extraterrestre : les aliens ont effet décidé d’utiliser les habitants comme viande de première qualité pour leur fast-food spatial…

17h00 – Compétition de courts-métrage Français : Alice et Lucie (Xavier Ournac), Autopsy des Délices (Aurélia Mengin), Food Elle (Corentin Quiniou), La Mort du Loup (Cédric Bourgeois), Le Baiser du Vampire (Romain Lambert), Maximilien (Lewis Eizykman), Nostalgic Z (Karl Bouteiller), Spaghetti Man (Eve Dufaud)

20h00 – Nuit Clive Baker : Nightbreed: The Cabal Cut (Clive Baker), Hellraiser le pacte (Clive Baker), Hellraiser : Les écorchés (Tony Randel), Candyman (Bernard Rose)


Dimanche 25 NOVEMBRE

14h30 – Compétition de courts-métrage Internationaux : At the Formal (Andrew Kavanagh), Crown (AG Rojas), Exit (Daniel Zimbler), God View (Billy Lumby), Lizard Girl (Choi Si-young), Llagas (Miguel Angel Font Bisier), Record/Play (Jesse Atlas), Shhh (Freddy Chavez Olmos & Shervin Shoghian), The Incident (Jules Saulnier)

17h00 – Horror Stories : Une jeune femme séquestrée par un psychopathe va jouer sa survie en lui racontant des histoires terrifiantes…

 

20h00 – Silent Hill Revelation (Michael J.Bassett) : Depuis des années, Heather Mason et son père n’ont jamais cessé de fuir, échappant à chaque fois de justesse aux mystérieuses forces qui lespourchassent. Arrivée à la veille de ses 18 ans, en proie à de terrifiants cauchemars, Heather doit faire face à la disparition soudaine de son père. Elle va découvrir qu’elle n’est pas celle qu’elle croyait être. Cette révélation va la plonger au plus profond de l’univers démoniaque qui semble vouloir la piéger à Silent Hill pour toujours…

 

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Paris International Fantastic Film Festival 2012: Jour 1 /paris-international-fantastic-film-festival-2012-jour-1/ /paris-international-fantastic-film-festival-2012-jour-1/#comments Mon, 19 Nov 2012 09:00:27 +0000 /?p=6825 Avant de se lancer pleinement dans la vague d’avis qui devraient suivre concernant les films du Paris International Fantastic Film Festival 2012, et ce, jour par jour, parlons un peu avant du court-métrage qui a fait l’ouverture cette année du festival.
L’année dernière nous nous sommes retrouvés face à Welcome to Hoxford, sorte d’idée complètement folle placée dans un univers dingue et sombre à souhait. Cette année, c’est l’autre facette du fantastique que nous propose Tom Wan Avermaet. Ce long-métrage franco-belge, où le premier rôle est interprété par Matthias Schoenaerts, à l’affiche de De Rouille et d’Os, est bien plus sage, mais aussi voué à d’autres considérations biens différentes mais ici traités avec un certaine finesse malgré sa durée.
On nous parle ici de l’intervention de la mort, brutale  dans nos vies, mais pas seulement, l’on nous parle surtout de ce que peut bien être mort, que pourrait si bien représenter ce concept finalement si inhumain? A cette question, le titre y répond directement, notre âme nous suis constamment, trace notre voie, dans notre ombre.

Et c’est parti. John Dies at the End, film parfait pour lancer l’ambiance du PIFFF, sorte de mélange improbable entre l’une de ces productions Sci-Fi de mauvaise qualité et un film tout droit sortie de la Troma : David Wong et son ami John son deux types tout à fait normaux, jusqu’au jour où leurs vies basculent à cause d’une étrange sauce. Venant d’un jamaïcain aussi fou que crédible, ce produit va les amener à voir des choses qu’ils ne devraient pas normalement voir.

En somme, tout ce qui pourrait donc toucher à l’univers abordé par le festival est ici condensé, et si l’on a bien un petit plaisir coupable à admirer le travail de Don Coscarelli, à qui l’on doit notamment Phantasm, c’est bien seulement là que le film sort son atout. Sorte de tourbillon de non-sens total, totalement fou est assumé, où hot-dog, chien, et autres folies portent le film de bout en bout, par des moyens totalement détournés. On regrettera que plus d’attention n’ai pas été dédiée à ce qui relie ces idées : le scénario. Affreusement creux et dur à suivre, sautant constamment de délires en délires, il ne sert que de post-it bordélique où Don Coscarelli a ensuite noté par dessus une par une chacune de ses idées sans jamais avoir cherché à en faire une histoire décente. Délires faisant notamment apparaitre de manière ponctuelle Doug Jones - l’homme à tout incarner au cinéma - chose pour laquelle on le remerciera sans un doute, le voilà enfin, sans déguisements.

On ne pourra pas dire en revanche que Don Coscarelli ne maitrise jamais le contenu pur de son nouveau-né, empruntant par ci par là diverses références de grand crus littéraires, et qui à elles seules valent le coup d’oeil tant le résultat en découlant est d’une aberration arrogante et fascinante. Rien qu’à voir son introduction, il nous placarde en très gros que le film tire plus de la bonne rigolade que d’un leitmotiv quelconque.
Plaçant son récit dans un délire old school, il n’hésite pas non plus à joncher son film de références cinématographiques plus ou moins osées, entre le monde à la sauce Eyes Wide Shut et l’univers monstrueux de Cronenberg, tout en essayant d’ancrer son film dans un univers chinois absurde.

Film de drogué tirant de la série B, à la fois beau dans le cadre et incroyablement kitsch dans son propos, dont l’ambiguité des faits se retrouve finalement très discutable de bout en bout, le duo étant clairement défoncé les trois quarts du film, John Dies at the End possède en tout cas l’originalité du titre, à la fois anodin et plaçant pourtant une mini psychose autour de John dès les premières minutes.

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