?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> PixAgain » Aventure http://pixagain.org Critiques, Tests, Avis, Dossiers, Previews... Mon, 18 Nov 2013 23:50:41 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.7.1 Critique : Lone Ranger (Gore Verbinski) /critique-lone-ranger-gore-verbinski/ /critique-lone-ranger-gore-verbinski/#comments Thu, 04 Jul 2013 08:00:19 +0000 /?p=8412 Affiche2Gore Verbinski est un être étrange, autant se montre-t-il capable de donner un nouveau souffle à tout un genre, autant semble-t-il enclin à la défaillance du système de production hollywoodien. Pirates des Caraïbes premier du nom avait été le film qui avait su remettre au gout du jour la piraterie au cinéma. Ses suites, qu’ils cautionnera jusqu’au troisième épisode avant de quitter à son tour le navire, furent les exemples types de ce dont le cinéma se passerait bien aujourd’hui. Mais loin de s’avouer vaincu, le réalisateur décida d’utiliser à bon escient le budget qui lui a désormais été possible d’investir dans un film. Ainsi il réalisa Rango, pur film de western en image de synthèses, sur-référencé, mais doté d’un charme particulier propre à l’Ouest sauvage. Il y avait donc tout à craindre de Lone Ranger : un second film sur un terrain déjà visité, une mise en chantier catastrophique, mais surtout sa retrouvaille avec Johnny Depp. L’acteur américain ne cesse aujourd’hui de désespérer son public, constamment en roue libre, il ne parvient plus à nous surprendre tout comme autrefois. Trop présent sur les écrans, il semblait logique d’imaginer y voir un nouveau Jack Sparrow sans plus d’originalité. Mais pourtant, malgré ces auspices les plus sombres, s’il n’est pas un chef-d’œuvre car accumulant certaines faiblesses scénaristiques, Lone Ranger s’avère être un divertissement efficace, effaçant au possible ses défauts derrière une mise en scène léchée et habile.

Lone Ranger 1

Tout du moins, avant de réellement s’attarder sur l’œuvre de Gore Verbinski, une vraie question se pose à travers tout le film aux yeux du spectateur (amateur ou non de celui-ci) : quelle est la visée du film ? Quel public cherche-t-il avant tout à toucher ? La signature Disney nous dirige tout d’abord vers le film familial tout public, comme avaient été calibrés les différents films de la saga Pirates des Caraïbes. Mais pourtant, son esthétique et son entrain pour une violence pure au western, où la naturelle loi du sang fait gage avant toutes celles dictées par l’homme, nous amènent à nous demander si un conflit n’a pas lieu au sein même de la production-design du film. Après Rango, Lone Ranger est le second film que Gore Verbinski coproduit lui même de sa poche. Mais au vu du budget nécessaire, il est aisé de se dire qu’un compromis étrange a été fait entre les deux parties afin de faire cohabiter tout au long du film deux esthétiques si antagonistes. L’autre problème majeur de Lone Ranger vient de sa morale, des idées qu’un personnage créé entre deux guerres peut aujourd’hui véhiculer auprès d’un public bien différent. Sur ce point, il semblerait qu’une transposition bête et méchante ait eu lieu. S’il est pourtant clair que le public visé est relativement jeune, le film véhicule tout de même une morale assez déstabilisante pour nous, public non américain. Je ne peux pas assurer qu’il s’agisse d’une idée originale à ce film par rapport à la série originale (après sa création, le Lone Ranger a écumé radio, télévision, comic books..) mais reste que le film transmet une vision totalement nihiliste de la justice. D’un cran au-dessus du récit de vigilante habituel, il annonce clairement que la justice humaine ne peux rien faire, si ce n’est devenir et copier son propre ennemi. Ainsi à l’image même, l’enfant jusqu’alors vecteur de fantaisie, devient à travers une conclusion logique le nouveau vecteur de cette justice sauvage, justice qu’il devra exercer sans doute quelques années plus tard au cours de la Seconde Guerre mondiale. Car au-delà de sa morale, le film utilise constamment le vecteur de l’enfance pour mettre en scène son histoire et son héritage. L’enfance devient le support de toute l’histoire, seul ce dernier est capable d’admirer la fantaisie d’une histoire sous un angle candide et simple. Ainsi c’est par l’enfant que le conte se développe, et par l’enfant une nouvelle fois que l’étrangeté de Tonto devient quasi spirituelle. Et pourtant une nouvelle fois, Lone Ranger s’avère ambiguë sur son sujet, car le film utilise, et va même jusqu’à mettre à mal la figure du conte qu’il pose intelligemment au cours du film. Positionnant son histoire en 1933, pour ensuite repartir en 1869, il met habilement en place son récit sous l’angle d’un récit vécu et narré. L’histoire devient alors mythe, conte, celui d’un vieux gourou indien nommé Tonto.

Lone Ranger 2

Cette idée scénaristique brillante aux yeux du jeune public deviendra aussi son vrai défaut. Les trois scénaristes ayant travaillé sur le projet : Ted Elliot, Terry Rossio (auxquels l’ont doit les Pirates) et Justin Haythe (Infiltrés) se reposent trop sur l’idée que toute l’histoire est un conte, s’autorisant alors certaines faiblesses, des facilités, ou l’apparition de trous scénaristiques. Ainsi, les rares baisses de rythme dont accuse le film sont souvent dues à des instants de faiblesses en terme d’écriture. Les repères historiques sont mal amenés, d’autant plus que l’enjeu même du film n’a finalement que faire de ceux-ci. Les massacres de sioux, la perfidie humaine, sont tant de sujets qui passeront au-dessus d’enfants se replongeant à travers cette conquête du Far West. Aussi mal habile est celui qui tente d’introduire un personnage secondaire au bout de 2h de film sans être un génie. Car en terme de découpage, le film fait rarement fausse route. S’il se perd sur quelques plans visiblement entièrement shootés en CGI, son montage, supervisé par James Haygood, le monteur de Fight Club et Panic Room, s’avère étonnement clair, même au sein de scènes d’actions d’aspect difficilement lisibles. Alors que le vrai récit se lance, Gore Verbinski parvient à merveille à introduire ses différents personnages, autant par de subtils jeux de cadre que par des concours de circonstance fortuits. Car même si le scénario se perd parfois, il parvient en revanche à rester clair et efficace lorsqu’il est question de la persona de ses personnages. Par de petites phrases, glissées ça et là, Gore Verbinski donne à un personnage secondaire une profondeur, même illusoire. Verbinski assisté de Bojan Bazelli éclaire à merveille chaque plan du film, que seuls de nombreux défauts de CGI viennent gâcher. L’on dit souvent qu’il est dur de peindre les ombres dans le désert, et pourtant, les deux y arrivent sans mal. À l’aide d’idées de cadres qu’il a su mettre en pratique après les différentes réflexions spatiales auxquelles il s’était confronté sur Rango, Verbinski parvient à capter l’espace de certains plans l’âme de l’Ouest à travers des chevauchés entrainées dans des élans dynamiques et d’une fluidité frissonnante. Il multiplie ensuite les idées de cadres, pas toujours fructueuses, parfois perdus dans un espace qu’il ne parvient pas à aborder, mais offrant des passages rêvés par tout spectateur. Verbinski va encore plus loin pour montrer l’image de la fable qu’il cherche à donner à son film. Il s’amuse ainsi à mélanger objets et vocabulaire, à faire apparaitre une chose qui ne devrait pas être là où elle se trouve. Malheureusement, ces quelques idées sont rapidement submergées par un scénario profitant beaucoup trop de cette liberté, pour créer un comique de situation à outrance. Ainsi, si certaines scènes sont bien amenées, d’autres ne sont que redondantes. C’est finalement sa propre fantasmagorie qu’il met en scène, parfois pulpeuse, parfois sanglante.

Lone Ranger 3

Ainsi Lone Ranger est aussi un récit sur-référencé, renvoyant par exemple, involontairement peut-être, au film Vorace (Antonia Bird), par le Windigo, thématique traitée de manière aussi chimérique dans l’un que dans l’autre. Il était tout aussi évident de voir le film nous renvoyer à la filmographie de Sergio Leone, et particulièrement au film Le Bon, la Brute et le Truand. Plus étonnant encore, et cette fois-ci mal amené, une idée de cadre est inspirée du Seigneur des Anneaux, idée qu’il ne fera que réutiliser sans se l’approprier. La musique qui a hanté toute une génération de jeunes américains revient au galop. William Tell, composé par Rossini et passé dans l’imaginaire collectif par le biais de la première série du vigilante masqué, accompagne la nouvelle génération au cours de son final impressionnant. Hans Zimmer parvient étonnamment à renouveler son répertoire musical. Si les premières notes nous renvoient très rapidement à son passif, il se dépêche de crée une ambiance propre au western, en rendant à sa manière hommage aux plus grands. Et puis enfin, il y a Johnny Depp, un Johnny Depp étonnement convenu. Là où l’on aurait pu attendre de lui un jeu en roue libre, l’acteur se calme, et fait preuve d’un over-playing dont il n’a pas fait preuve depuis plusieurs années, nous renvoyant notamment à The Dead Man. Ainsi, même s’il reste évident sur certains plans que des relents de Pirates de Caraïbes se font ressentir, profitant d’un comique de situation évident, il garde un jeu honnête en finesse. C’est plutôt à travers le personnage incarné par William Fichtner, Butch Cavendish, que l’on voit une vraie folie absurde, donnant à son personnage une étrangeté inquiétante. Si l’acteur principal Armie Hammer ne transparait pas tout de suite, une certaine iconisation se forme autour du personnage à l’aide d’une construction logique. Ainsi, même si l’acteur en lui même est vite dépendant de Johnny Depp, ainsi que de leur némésis interprété par un William Fichtner au sommet de sa forme, le Lone Ranger reste la figure de proue d’une odyssée sauvage sans règle. Personnage de comédie comme personnage dramatique, il rend hommage au vigilante du Far West.


Lone Ranger est loin d’être parfait, mais à sa manière, à travers cette vision globale du western, il pourrait bien, tels True Grit ou Django Unchained -mais sur un aspect plus grand public et moins cinématographique- relancer auprès d’un public inintéressé le genre qui prédominât toute une période du cinéma américain. Une fois élancé dans cette épopée sauvage, ses 2h30 ne se ressentent même plus, preuve une nouvelle fois d’une certaine efficacité.


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    Critique : Le Monde Fantastique d’Oz (Sam Raimi) /critique-le-monde-fantastique-doz-sam-raimi/ /critique-le-monde-fantastique-doz-sam-raimi/#comments Sun, 03 Mar 2013 21:00:59 +0000 /?p=7881 Oz - AfficheIl y a de longues années, Le Magicien d’Oz avait gravé d’une pierre symbolique une nouvelle histoire du cinéma. Illustration du passage en couleurs et d’une partie de la culture américaine lorsque le rêve était autant porteur d’espoir que d’une morale éducative, le film de Victor Fleming était, et restera sans aucun doute la plus belle adaptation possible du roman de Lyman Frank Baum. Si sa suite, Oz, un monde extraordinaire, n’est définitivement pas animée de la même fougue, Sam Raimi lui, ne prétend jamais avoir l’intention d’occulter le chef d’œuvre dont il s’inspire. Car au-delà d’être un simple prequel, Le Monde Fantastique d’Oz n’a jamais l’arrogance de n’être plus qu’un véritable hommage et une simple redescente dans ce monde dans lequel n’importe quel homme rêverait pouvoir s’établir.
    Loin d’idées complexes, Le Monde Fantastique d’Oz n’est pourtant pas dénué d’idées morales, écrivant l’histoire de l’homme que l’on résume aujourd’hui par le titre « Magicien d’Oz » : Oscar Zoroaster Phadrig Isaac Norman Henkel Emmannuel Ambroise Diggs ou Oz pour les intimes. Ce magicien de cirque peu scrupuleux, que l’on pourra apparenter sans aucun mal à un charlatan à la recherche du boniment parfait, du tour qui changera sa vie, ne fait que s’échapper constamment de ses obligations, parfait utilitariste dans l’âme.
    Oz ne changera pas cette vision du monde qu’a Oscar Diggs, ce sont les rencontres humaines comme étrangères que met en scène Sam Raimi, qui amèneront peu à peu Oscar Diggs sur le chemin du Magicien faiseur de souhaits que l’on connaît aujourd’hui.

    Oz - 1

    Le travail qu’effectue Sam Raimi est ainsi l’œuvre d’un orfèvre, s’attardant sur chaque instant de son film afin de ne délaisser aucuns moments et personnages. Parsemé de belles envolées scénaristiques, avec des moments de bravoures comme seul sait les manier le réalisateur, l’on retrouve avec plaisir ce traitement si atypique de la narration décalée, basculant ses personnages sur différentes nuances d’humour tout en soulevant divers enjeux dramatiques forts. Sam Raimi, bien loin de s’attaquer uniquement au mythe, offre tout au long de son film une véritable pensée par rapport à la naissance et le contexte de son modèle. Sorte de réflexion artistique à première vue élémentaire, il nous renvoie dès les premières minutes du film à l’architecture du Magicien d’Oz de Victor Fleming. Introduit par une séquence en noir et blanc et suivi d’un univers haut en couleurs, Sam Raimi reprend ce même schéma, comme si il essayait à l’heure du numérique, de nous rappeler l’impact qu’avait ressenti toute une génération face à une telle utilisation du Technicolor. Plus que de simples jeux de couleurs, il se tourne aussi subtilement sur l’héritage même du cinéma aux Etats-Unis. Tous les appareils filmiques, outils de prestidigitations et de foires, dans les mains d’Oscar Diggs, sont bien loin de l’idée que nous, français nous en faisons tels que nous voyons le cinéma sous le règne des frères Lumière. Chez l’Oncle Sam, Thomas Edison, modèle parfait du prestidigitateur qu’Oscar Diggs rêve d’atteindre, est, et restera longtemps, l’inventeur du spectacle cinématographique.
    Le récit n’accuse donc aucune grosse baisse de rythme, appuyant une nouvelle fois ses enjeux sur cette envie du spectateur d’en découvrir plus, de ne pas voir cette histoire s’achever si vite. Là est l’handicap d’Oz, malgré ses intentions claires et sa narration scintillante, Sam Raimi nous précipite dans son univers, et enchaîne les péripéties à une trop grande vitesse, nous laissant l’amère impression d’assister à bien trop d’ellipses narratives qui auraient mérité d’être approfondies. Si le personnage d’Oscar Diggs bénéficie d’un travail sans reproche, évoluant de la même manière que la petite Dorothy Gale, découvrant émerveillé ce monde qui lui est offert et découvrant plus qu’il n’aurait pu l’espérer, lui, ne se contente pas de parcourir le chemin de brique jaune. Son ami Finley, le singe volant, fonctionne dès ses premières répliques. En revanche les sorcières, ou bien la petite poupée de porcelaine - malgré une construction scénaristique intéressante - pâtissent du rythme global.

    Oz - 2

    Néanmoins, si le film s’évertue à garder un trajet dialectique, se voulant explicatif sur les événements du premier film, il réussit tout de même à s’échapper d’un moule trop rigide et refermé pour laisser les choses aller. Une véritable identité née du projet, cette utopie naïve, détruite par les défauts que touchent le commun des mortels, n’a certes pas les même considérations morales et éducative que son original, mais propose tout de même une magnifique identité unique et dynamique, tout en abordant de nouveaux thèmes, mais en gardant cette idée que quiconque vient à Oz se redécouvre et apprend à mieux se connaître. Si la petite Dorothy découvrait avec fascination ce monde, Oz, l’homme de foire, l’homme de prestidigitation, remplace la naïveté candide de cette dernière, par l’amour de ce monde qu’il a toujours rêvé être le sien, afin d’y croire et ne pas se retourner chaque seconde, comme si les ombres de la mort et du délire planaient en réalité sur lui. Car là où l’on ne se posait pas de questions sur la facilité qu’avait une petite fille à imaginer un tel monde, à y croire, pour un homme plus mûr, toute cette idée est fondement du film, un seul doute et tout s’écroule pour le spectateur. Comment faire confiance à un univers dont le protagoniste principal se méfie lui-même?
    On pourra pointer du doigt certaines tares visuelles, telles que des soucis d’incrustations, mais au-delà de celles-ci, un tel monde s’illustre que l’on peut facilement les oublier et vivre cette histoire qu’est celle d’Oscar. Ce monde purement féerique, de rêve, où la violence n’a pas sa place ailleurs que dans la nature même de celui-ci, s’avère être une véritable mine d’or, véritable matière à rêver. Il ne faut pas néanmoins déposer sur le film le label « Alice aux Pays des Merveilles », malgré un opportunisme clair de la part du studio référent, et même si les producteurs ne sont pas étrangers à ce soucis, Sam Raimi crée tout un univers cohérent, si bien que l’on aura tendance à voir dans Le Monde Fantastique d’Oz un film amputé de bien d’autres idées et d’architectures. Ces 2 heures ne suffisent clairement pas pour bâtir une chimère si grande que le magicien d’Oz.

    Oz - 3

    Le film a en revanche un véritable défaut, plus grave que cette envie d’en voir plus, de l’ordre du casting et portant le nom de Mila Kunis. La jeune fille ne convainc jamais - à l’inverse d’un James Franco au sommet de sa forme -, que ce soit dans la première comme la seconde forme de son jeu. Si certains tics du personnage peuvent être intentionnels, son jeu facial, lui, reste bien de l’ordre du surjeu non maitrisé, facilement ébranlable et surtout très pauvre en émotion et seul instant de mauvais goût dans cette peinture jusqu’alors fournie d’idées rendant ce monde concret et fascinant.
    Si cette impression nous empêche de profiter pleinement du dernier quart du film, Le Monde Fantastique d’Oz amène si judicieusement son final, que ce dernier équilibre cette tâche indélébile. Tout en mettant ainsi à bas, en détruisant le personnage d’Oz, pour bien recommencer à ses racines, Sam Raimi permet au personnage de réellement exister, d’être bien plus qu’un visage sur un écran de fumée que l’on attend durant deux heures. Car s’attaquer au personnage d’Oz maintient ce risque que le film n’ai pour existence que l’explication des péripéties du film original. Sam Raimi balaye sans difficulté cette peur, et ce par le biais d’artifices aussi concrets que forts, permettant à cette attente de devenir une véritable conséquence de l’heure et demi précédant l’événement, et non pas à une lubie d’un réalisateur quelconque s’attaquant au remake/prequel d’un chef-d’œuvre déjà existant.
    Enfin, si l’on remerciera avec un sourire forcé Disney pour l’implication de Mariah Carey dans la promotion du score du film, c’est en revanche avec un sourire honnête que l’on apprécie la réconciliation entre Sam Raimi et Danny Elfman. Après tout, qui d’autre mieux que Danny Elfman aurait pu offrir un score digne de ce nom à un film dans un univers tel que celui d’Oz aujourd’hui ?


    Lorsque Oscar Diggs, un petit magicien de cirque sans envergure à la moralité douteuse, est emporté à bord de sa montgolfière depuis le Kansas poussiéreux jusqu’à l’extravagant Pays d’Oz, il y voit la chance de sa vie. Tout semble tellement possible dans cet endroit stupéfiant composé de paysages luxuriants, de peuples étonnants et de créatures singulières ! Même la fortune et la gloire ! Celles-ci semblent d’autant plus simples à acquérir qu’il peut facilement se faire passer pour le grand magicien dont tout le monde espère la venue. Seules trois sorcières, Théodora, Evanora et Glinda semblent réellement douter de ses compétences… Grâce à ses talents d’illusionniste, à son ingéniosité et à une touche de sorcellerie, Oscar va très vite se retrouver impliqué malgré lui dans les problèmes qu’affrontent Oz et ses habitants. Qui sait désormais si un destin hors du commun ne l’attend pas au bout de la route?


    Après 4 années d’absences, Sam Raimi ne déçoit pas. Malgré quelques faiblesses, ce premier voyage à Oz se déroule à merveille, nous amenant à rêver et à retomber en enfance. Sans une once de prétention, il nous offre un univers captivant dans lequel nous aimerions au final passer plus de temps.
    Titre Français : Le Monde fantastique d’Oz
    Titre Original : Oz: The Great and Powerful
    Réalisation : Sam Raimi
    Acteurs Principaux : James Franco, Mila Kunis, Rachel Weisz
    Durée du film : 2h 7min
    Scénario : Mitchell Kapner & David Lindsay-Abaire d’après l’oeuvre de L. Frank Baum
    Musique : Danny Elfman
    Photographie : Peter Deming
    Date de Sortie Française : 13 mars 2013

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    Critique : Le Hobbit : Un Voyage Inattendu (Peter Jackson) /critique-le-hobbit-le-voyage-inattendu-peter-jackson/ /critique-le-hobbit-le-voyage-inattendu-peter-jackson/#comments Mon, 10 Dec 2012 11:00:29 +0000 /?p=7289 Il était attendu, et le voilà enfin, ce film qui porte le lourd fardeau qu’est celui de relancer une franchise aujourd’hui, avec l’honnêteté d’un réalisateur qui n’y voit que la chance de retourner en Terre du Milieu et d’y vivre une nouvelle aventure. Le Hobbit : un Voyage Inattendu a lui aussi connu sa petite épopée avant d’atteindre le grand écran. Durant deux années, ce fut Guillermo del Toro qui travailla sur le projet, main dans la main avec Peter Jackson, jusqu’à ce que le premier ait à passer la main au second à grand regret. Si à cause de cela jamais l’on aura la chance de voir la Terre du Milieu sous l’œil du réalisateur mexicain, le retour de Peter Jackson ne pouvait pas être vu comme un mal. Car le néo-zélandais, connu pour son amour de ses terres est bien l’un des mieux placés pour assurer la réussite du diptyque devenu trilogie.
    Le Hobbit : un Voyage Inattendu est-il alors un réussite, ou sombre-t-il dans les mêmes défauts que Prometheus, à vouloir trop s’accrocher à une précédente saga ? La réponse est sans appel, l’épopée héroïque du petit Bilbo se lance sans encombre avec la même force dans laquelle la Communauté de l’Anneau avait su nous porter dans son élan homérique lorsqu’il était question de sauver tout un monde.
    - Détails sur le HFR en fin d’article - 

    Bilbo, parfait hobbit, petit homme de la Comté, est le seul parmi ses confrères à nourrir sa soif d’aventure. Alors lorsque Gandalf le Gris lui propose de le rejoindre, sa compagnie de nains et lui-même dans une longue quête, si la peur le prend un instant, il n’hésite pas plus longtemps à s’y engager.
    Bilbo le Hobbit de J.R.R. Tolkien, roman destiné d’abord aux enfants, est loin de porter les mêmes considérations dramatiques que le Seigneur des Anneaux, il n’est jamais question dans celui-ci de la destruction d’un monde entier face à une menace omnisciente. Mais ce n’était pas sans compter le travail de Peter Jackson, en joie d’offrir à son public une trilogie aussi complète que la précédente, mélangeant avec habileté ses ombres et ses lumières. Ainsi, tout en ouvrant l’histoire même de Bilbo sur un passage qui pour les nostalgiques ne restera pas sans effet, il signe de tout nouveaux enjeux, autres facettes propres à l’héroïc fantasy. N’oubliant jamais que Bilbo le Hobbit est aussi l’histoire de toute une compagnie et non d’un seul hobbit, si on aurait pu avoir peur de la manière dont présageait le traitement des nains vecteurs de ce nouvel objectif, la manière dont il procède à leur introduction balaye cette peur d’un revers de la main. Et dès lors qu’il est question de nature de leur épopée, que le chant de Thorin Écu-de-Chêne retentit, l’effet est immédiat : la quête d’Erebor, de ces nains, de Bilbo et de Gandalf sera elle aussi grandiose.
    Car c’est une cause tout aussi juste qui accompagne la Compagnie Écu-de-Chêne, celle du foyer, lieu sacré qui leur a été enlevé par le terrible dragon Smaug. Ce dragon, venu du ciel, attiré par l’avidité des nains, s’abat sur eux sans laisser la moindre âme qui vive, rasant village et royaume, tel une ombre s’étendant sur la majesté d’un peuple qui jusqu’alors se croyait intouchable.
    Bien sûr, Peter Jackon fait de nouveau jouer son incroyable habilité à nous masquer les éléments clés de sa trame à venir, nous laissant juste ce qu’il faut pour nous amener à mettre en marche notre imagination. Ainsi Smaug est habilement caché, ne se montrant jamais lors de la grande attaque, pourtant première partie portante de son récit, où l’on n’y aperçoit qu’une queue ou une ombre.

    Cette première partie, bien sûr rapidement suivie par les autres événements, nous rappelle à quel point Peter Jackson est maître de son univers, ne laissant jamais rien au hasard. Cette vision, éminemment destructrice appuie sur l’aspect tragique de la situation de ces nains, qui déjà blessés par la perte de leur royaume, se retrouvent en plus aux mains des autres créatures démoniaques, voyant leur nombre diminuer à vue d’œil.
    Mais pourtant, Peter Jackson n’hésite pas à montrer ensuite la vraie nature des nains, car le véritable vecteur émotionnel chez le réalisateur néo-zélandais a toujours été le rire, même dans les situations les plus noires, et ce n’est pas parce que l’œuvre d’origine se le permet déjà que lui va s’en interdire. Les nains, même si leurs noms échapperont à tout néophytes, ne changent pas, ne s’adaptent pas, ils sont ce qu’ils sont et vivent leur quête à leur manière, ne changeant rien à leur idée de la vie, tout comme Sam Gamgi ne pouvait s’empêcher de penser à la nourriture. Et cette approche de la vie se voit constamment entrer en collision avec les événements et histoires secondaires accompagnant le récit, ceux-ci venant rajouter une nouvelle couche à un univers déjà bien riche.
    Car même si Peter Jackson découpe Le Hobbit - roman finalement assez court - en trois épisodes, sa générosité bien connue lui permet de traiter chaque personnage et événement avec souvent plus d’attention que dans le livre lui-même, traduisant cette aspect épique de l’héroïc fantasy que lui seul sait mettre aussi bien en valeur. Nous lançant de nouveau dans de nouvelles envolés, suivant la Compagnie traversant les landes, Peter Jackson met aux images rêvées des lecteurs de parfaites illustrations et propose à ceux découvrant l’œuvre un univers fascinant. Fondcombe, la ville immortelle, revit de nouveau, les trolls ne déçoivent pas et les créatures proches de l’univers pensé par Guillermo Del Toro, dont la patte se fait sentir, prennent vie avec une force inouïe, notamment au cours d’une scène où l’univers seul semble se détruire sous la violence de l’orage et de la nature.
    On excusera à Peter Jackson les plans déjà vus au cours de la quête de l’Anneau, qui plairont aux nostalgiques car peu nombreux et retranscrivant 10 avant, avec brio, le cheminement d’un groupe dans cet univers. Ainsi que son approche assez semblable de cette nouvelle mythologie de Tolkien, rapidement oubliée par la puissance de ce nouveau récit.

    Mais ce n’est pas seulement par l’image que Le Hobbit : un Voyage Inattendu existe, même si Erebor permet à Peter Jackson de nous offrir des plans monstrueux, que la photographie est presque sans défauts - avis définitif à venir avec le 48 fps -, et que son montage imposent le respect, c’est aussi par la puissance de ses personnages que le récit s’envole. Si Thorin, incarné par Richard Armitage, est évidemment l’équivalent d’Aragorn dans cette nouvelle trilogie, ce dernier évolue avec bien d’autres considérations. Seul personnage véritablement déchu de l’histoire, beaucoup plus touché par les événements qui ont suivi la chute de son empire, le prince n’a plus d’autre choix pour sauver sa patrie et ses derniers amis que de reconquérir son trône. Face à lui, Peter Jackson installe un némésis : Azog, l’orc pâle. Ecu-de-Chêne doit ainsi se confronter à tous les fronts pour espérer achever son épopée.
    C’est avec un grand plaisir que l’on découvre aussi Bilbo. Martin Freeman incarne le personnage avec excellence, véritable aventurier, curieux, n’arrivant pas à tenir en place et pourtant tiraillé par les choix qu’il fait en toute liberté. Car jamais le choix ne lui est imposé, à la grande différence de Frodon, il est celui qui allège le fardeau. Cependant, quand vient le temps de la confrontation entre Gollum et Bilbo, le personnage évolue de nouveau, se rendant compte du destin qui repose désormais sur ses épaules, comme si les paroles prophétiques de Gandalf étaient de nouveau la vérité même. Le personnage de Gollum évolue de nouveau, si les quelques reproches technologiques que l’on pouvait lui adresser il y 10 ans étaient déjà de l’ordre du ridicule, aujourd’hui elles se sont totalement envolés. Alors que la scène n’est qu’un jeu, le personnage affiche, par le travail toujours parfait d’Andy Serkis, des émotions marquantes.
    Enfin, Howard Shore signe de nouveau un score d’une puissance incomparable. Renouant habilement avec son précédent travail, dont il parsème le récit, il compose de nouveau un thème principal nous plongeant la tête la première dans cette aventure.


    Le HFR est véritablement une ouverture sur une nouvelle dimension du cinéma. Mais avant tout, sachez que l’expérience et le vécu de cette technologie déteignent d’une expérience fondamentalement personnelle. Attendons de la voir (nous l’espérons) se démocratiser avant d’en dicter les règles. Coté préparation, ne vous attendez pas à un coût supplémentaire : il n’y en a pas, là où vous aurez plus de difficulté en revanche, c’est pour trouver une salle qui le diffuse sous ce format (dirigez-vous pour cela vers les salles Gaumont pour l’instant). Vous êtes maintenant prêts à acheter votre ticket. Deux possibilités alors : aller le voir en VF ou en VO. Si d’habitude je prône la VO, sachez que le fait de ne pas avoir à suivre les sous-titre semble aider à l’adaptation visuelle (après avoir arrêté de les lire il m’a fallu quelques instants pour m’adapter, alors que durant toute la première demi-heure où j’ai tenté de suivre les deux, j’ai eu bien plus de mal). Dans ces conditions, votre oeil, plus fixe, prend des repères avec beaucoup plus de facilités. Dans tous les cas, il vous faudra un petit temps d’adaptation, 15 à 20 minutes, maintenant ce temps reste à voir lors d’une seconde projection sous ce format.

    Maintenant, dans les faits : que vaut concrètement le HFR, et surtout, à quoi sert-il ? Pour faire simple, on substitue les 24 images par seconde habituelles par le double, soit 48, plus d’images par secondes, c’est donc plus de fluidité. En somme, il s’agit d’une technologie servant dans un premier temps à rendre la 3D beaucoup plus claire, plus profonde et moins distancée par rapport au spectateur. Le décor prend vie et tout un univers s’ouvre face à nous. Avec Le Hobbit : Un Voyage Inattendu, on prend alors un malin plaisir à découvrir tout cet espace où les personnages évoluent, les différentes scènes dynamiques semblent plus intenses, plus « concrètes ».

    En revanche cette technologie est un pas de plus que les amateurs de bobines ne supporteront pas. A l’instar de la 3D, le HFR met à mal certains héritages du cinéma, notamment le flou de mouvement. Cet aspect, entre autres, définissant pour certains tout un aspect de l’art cinématographique - pourtant impropre à notre vision du monde réel -, disparait presque totalement, sauf exception avec les longs travellings aériens encore trop rapides.

    Sur le plan technique, il s’agit aussi d’une technologie qui reste à être améliorée, mais qui proposera sans aucun doute de très belles perspectives. L’un des éléments méritant notre attention étant évidemment la technique de tournage en elle même. Car paradoxalement, même si ce qui nous est raconté est fait sur la même durée, cette impression étrange que l’on a au départ, qui est celle d’une légère accélération, se ressent sur le montage et différents mouvements de caméra propres au 24fps. C’est donc toute une nouvelle approche qu’il faut peut être tenir, mouvements de caméra plus lents, montage beaucoup plus contemplatif, tant d’approches qui seront encore surement remises en question dans les années à venir. Le jeu de l’acteur lui ne souffre pas de ces problèmes, car il s’avère au final plus naturel, plus « réaliste », mais seulement après le temps d’adaptation.

    Faut-il aller voir Le Hobbit : Un Voyage Inattendu en HFR? Oui, même si il est en encore à un stade expérimental, la générosité de Peter Jackson nous invite à regarder tout ce qui se passe autour des personnage. En revanche, si vous n’arrivez pas à vous adapter immédiatement vous risquer de louper de très belles scènes ouvrant le film, notamment toute la partie consacrée à Erebor, qui m’a parue bien plus impressionnante sans le HFR. Pour les puristes de la VO pas forcément bilingue, faut-il aller le voir en HFR la première fois? Pas sûr. Mais il ne faut pas oublier que le film en soit reste assez excellent pour vous inciter à retourner le voir sous ses deux formats distincts.


    Les aventures de Bilbon Sacquet, entraîné dans une quête héroïque pour reprendre le Royaume perdu des nains d’Erebor, conquis longtemps auparavant par le dragon Smaug. Abordé à l’improviste par le magicien Gandalf le Gris, Bilbon se retrouve à intégrer une compagnie de 13 nains menée par Thorin Ecu-de-Chêne, guerrier légendaire. Ce voyage les emmènera au Pays sauvage, à travers des territoires dangereux grouillant de gobelins et d’orques, de wargs assassins et d’énormes araignées, de changeurs de peau et de sorciers.


    Peter Jackson nous emmène sans aucune difficulté à travers les Terres du Milieu. Dans son approche de celles-ci il ne renouvelle rien, ainsi les gens qui n’ont pas sû apprécier la première trilogie auront surement autant de mal avec celle-ci malgré son démarrage en force. Entre épopée épique et aventure légère, Le Hobbit : un Voyage Inattendu parlera surement à tous.

    Titre Français : Le Hobbit : un voyage inattendu
    Titre Original : The Hobbit : An Unexpected Journey
    Réalisation : Peter Jackson
    Acteurs Principaux : Ian McKellen, Martin Freeman, Richard Armitage
    Durée du film : 2h 45min
    Scénario : Peter Jackson, Philippa Boyens, Frances Walsh & Guillermo Del Toro
    Musique : Howard Shore
    Photographie : Andrew Lesnie
    Date de Sortie Française : 12 décembre 2012

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    [CRITIQUE] The Fourth Dimension /critique-the-fourth-dimension/ /critique-the-fourth-dimension/#comments Mon, 24 Sep 2012 02:08:12 +0000 /?p=6255 Étrange Festival 2012 – Catégorie « Inédits et avant-premières »

    The Fourth Dimension était loin d’être le film, ou plutôt l’ensemble de films, le plus attendu cette année à l’Etrange Festival 2012. Avant d’être ce triptique, The Fourth Dimension est avant tout l’idée d’un homme, Eddy Moretti. Ce personnage assez étrange, bien connu de la compagnie Vice, est l’homme derrière des projets tels que le documentaire Heavy Metal in Bagdad, idée folle acclamée à sa sortie. Sans hésiter il remet ça, mais cette fois-ci, il se fait un cahier des charges, dans lequel l’on trouve des points aussi absurdes qu’improbables, comme le fait d’avoir le devoir de nommer un personnage Mickey House, et l’envoi à trois réalisateurs: Jan Kwiecinski, Aleksei Fedorchenko et Harmony Korine. Entre opportunité pour de jeunes réalisateurs et véritable cadeau empoisonné, la limite se franchit d’un seul pas dans ce projet, et c’est ce qui arrive dans The Fourth Dimension. 2 ratés pour un film qui paraît excellent à leurs cotés. Un tel enjeu, aussi fou qu’il soit, implique de se lancer dans un format assez étrange, à mi-chemin entre un court métrage et une oeuvre complète, il faut donc savoir doser son histoire, afin de la rendre compréhensible dans ses trentes minutes alléchantes offertes par un réalisateur en devenir. Et le fait est qu’un seul réalisateur à compris cette notion évidente, le reste n’est que brassage dans le vide sans aucun intérêt quelconque.

    © DR

    Qui n’a jamais entendu parler de la quatrième dimension ? Source de fantasmes et de rêves, de doutes, où la réalité transparaît sur l’imagination. Lui donner une image relève d’une source de possibilités infinie tant l’on peut la trouver partout, une simple idée folle nous plonge immédiatement dedans, et lui trouver une explication n’est qu’abération. La quatrième dimension ne s’explique pas, c’est un fait, elle nous transporte à travers étrangetés et incertitudes. Et pourtant, Vice, magazine déjà assez barré dans son propre concept, veut lui donner forme, lui donner une image, nous la rappeler à nous autres spectateurs, lui donner vie. Quoi de plus alléchant ?
    Mais autant aller jusqu’au bout de cette folie, en accordant à trois réalisateurs le choix d’interpréter plus ou moins librement leur propre vision de la chose. Mais soyons honnête, ces trois films, qui n’ont comme unique rapport que cette allusion à la quatrième dimension, sont loin d’avoir tous l’ambition folle qui leur est offerte. Pour faire simple, deux se sont limités à une seule chose: trentes minutes, laps de temps sur lequel tenter de raconter une histoire qui se voudra pseudo-complexe par rapport à son sujet et qui tentera de nous titiller un tant soit peu. Cette seule limite qu’en plus Jan Kwiecinski et Aleksei Fedorchenko se sont imposés d’eux même plonge leurs deux films dans un néant d’inintérêt assez impressionnant. Le réalisateur russe Fedorchenko avec Cronoeyes tente la carte de la poésie, racontant la vie d’un chercheur perdu dans le temps, pour se vautrer dans un final balayant d’un revers de la main le peu d’intrigue qu’il a su poser. Le polonais Kwiecinski démarre Fawns sans le moindre sens et dont les incohérences ne permettent à aucun moment une quelconque puissance scénaristique, tentant avec difficulté de nous raconter la dernière escapade d’un groupe de jeunes avant l’inondation de leurs bloc. C’est la complexité que les deux réalisateurs ont cherchés à s’imposer, et qui finalement transforme leurs deux films en simples exercices de style tout bonnement insoutenables.

    © DR

    Harmony Korine lui en revanche a tout à fait compris qu’il lui serait impossible de concentrer un scénario se voulant digne de la quatrième dimension dans ce format. Il ne répète pas la même erreur que ses deux compères et signe simplement un récit dénué du moindre scénario. Pour cela il centre son histoire autour d’un seul personnage : Val Kilmer, joué par Val Kilmer. Et là repose tout l’habilité du film, s’agit-il réellement de l’acteur ? Ou alors d’un personnage similaire et totalement fou ? Par cette simple chimère, il nous accroche totalement à cet instant de la vie d’un homme dont l’existence n’est qu’absurdité. Appuyant tout son court-métrage sur l’un de ses discours offert par l’association The Lotus Community Workshop, il nous entraîne à travers une tirade complexe alliant barbe à papa et ovni, mais pourtant, avec une certaine justesse dévoilant que Harmony Korine ne fait pas que jouer la carte du comique, l’engagement et la performance de Val Kilmer, semblant revivre cette année en se spécialisant dans des rôles atypiques, permettant de monter le récit à un tout autre niveau.
    Il n’empêche que son placement en tête de The Fourth Dimension n’est pas sans nuire aux deux autres qui, malgré tous leurs défauts, ne sont pas non plus sans la moindre idée. Ainsi dans Cronoeye le travail du personnage n’est pas entièrement à jeter, il est simplement incomplet; et dans Fawns, malgré les incohérences, un vrai travail d’ambiance est là, certains plans nous entraînent avec ce groupe.


    Trois courts métrages mystérieux illustrant La Quatrième Dimension : Lotus community workshop de Harmony Korine (Gummo), Chronoeye de Aleksey Fedorchenko (Le dernier voyage de Tania) et Fawns de Jan Kwiecinski, court métragiste polonais de renom.
    Chaque réalisateur avait pour mission d’oublier ses méthodes, de brouiller la limite entre le réel et l’imaginaire et de donner un aperçu de la Quatrième Dimension. Des contraintes qui semblent parodier celles du Dogme de Lars Von Trier dans les années 90 – auquel Harmony Korine avait adhéré pour son film Julien Donkey-Boy.


    Au final, The Fourth Dimension s’avère n’être rien de plus qu’une belle idée, le reste ne suit pas, à vouloir trop en faire, nos deux réalisateurs européens se perdent eux même dans l’histoire. On regrettera aussi que malgré les quelques points communs, une vraie ligne directrice, bien plus évidente qu’un sujet, n’ait pas été mis en oeuvre.
    Titre Français : The Fourth Dimension
    Titre Original : The Fourth Dimension
    Réalisation : Harmony Korine, Jan Kwiecinski et Aleksei Fedorchenko
    Acteurs Principaux : Val Kilmer, Rachel Korine, Josh Belcher
    Durée du film : 1h22min
    Scénario : Jan Kwiecinski, Oleg Loevsky, Aleksei Fedorchenko, Yaroslava Pulinovich
    Musique : Val Kilmer, Nick Zinner
    Date de Sortie Française : n/c
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    [CRITIQUE] Rebelle /critique-rebelle/ /critique-rebelle/#comments Wed, 11 Jul 2012 18:05:40 +0000 /?p=5415 Rebelle a connu des difficultés dès sa conception, ce n’est pas pour rien que ce dernier a pris plus de 6 ans afin d’être enfin considéré comme achevé, que la réalisation est passé d’une main à d’autres et malheureusement, ces quelques difficultés surviennent sur le premier film estampillé Disney-Pixar. Faiblesses d’ambition, film bien loin de la ligne directrice de chez Pixar, prônant un récit surpassant la distraction, seront surement les défauts qui lui seront attribués et surtout qui seront attribués à la partie Disney du projet si l’on ne se pose pas plus de questions. Mais c’est au final face à un véritable hybride que l’on a affaire, son concept et sa morale ne tiennent ni de la finesse humaniste d’un Pixar, et encore moins d’un Disney habituel. Dans la précipitation on pourrait croire ainsi que Disney a su faire main basse sur la qualités du projet afin de le faire rentrer dans son moule, mais il est clair que tout du long du film aucune thématique de cette firme n’émerge.

    Rebelle est comme ainsi dire plus près de ce que nous avaient proposé Cars 2, ou Raiponce chez Disney, que deWall-E, mettant en avant d’abord une facilité de son approche lui permettant et donnant tout autant l’impression que son public destiné est ainsi plus jeune que d’accoutumé. Misant sur une poésie du paysage distinguant la richesse de son background historique comme artistique, nous obligeant parfois à nous perdre dans la richesse de son décor plutôt que sur ses personnages, voilà sans doute ce qui rend le travail de Brenda Chapman, orchestratrice de l’idée originale, et de Mark Andrews, admirable.

    Si de nouveau la traduction ne nous a pas épargné d’une idée marketing bâtarde en traduisant le titre « Brave » par Rebelle – cherchant ainsi à cibler un public par lui même – Rebelle est le premier long-métrage de chez Pixar a s’adonner au conte. Principe phare de Disney, qui est bien sûr celui du prince et de la princesse, de ces deux personnages antagonistes mais voués à finir le récit ensemble, ici le couple est amputé de sa partie masculine. Seule Merida subsiste, elle et elle seule devra ainsi occuper chaque rôle qui aurait pu être incombé à sa pair, d’où le titre original plus approprié, car c’est du courage qu’il est avant tout question et non d’une idée simple, mais nécessaire, de rébellion présente avant tout pour asseoir le récit. Le changement radical du support héroïque devenu féminin, fait que le récit se distingue aussi de ce qui a pu être fait avant. La femme, puis la mère, deviennent l’icône, elle devient l’héroïne, allant au-delà de tout.
    Mais ce n’est pas parce que le film se dégage de l’emprise des deux géants qu’il ne propose pas d’autres lectures, Mark Andrews, en récupérant le projet de Brenda Chapman a très bien su comprendre que le récit qu’il venait de recevoir ne se limitait pas seulement une relation mère-fille conflictuelle. Ainsi c’est une vrai travail sur la famille qui est fait, certes de manière candide, Mark Andrews n’étant certainement pas la meilleure personne pour physiologiquement comprendre toute la finesse de la relation, ce dernier s’approchant bien sur, plus du père, que de la mère, mais il n’empêche que le message passe, que n’importe quel spectateur appréciera les mots utilisés, l’affection particulière des deux personnages qui se forge tout au long du récit et les différents moments de bravoure qui y sont liés.

    On pourra regretter que pour autant de noblesse, les propos soient parfois appuyés par un comique de situation d’un assez mauvais gout. Si dans son ensemble l’humour présent dans Rebelle est de très bonne facture, que sa narration est dynamique, traversant tout ce qu’il est probable d’avoir au cinéma, dramatisme de scènes impressionnant, mélancolie visuelle, et poésie picturale, c’est sans doute dans ce premier maillon que l’on trouvera ses légers défauts. Que l’humour soit un vecteur principal n’est pas un problème, Pixar a su le démontrer dans Monstre & Cie, mais quand ce dernier devient hors-propos, c’est à ce moment là que qu’une faiblesse scénaristique se fait sentir en parallèle. Reprendre parfaitement un projet qui n’est pas le notre n’est pas chose aisé.
    Mais en étant transporté dans un tel univers, où la complexité du langage visuel et sa richesse nous émerveille, nous rappelle de nouveau que Pixar, ce n’est pas n’importe qui, et que ces petits défauts ne sont finalement qu’abstraits par rapport à la finalité du projet. L’Ecosse de Rebelle n’est pas seulement poétique, elle reflète avec une certaine exactitude un paysage qui est certes exagéré, mais véritable. Le récit n’aurait pu se passer nul par ailleurs, la folie des différents biomes permet ainsi au récit de se libérer de toute contrainte. La profondeur du paysage est énigmatique, intriguante et surtout habilement construite pour palier un quelconque manque de budget probable sur une scène. Les inspirations présentes ne sont plus seulement des influences, remanier avec une efficacité incroyable, c’est sous un charme constant que la vision de Rebelle nous maintient. Puis, à cela s’ajoute le travail de Patrick Doyle, nous livrant une ambiance et un travail du son incroyables, et le tout ne fait que justifier le fait que Rebelle se présente comme un film unique dans la filmographie Pixar, et que Pixar est toujours bien loin devant les autres studios.


    Depuis la nuit des temps, au cœur des terres sauvages et mystérieuses des Highlands d’Ecosse, récits de batailles épiques et légendes mythiques se transmettent de génération en génération. Merida, l’impétueuse fille du roi Fergus et de la reine Elinor, a un problème… Elle est la seule fille au monde à ne pas vouloir devenir princesse ! Maniant l’arc comme personne, Merida refuse de se plier aux règles de la cour et défie une tradition millénaire sacrée aux yeux de tous et particulièrement de sa mère. Dans sa quête de liberté, Merida va involontairement voir se réaliser un vœu bien malheureux et précipiter le royaume dans le chaos. Sa détermination va lui être cruciale pour déjouer cette terrible malédiction.


    Rebelle ne fait pas au final que nous raconter une histoire. Il y a bien d’autres lectures possibles, seulement plus atypiques que celles auxquelles Pixar nous a habitué. Le film va plus loin qu’une simple suite de conflits comme le propose tout bon récit bien construit. Sa conception est irréprochable, seul quelques faiblesses scénaristiques se font sentir, le support de travail démontrant encore que Pixar a quelques bonnes années d’avance sur le plan technologique par rapport à ses compatriotes. Rebelle mérite surement d’être revu, mais il est loin d’être un mauvais Pixar, il est peut être même l’un des plus intriguant.
    Titre Français : Rebelle
    Titre Original : Brave
    Réalisation : Brenda Chapman suivi par Mark Andrews
    Acteurs Principaux : Kelly MacDonald, Billy Connolly, Emma Thompson
    Durée du film : 01h35min
    Scénario : Mark Andrews, Steve Purcell, Brenda Chapman, Irene Mecchi d’après l’idée de Brenda Chapman
    Musique : Patrick Doyle
    Date de Sortie Française : 1 Août 2012
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    [SERIES] Sherlock – Saison #1 & Preview Saison #2 /series-sherlock-saison-1-preview-saison-2/ /series-sherlock-saison-1-preview-saison-2/#comments Sun, 04 Mar 2012 10:59:36 +0000 /?p=3413

    Ni une ni deux, après avoir fait le tour de la seconde œuvre de Guy Ritchie, plongeons nous sans hésiter cette fois-ci dans l’univers de Moffat avec un style bien particulier. Sherlock, cette série de la BBC et fraichement arrivée sur France TV, méritait de relancer cette catégorie beaucoup trop délaissée, car le rédacteur ici qui regarde surement le plus de séries boude toutes autres catégories que celle cinéma et dossier, si vous voyez de qui je parle.
    Ce Sherlock donc, crée par Moffat & Gattis, se trouve être une véritable refonte du personnage et de son univers, adieu la belle ville de Londres brumeuse et noire, c’est dans le Londres d’aujourd’hui que ces derniers ont décidés de ré-implanter Holmes et son acolyte, Watson.
    Avant de faire un petit tour du propriétaire et de rentrer plus encore dans les détails de cette fantastique série, attardons nous un instant sur le concept même de cette série, et les raisons d’un tel succès.

    Déjà, faut-il vraiment appeler « épisodes » chaques travaux de cette série? Pas sûr, on atteint tout de même des durées de 1h30, on pourrait donc qualifier ces « épisodes » de téléfilms, non pas au sens péjoratif du terme, mais dans le même sens que ceux qui ont permis à des acteurs comme Rathbone de petit à petit développer un jeu d’acteur. Revenons en donc à cette série, je ne vais pas faire une analyse de chaque épisode un par un, mais plutôt dans la globalité de cette saison qui n’en compte que 3. Avant tout, quiconque connait un tant soit peu l’univers de Doyle, ne va pas pouvoir s’empêcher, en abordant cette nouvelle version, d’être possédé par une certaine appréhension… Sherlock totalement dépendant d’un téléphone portable? On aura tout entendu.
    Mais après le premier épisode le doute se dissipe totalement. Et c’est surtout grâce à cet acteur, totalement inconnu sauf de certains cercles, qui campe le rôle du détective : Benedict Cumberbatch.


    Ce dernier, plus qu’un Watson joué par Martin Freeman futur Bilbo le Hobbit, pour l’instant mis de coté, tout du moins pour cette première saison, entre directement dans le top de mes acteurs maitrisant et ayant donné un coté unique au personnage de Doyle. Assez proche de la version donnée par Jeremy Brett, dandy mais pas trop, plutôt fou, égocentrique et totalement asocial, non pas par défaut mais par simple manque d’une utilité certaine, Benedict Cumberbatch réalise sans même un semblant de difficulté et de vacillement dans ce rôle où la pensée même du personnage et son caractère sont totalement insaisissables.
    Concernant la série en elle même, chaque épisode reprend une affaire plus ou moins connue dont a pu traiter Conan Doyle, toujours remise au gout du jour et réadaptée aux situations, changement d’objets, de protocoles ou encore d’alibis. Le tout est cohérent et fort, paradoxalement si les protagonistes sont plus jeunes que leurs ainés, ils dénotent d’une incroyable maturité à l’image, rendant le récit d’autant plus accrocheur. Si sur sa globalité on pourra pointer du doigt un épisode beaucoup moins puissant narrativement comme scénaristiquement (le second), le premier place nos personnages dans le contexte, nous montre l’aversion qu’éprouve Holmes pour le genre humain si ce n’est sur une table à la morgue, le troisième lui permet d’introduire le personnage que tout le monde attendait vu la qualité de ce Holmes : le professeur James Moriarty. Attendez vous à un choc, il est de loin pour moi l’une des illustrations du personnage la plus inventive, charismatique et folle, totalement British en passant; de ce que j’ai pu voir. Loin des personnages coincés dans leurs costumes, certes effrayants mais toujours assez semblables, Andrew Scott nous bluffe totalement, ce n’est pas dans la carrure qu’il va chercher sa dramaturgie mais dans son jeu. Mais pas un mot de plus, je vous invite plutôt à le voir à l’action, de préférence sans avoir fait de recherche sur l’acteur avant.

    Mais comme dis plus haut, le second épisode est malheureusement assez confus, le scénario se perd et ne nous emmène jamais dans l’enquête véritablement, trop d’éléments sans rapport, un milieu peu fouillé, mais si sur un film cela aurait pu ternir et même peut être mettre fin à cette aventure, de nouveau le support série prend le dessus, preuve en est, une troisième saison est en cours.
    Enfin, la véritable trouvaille technique de cette série est surement l’utilisation habile du texte, le texte directement apposé à l’image. Ce principe nous permet de suivre Holmes là où l’humain lambda tel que Watson serait tout de suite perdu, mais pas seulement, le rendu est simplement étonnant de justesse, toujours au bon endroit, au bon moment, rajoutant une dose de rire ou de compréhension selon la situation. Pas un mot à dire sur la réalisation, elle n’empiète jamais sur le rôle de Sherlock Holmes et les quelques effets filmiques de cadrages ou d’incrustations sont toujours bienvenus et ne servent qu’à mettre en valeur de manière plus qu’efficace les personnages.

    Le + de MrLichi :

    Il est crucial de souligner le travail d’écriture des personnages,  qui est tout simplement brillant pour un format comme celui ci, même si Cumberbatch crève l’écran, Watson (Martin Freeman) n’en est pas moins oublié, bien au contraire. Ils forment ainsi un duo paradoxalement antagoniste et parfaitement complémentaire, qui fait en sorte que l’alchimie et tout l’intérêt de cette série prenne forme.

    Sherlock est une véritable surprise en matière de série, mais nous ne pouvions en attendre moins d’un homme tel que Moffat, le personnage de Holmes ne s’arrête pas une seule fois et son évolution morale grace à la présence de cet être pour lui étrange et pour nous normal ne fait que commencer.
    Titre Français : Sherlock
    Titre Original : Sherlock
    Réalisation : Paul McGuigan, Euros Lyn
    Création : Steben Loffat, Mark Gatiss
    Scénario : Steben Loffat, Mark Gatiss et Stephen Thompson d’après l’oeuvre de Arthur Conan Doyle
    Nombre de Saison : 1-2-3-?
    Nombre d’Episodes par Saison : 3

    Preview Saison 2 :

    Mais ne nous contentons pas seulement de cet avis sur la première saison, car à l’occasion nous avons eu l’occasion d’être présent à la preview de la nouvelle saison de Sherlock. Même si a vrai dire cela fait un moment que j’ai bouclé cette seconde saison monstrueuse, mais soit, je ne vous parlerais que de ce premier épisode comme si je n’en avais pas vu plus.
    Après l’arrivé de Moriarty dans l’épisode précédent, les créateurs ont décidé de mettre les bouchées doubles en faisant rentrer dans la danse un autre personnage primordial de l’univers Sherlock : Irène Adler. Et par la même occasion, la série change clairement de chemin en bifurquant sur une thématique par épisode, et la première se trouve être forcément l’amour.
    Dès les premières minutes on retrouve directement le style qui avait fait le charme du troisième épisode de la précédente saison, le meilleur de celle-ci, notamment dans l’illustration démente de ce nouveau personnage. Bien sur on y retrouve le même fun et le coté décalé si propre à Moffat et aux séries anglaises.
    On notera aussi une plus grande implication du docteur Watson dans l’histoire, mais surtout une décadence intrigante du détective privé qui semble ne plus tout contrôler face à cet ennemi, Moriarty, qui peu à peu lui apparaît et va sûrement être l’un des fils conducteurs de cette nouvelle saison.
    En somme, cette seconde saison nous engage avec la même vigueur que le dernier épisode nous avait laissé, intrigué, en soif de connaître la suite des évènements. Elle ne devrait d’ailleurs pas tarder à arriver sur nos écrans. En attendant pour ceux qui auraient loupés cette première saison, je vous invite à vous rendre sur France 4 combler cette lacune !
    Et pour finir, je vous laisse sur l’interview à laquelle nous avons pu assister de Steven Moffat.

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    [CRITIQUE] Sherlock Holmes 2 : Jeu d’ombres /critique-sherlock-holmes-2-jeu-dombres/ /critique-sherlock-holmes-2-jeu-dombres/#comments Fri, 24 Feb 2012 10:36:11 +0000 /?p=3383 Re-voilà Guy Ritchie sur le devant de la scène, et de nouveau avec le personnage de Sherlock Holmes dans cet épisode nommé Jeu d’Ombres. Comme je l’avait dit dans mon dossier concernant le personnage de fiction, il s’agit surement de la dernière occasion pour Downey.Jr de prouver qu’il est fait pour incarner le personnage de Holmes.
    Mais voilà, à la différence des anciennes adaptations du personnage, tout ne repose pas sur son jeu d’acteur, Ritchie joue dans sa cour, et ce n’est bien sûr pas pour nous déplaire, mais son intervention excessive visuellement, change bien la donne. De nouveau, on est bien loin du personnage tant rêvé par les amateurs des écrits de Conan Doyle, que ce soit au niveau de son univers que de son esprit.Mais soit, on sait Ritchie habitué à assumer ses idées jusqu’au bout ne lâchant rien jusqu’à la fin, même si tout peut en être dénaturé au final.
    Il est bien sûr impossible de ne pas penser un instant à la série Sherlock quand notre avis se forge sur le film, mais tachons de minimiser cet effet, la manière dont sont abordés ces deux travaux étant totalement différents. D’un coté nous avons un blockbuster, de l’autre une série qui veut, peut-être de la même manière, revisiter l’univers de Sherlock mais qui porte ce concept jusqu’à dans sa trame, l’époque abordée étant celle que l’on côtoie chaque jour. Mais nous en parlerons bientôt dans un article traitant de la première saison, et donnant notre avis sur le premier épisode de la seconde.

    Alors que le grand Sherlock Holmes n’a plus grand chose à faire et que son acolyte le cher Watson a quitté le fameux 221b Bakerstreet pour emménager chez sa compagne, une ombre semble s’étirer de plus en plus sur les ruelles de Londres, celle du professeur Moriarty. Nullement caché, toujours à la vu de tous, ce criminel consultant doté d’une intelligence à rivaliser avec celle de Holmes, semble s’intéresser de plus en plus à celui qui nuit à ses affaires.
    Le duo va donc ainsi se reformer, et va s’intéresser de prés à ce qui fait la une de la presse, ce qui fait indirectement la publicité de ce personnage mystérieux. Car si pour le commun des mortels, il ne s’agit là que d’un attentat, d’un décès, et autres, pour Holmes, les jeux sont clairs, Moriarty l’appelle.

    Ce nouveau volet n’est pas vraiment une suite comme on en qualifierait une normalement, pratiquement aucun lien n’est réellement tissé avec son ainé, une autre affaire, une autre histoire. Même si la base de cette seconde histoire reste tout de même du fait du premier: le mariage de Watson.
    Ce sujet prédominant tout le reste dès le début de le l’histoire, on comprend sans peine dès les premières minutes qu’il va s’agir de l’élément clé du film, ou tout du moins le sujet de nombreuses discussions qui vont suivre. Si nous oublions rapidement cet élément source de situations souvent ridicules, nous n’oublions pas notre attente originelle en vue du film: l’apparition de Moriarty.
    Et quelle triste illustration du personnage, ce personnage clé du récit oscille entre le gros nounours et… pas grand chose en fait, bien loin de la prestance de son père: le défunt Richard Harris. Guy Ritchie s’est étrangement calmé sur ce personnage, beaucoup trop, même si on pourrait déjà de base critiquer le choix de l’acteur en soit souvent de marbre ou très peu expressif, on y verra un Moriarty quelconque, bien loin de la folie que notre réalisateur à pu dépeindre avec ses félons, comme dans Snatch.

    Autre personnage étonnant, en ne s’attardant pas trop sur le personnage incarné par Noomi Rapace, la première Lisbeth, qui malheureusement pour elle est dénuée de tout sens pratique, simple excuse pour engendrer une suite d’évènement, c’est dans le personnage de Myrcroft Holmes incarné par Stephen Fry que l’on est étonné, car il s’agit paradoxalement de celui qui a eu la charge de représenter la folie de l’interprétation de Ritchie: antagoniste à son original, si l’intelligence est toujours là, on est très loin du dandy qu’il devrait incarner, il tient plus d’un égocentrisme décuplé.


    Mais revenons en à notre histoire, cette dernière manque malheureusement elle aussi de finesse, bien sûr le coté blockbuster est omniprésent, mais beaucoup de scènes sont parfois dénuées de tout sens et il est dur de les relier ensemble, la conclusion amenant à la réflexion de tout ce qui a pu se passer au fil du récit restant comme dans le premier épisode le seul élément réellement travaillé. Le destin de certains personnages clés, surtout au début du récit sont eux aussi assez flous, et la débilité dont font souvent preuve de nombreux personnages figurant est simplement affligeante. Mais Ritchie joue d’une main de maitre sur son final, car il nous renvoie, à tous ceux connaissant l’œuvre de Doyle, pour la première fois à l’un de ses récits, et l’un des plus importants, je n en dirait pas plus. Mais il y a plus que ça, car une fin de ce style n’aurait pas collée avec le style qui le démarque autant des autres réalisateurs. Habilement, il clos le final avec une dernière scène nous renvoyant de nouveau au personnage atypique que Robert Downey.Jr incarne avec succès.

    Car l’une des qualités majeures, avec la réalisation sur laquelle nous reviendrons plus tard, c’est bien le jeu de Robert Downey.Jr, ce dernier assume totalement, et illustre avec brio la détresse de ce personnage bien loin du Sherlock Holmes dont nous avions l’habitude, toujours sûr de lui. Ce dernier ne pense pas comme à son habitude, un peu à la manière du Mission Impossible de Brad Bird, son cycle est brisé, à chaque fois qu’il a recourt aux techniques qu’il a pu avoir dans le premier épisode, rien ne se passe comme prévu, que ce soit à cause de son ennemi ou d’un élément extérieur. Il ne maitrise jamais réellement toute une situation, il devient en somme plus humain, même si parfois des idées totalement impensables et incroyables continuent à affluer dans sa petite tête nous étonnant toujours.
    Son compagnon Jude Law lui, incarnant de nouveau le docteur Watson, est paradoxalement mis totalement de coté alors qu’il devrait être l’un des personnages à ne pas manquer. Il devient plus comme le personnage d’origine, un observateur, relevant les faits parfois incompris pour les spectateurs. Surtout que comme je le disais, la relation des deux personnages est d’autant plus houleuse, étrange, connotant parfois d’une attraction certaine, ce qui n’est pas un défaut, mais n’apporte pas grand chose au récit.


    Mais à coté il y a la réalisation de Guy Ritchie, et plus particulièrement cette scène que l’on aperçoit dans le trailer, la scène de la forêt, à première vue brouillonne elle dénote ensuite d’une logique de cadrage et de concepts mis bout à bout avec perfection pour ne jamais nous perdre et nous couper le souffle l’espace d’un moment. Les scènes de perceptions réflexions sont elles aussi au rendez-vous, mais comme indiqué plus haut, jamais elles ne se déroulent comme elles le devraient, et surtout quand il se retrouve face à Moriarty, ce qui se passe sans réellement arriver est impressionnant dans sa fluidité et dans son mouvement de caméra.
    Enfin, techniquement, la photographie dirigé par Philippe Rousselot déjà à l’oeuvre sur le premier Sherlock Holmes de Ritchie ou encore le très bon Entretien avec un vampire, vacille à la manière de Moriarty, certaines scènes, notamment tout le travail effectué sur les villes d’Europe, ce caractère sombre et brumeux est à retenir, mais la plus part du temps, les couleurs deviennent incontrôlables, surtout le bleu que l’on retrouve sur la deuxième partie du film, véritable preuve de mauvais goût.
    La musique de Zimmer fait de nouveau son travail avec efficacité, à l’opposé de sa première bande son, il signe ici le même revers de manche qu’avec les deux premiers épisodes de Batman par Nolan.

    Tout le travail de Ritchie fini par faire perdre à ce film ce qui est réelement le plus important, Holmes, et celà au profit du grand spectacle, qui même si il est souvent maitrisé, n’est jamais que l’ombre d’un certain manque d’assurance et de risques.
    Titre Français : Sherlock Holmes 2 : Jeu d’ombres
    Titre Original : Sherlock Holmes: A Game of Shadows
    Réalisation : Guy Ritchie
    Acteurs Principaux : Robert Downey Jr., Jude Law, Noomi Rapace
    Durée du film : 02h07min
    Scénario : Michele et Kieran Mulroney d’après l’oeuvre de Arthur Conan Doyle
    Musique : Hans Zimmer
    Photographie : Philippe Rousselot
    Date de Sortie Française : 25 Janvier 2012
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    [CRITIQUE] Hugo Cabret /critique-hugo-cabret/ /critique-hugo-cabret/#comments Sat, 31 Dec 2011 00:00:28 +0000 /?p=2768 Martin Scorsese n’est plus à présenter, tant ses multiples oeuvres ont marquées et influencées le cinéma dès de la fin des années 1960. Lui, à qui certains collent légitimement, mais parfois sans connaissance de cause l’étiquette de maître du film de gangster, sait bien que ses preuves en la matière ne sont plus à faire. Mais bien loin de lui l’idée de reposer sur ses lauriers, le réalisateur signe avec Hugo Cabret un double coup d’essai : dans un premier temps en élaborant un film de Noël en apparence destiné aux enfants, ce qui implique l’usage d’un ton plus léger et antithétique à la majeur partie de sa filmographie; puis dans un second temps en se mettant lui aussi a utiliser la 3D.
    C’est donc un défi qu’il se lance, et il est vrai qu’à l’annonce du projet, puis plus tard à la vue des divers trailers, un sentiment de perplexité, voir de doute n’a pas empêché à nombre de détracteurs de l’enterrer avant même la sortie du film. De plus vendu à tort par les distributeurs comme un simple conte pour enfants comme on peut en voir tous les ans  à cette période, le film ne se limite bien heureusement pas qu’à cela, puisque c’est avant un vibrant hommage au cinéma. Hugo Cabret semble d’ailleurs paradoxalement assez inintéressant a voir pour des enfants.

    Hugo, cet enfant orphelin qui vit dans les endroits éclipsés d’une grande gare parisienne, veille à l’entretien de tous les mécanismes horlogers du bâtiment et les préserve, aussi complexes soient-ils. Cependant, un automate, le seul souvenir subsistant de son père et ayant donc une valeur sentimentale toute particulière pour lui, daigne fonctionner faute d’une clé manquante, en forme de coeur. Hugo va obtenir cette clé grâce à Isabelle, et ils vont ainsi tenter de découvrir les mystères que recèle l’automate…

    Scorsese donne du coeur à son oeuvre, et cela se ressent dès la virevoltante introduction qu’il nous offre à travers un plan séquence assez fabuleux et permettant par l’occasion de  présenter les lieux. La mise en scène et l’occupation de l’espace par la suite seront toujours aussi bluffantes. Cependant, et c’est sûrement ici l’unique reproche que l’on puisse faire au film, on assiste malheureusement à une mise en place de l’univers assez molle et fastidieuse. Le récit se focalise ainsi sur le personnage principal, l’enfant connaît les moindres recoins de la gare comme sa poche. On assiste en somme à la routine quotidienne d’Hugo, rythmée par ses jeux de cache-cache qui finissent occasionnellement par des courses poursuites avec le chef de gare, campé par le clown Sacha Baron Cohen. La première partie du film est un peu poussive, mais la fluidité de la caméra lorsqu’elle suit Hugo rend néanmoins le personnage attachant dans cette gare, cette dernière étant pour l’anecdote un amalgame de plusieurs bâtiments parisiens puisqu’elle a été reconstituée en studio.
    Scorsese a ce pouvoir de filmer les lieux d’une façon si particulière, sans pour autant qu’on puisse la définir concrètement. Lui qui donnait une âme incroyable à sa ville de coeur, New York dans Taxi Driver ou encore After Hours, réussit ici à faire revivre le Paris des années 1930. Avec ses jeux de lumières chaudes et froides en fonction des personnages, la ville, mais surtout la gare, s’animent et prennent vie, le calme ou la frénésie de la masse fourmillante s’active selon les mouvements de premier plan. Toute une galerie de personnages secondaires est aussi mise en place en parallèle, contribuant à animer ce lieu palpable, mais qui paraît pourtant fictif par moments, s’amusant par exemple à créer des amourettes de café. A noter aussi l’utilisation de CGI, souvent remarqués, mais qui permettent pourtant de donner une profondeur non négligeable aux plans larges et aériens de la ville.
    Mais le véritable sujet du film, qui est par ailleurs sa grande force, est l’hommage de Martin Scorsese au Cinéma. C’est là que la deuxième partie du film devient passionnante, il réalise ici une des plus belles déclarations d’amour jamais vu pour le 7e art. Il déclare plus particulièrement sa flamme à celui qui peut être considéré comme l’un des pères fondateurs du cinéma tant ses oeuvres ont apportées depuis à la matière : Georges Méliès.

    On sait Martin Scorsese cinéphile, et l’on sait aussi qu’il aime le démontrer et partager sa passion dès qu’il peut en avoir l’occasion, que ce soit devant ou derrière la caméra. Mais il atteint dans Hugo Cabret un niveau de passion extraordinaire et nous offre un des hommages les plus poignants que l’on ait pu voir. Sa passion est parfaitement transcrite à l’écran, et est même mise en abîme par la même ardeur qui animait Méliès pour l’illustrer, il a su capter le but premier pour lequel ce dernier s’adonnait au cinéma, c’est à dire fabriquer du rêve et le transposer à l’écran. Finalement, c’est ici un retour à l’essence même du cinéaste qui est effectuée, c’est lui qui permet aux gens de s’évader.
    En témoigne cette scène virtuose montrant les travaux de Georges Méliès qui étaient couchés sur papier et enfermés dans une malle s’envoler de toutes parts dans une chambre et faire en sorte qu’ils reprennent vie; ou encore en montrant les réactions des premiers spectateurs aux films des frères Lumière, afin de souligner le génie de cette invention tout en les remerciant en redorant le blason de celui qui allait injustement finir sa vie dans l’ombre, et en le dressant finalement en véritable héros du film.
    Le film a été directement filmé en 3D, évitant donc les conversions en post-production, et il faut dire que cela a aboutit à un résultat bluffant et magique. Les images ne sont pas sombres comme souvent et la profondeur créée est toujours bien utilisée, ce qui fait de Hugo Cabret un des meilleurs films en 3D déjà sortis.
    Scorsese souhaiterait d’ailleurs utiliser à nouveau cette technologie, il semble s’amuser avec comme un enfant à qui l’on offre un nouveau jouet, lui qui s’apparente énormément au héros du film, qui se découvre aussi une passion dévorante pour le cinéma.

    Malgré un démarrage assez lent et poussif, Hugo Cabret s’avère être bien plus qu’un simple conte de Noël car c’est avant tout une énorme déclaration d’amour au cinéma et aux travaux de Méliès. Martin Scorsese est un grand homme, il respire le cinéma et le fait aussi pour son film.

     


    Titre Français : Hugo Cabret
    Titre Original : Hugo
    Réalisation : Martin Scorsese
    Acteurs Principaux : Asa Butterfield, Ben Kingsley, Sacha Baron Cohen, Chloe Grace Moretz
    Durée du film : 02h08
    Scénario : John Logan, d’après l’oeuvre de Brian Selznick
    Musique : Howard Shore
    Photographie : Robert Richardson
    Date de Sortie Française : 14 Décembre 2011
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    [CRITIQUE] Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne /critique-les-aventures-de-tintin-le-secret-de-la-licorne/ /critique-les-aventures-de-tintin-le-secret-de-la-licorne/#comments Tue, 01 Nov 2011 15:52:07 +0000 /?p=2122 Il est intéressant de voir à quel point le concept de ce film à longtemps mûrit et a connu diverses facettes avant de se retrouver dans les mains de Spielberg et son acolyte Jackson.
    Tintin était a la base prévu pour Jaco van Dormael, réalisteur du plus ou moins récent Mr. Nobody. Malheureusement pour ce dernier, Nick Rodwell, nouvel époux de la veuve d’Hergé et actuel détenteur de cette fortune culturelle a décidé soudainement d’annuler son projet, ou tout du moins d’essayer de l’adapter à sa sauce en lui retirant tout ce coté psychédélique qui en aurait fait un film unique en son genre, alors que tout les papiers étaient signés . Car suite à de nombreux quiproquo concernant l’image étrange et atypique qu’a voulu insuffler ce réalisateur aux aventures de Tintin, notamment faire intervenir le personnage d’Hergé en tant que personnage récurrent et ainsi mélanger réel et imaginaire, sexualité et confusion, cette image semblait plus qu’abracadabrante. Mais c’est chose faite et Jaco semble avoir balayé d’un revers de main ce fâcheux évènement, heureux d’avoir eu la chance d’aboutir au simple fait de son idée.
    Au final, Rodwell a justifié cet abandon soudain par le changement de main du projet, et cela par Spielberg, intéressé par l’adaptation des aventures de Tintin depuis les années 80. Car ne l’oublions pas, Hergé, sous le charme de Duel, avait déclaré haut et fort que seul Spielberg était habilité à adapter Tintin au cinéma.

    Tintin est un jeune journaliste déjà reconnu pour de nombreuses affaires élucidées par le passé; alors que ce dernier fait le tour du marché local il tombe nez à nez avec une magnifique maquette de la Licorne, un trois mats tout droit sortit d’une autre époque. Il se retrouve alors enchevêtré dans une suite d’évènements et de mystères autour de l’histoire de cet étrange navire… Il se retrouve alors face à Sakharine, un homme prêt à tout afin de mettre la main sur sa Licorne et ainsi résoudre le mystère des Haddock, qui visiblement n’apprécie pas cet intérêt soudain de la part de Tintin. En parlant d’Haddock, Tintin fait la connaissance du dernier des descendants de cette famille : Archibald Haddock ou plus simplement le Capitaine Haddock, un homme qui a tendance à y aller un peu fort avec la bouteille…
    Ces aventures vont les mener aussi bien en mer que sur la terre ferme, mais qu’en découlera-t-il?

    Les scénaristes Steven Moffat, Joe Cornish et Edgar Wright se sont permis de partir sur un petit mix de plusieurs albums d’Hérgé, dans un sens, c’était surement le moyen de nous offrir surprises et intrigues tout au long du film, même pour les puristes de la BD franco-belge. Pour vous donner une petite idée de la chose, la rencontre entre Haddock et Tintin se fait après l’achat de la Licorne. Mais à la seule vue du générique nous renvoyant à la BD ou encore la présence d’Hergé juste après ce dernier pour faire la jonction entre les deux en croquant un portrait de Tintin avant même de de découvrir le Tintin interprété par Jamie Bell suffisent à nous conquérir.
    Bien sûr Tintin nous a amené à nous diriger vers une suite… vu qu’il est prévue une trilogie, on pourra critiquer son coté brutal et envoyé un peu à la va-vite.

    Mais ce qui est surtout important, c’est le fait que tonton Spielberg ait gardé ce qui faisait, et fait encore, le succès de la BD : une part de réalisme, un réalisme nous poussant à la soif d’aventure. Là ou des réalisateurs se seraient limités à ce qu’ils connaissent et les bases de la prise de vue réel, Spielberg met à neuf son imagination afin de pouvoir tout donner dans ce film. Bien sûr il garde tout ce qu’il a toujours aimé faire dans ces précédents films, ses symboliques ou encore ses mises en abîmes. Le meilleur exemple pour illustrer cela est un plan séquence époustouflant où l’on se rend vraiment compte de tout ce qui est permis à un réalisateur sans le poids matériel tout en restant cohérent…

    Ainsi, malgré la suppression de toute contrainte matérielle, même en touchant de prêt l’impossible, tout semble possiblement vrai. Encore une fois seule la dernière scène est peut être un poil trop exagérée dans son apparence et son support. Mais sur toute la durée du film on jongle entre des angles de vues juste hallucinants, des séquences à couper le souffle et un dynamisme dans la narration époustouflant !
    Le comique des choses a aussi été insufflé au film, et peut être celui ci fera découvrir aux plus jeunes la BD de Hergé.
    Mais ce qu’il faut rappeler aussi… c’est le travail de la WETA, la compagnie de Peter Jackson, qui a fait un travail dantesque et rendu ce projet possible. Avec elle, la fameuse “ligne claire” semble s’être transposée au cinéma !

    Car tout ici repose sur la faculté de mettre en image, un visage et surtout une expression aux idées de notre réalisateur. C’est ainsi que la WETA s’est habilement tournée d’emblée vers une technologie encore trop peu prise au sérieux : La Performance Capture.
    Créée par Zemeckis et son Pole Express, il n’y a entre temps que Avatar (partiellement) ou encore Beowulf qui se sont replongés dessus. Mais le potentiel de cette technique dérivée du motion capture est définitivement celle qui va et qui réussira à donner une force à Tintin. Parce que cette dernière, avant de placer un masque sur un acteur, (comme certains le disent) tire toute son essence de l’expression de l’acteur qui le porte.

    Il est donc inutile de louer Andy Serkis déjà devenu un génie, non, un virtuose du masque de l’animation, l’expérience qu’il lui vaut de conférer à Haddock plus de profondeur et plus de sentiments qu’un Jamie Bell encore en devenir,même si le personnage de Tintin reste tout de même très fidèle au personnage originel, un être épuré de sentiments qui est prêt à tout pour dénicher la moindre once d’aventure où qu’il aille !
    D’autres critiquerons le fait que Sakharine ressemble étrangement à Spielberg… mais en même temps, ils se ressemblent déjà dans la BD !
    Autre petit point, je suis allé voir Tintin en VF, d’une part à cause de la contrainte de la salle IMAX et d’autre part car Tintin reste pour moi un personnage franco-belge.

    Il est clair que si un film va faire scandale et va être haït ou aimé, c’est bien Tintin et le Secret de la Licorne, d’un coté seront ceux qui trouverons le film totalement hors propos et sans le moindre respect pour l’oeuvre originale, de l’autre ceux qui auront tout simplement pris leur pied face à une telle oeuvre cinématographique. Je fais bien sûr partie la seconde, et je n’ai qu’une seule autre chose à dire… Vivement la suite !

     

     


    Titre Français : Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne
    Titre Original : The Adventures of Tintin: Secret of the Unicorn
    Réalisation : Steven Spielberg
    Acteurs Principaux : Jamie Bell, Andy Serkis, Daniel Craig
    Durée du film : 01h47min
    Scénario : Steven Moffat, Joe Cornish et Edgar Wright
    Musique : John Williams
    Date de Sortie Française : 26 Octobre 2011
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    [CRITIQUE] Le Chat Potté /critique-le-chat-potte/ /critique-le-chat-potte/#comments Sun, 30 Oct 2011 11:24:11 +0000 /?p=2099 Il y avait dans une contrée fort fort lointaine, une saga qui n’en finissait pas d’être consommée jusqu’à la moelle, alors que cette dernière semblait ne plus être bonne à grand chose, les animateurs de chez DreamWorks se sont dit… et si on partait sur un de nos personnages secondaires afin de faire un nouveau film ?
    C’est ainsi que Chris Miller, notamment scénariste des Shrek 1 et 2 puis réalisateur par la suite sur le 3, s’est décidé à réaliser un film sur le seul personnage qui sauve un peu cette saga depuis le deuxième volet : Le Chat Potté. Mais soyons clair d’emblée, il faut prendre Le Chat Potté comme une histoire à part, comme un personnage complet d’une histoire sans grand rapport sous quelques facettes que ce soit avec Shrek, ceux qui attendent l’inverse risquent d’être déçu. Mais en même temps… qui voudrait d’un film tirant encore plus vers le ridicule en essayant de remonter une franchise vouée à disparaître ?

    Le Chat Potté se veut être la genèse de ce personnage si charismatique, c’est donc ainsi que commence l’histoire de l’orphelin, dans un panier… Alors qu’il grandit dans un orphelinat, il fait connaissance avec Humpty Alexandre Dumpty. Alors que tout va pour le mieux, que ces derniers vivent de l’aventure que leur prodiguent leurs petits larcins, notre chaton se voit hissé soudainement au rang d’icône dans ce petit village où il habite. Dumpty, se sentant floué et ne voulant se détacher du banditisme va trahir notre héros et faire basculer sa vie dans un gouffre.
    Alors que leurs deux vies se sont séparées depuis longtemps, que notre héros est devenu notre bandit, une vielle plaie semble réapparaître… Une légende qui a bercé son enfance et qui pourrait être sa seule solution pour rattraper ses actions : les haricots magiques !

    DreamWorks se penche de nouveau sur un mythe qui n’a pour nous rien d’étranger : le conte de Jack et le Haricot magique, bien sûr il n’est pas nécessaire de préciser que c’est à leur sauce afin de rendre cette histoire aussi unique que possible. Ainsi, en parallèle on découvre l’histoire complète du chat, de nombreux mystères le concernant sont résolus, comme le principal : les fameuses bottes.
    On pouvait tout de même avoir certaines réticences concernant le scénario du film, notamment en sachant que les deux scénaristes qui se sont penchés dessus sont ceux qui nous ont pondu le plus que moyen Hyper Noël… Mais au final, si ce dernier n’a rien de véritablement extraordinaire il reste tout de même très convainquant et suffisant pour nous imprégner de cet univers.
    Il semblerait par contre, que l’équipe du film ait eu l’intelligence, à la différence des DreamWorks habituels, de ne pas présager de suite, de clôturer l’histoire de manière explicite. Ça sauverait ainsi un film qui n’a pas besoin d’être entaché de suites plus ou moins médiocres par la suite car totalement dénuées de scénario (le pire étant de renouer avec Shrek).

    Adieu humour gras et lourd, dans Le Chat Potté tout semble calculé à la parole près, les scènes humoristiques, les petits détails, tout devient pertinent et en corrélation avec les évènements que l’on nous relate. Tout est efficace, dans la mise en scène de cette histoire épique.
    Le Chat Potté n’hésite pas à tomber dans le dramatique, mais pas trop non plus, simplement assez pour rendre par la suite émouvantes de nombreuses scènes, que nous ne soyons pas simples spectateurs. Car cette histoire est réellement prenante et il est dur de ne pas sourire à de nombreuses reprises en conséquence de situations atypiques et très bien trouvées.
    Autre élément important, le Chat Potté se veut, avant d’être un hommage au film de cape et d’épée, être plutôt paradoxalement un hommage au western spaghetti, principalement de Leone. Ce mélange créé une ambiance et une atmosphère assez singulière.

    Mais plus qu’un film doté d’un comique de situation presque sans défauts, Le Chat Potté est aussi intéressant visuellement. La réalisation est beaucoup plus fine, les différents décors sont somptueux et se distinguent par un caractère qui leur est propre. Le film abandonne les formes rondes exagérées pour donner plus de profondeur aux différents personnages.
    Rien que la gestion des poils du personnage principal et de son acolyte, Kitty est simplement bluffante.
    Notons la participation de Guillermo del Toro en tant que producteur conseiller qui je pense n’est pas étranger à la qualité de l’univers et à la richesse des personnages, même secondaires.
    Petit mot sur la 3D : je suis un hater pur de cette technologie quand elle est faite à la va-vite, soit 99% du temps, mais je dois avouer que sur ce film, elle était plutôt agréable, et même, peut être pas indispensable comme pour Ga’hool, mais elle apporte un joli plus.

    Plus que ce qui aurait pu être un simple reboot désespéré d’une saga corrompue, le Chat Potté va même jusqu’à nous faire oublier un quelconque lien entre ces deux derniers en nous proposant un récit, une aventure, cohérente, construite, réfléchie et indéniablement fun !
    Mes respects Puss in Boot !


    Titre Français : Le Chat Potté
    Titre Original : Puss in Boots
    Réalisation : Chris Miller
    Voix Principales VO : Antonio Banderas, Selma Hayek, Zach Galifianakis
    Voix Principales VF : Boris Rehlinger, Virginie Efira, Vincent Ropion
    Durée du film : 1h30
    Scénario : Tom Wheeler
    Musique : Henry Jackman
    Date de Sortie Française : 30 novembre 2011
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