?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> PixAgain » Comédie http://pixagain.org Critiques, Tests, Avis, Dossiers, Previews... Mon, 18 Nov 2013 23:50:41 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.7.1 Critique : Quartet (Dustin Hoffman) /critique-quartet-dustin-hoffman/ /critique-quartet-dustin-hoffman/#comments Tue, 02 Apr 2013 15:51:17 +0000 /?p=8047 Quartet affiche

Ayant déjà fait ses preuves en tant qu’acteur pendant plus de 45 ans de carrière, Dustin Hoffman a l’air de chercher de nouveaux défis à relever. L’acteur découvert en 1968 dans Le Lauréat, et immédiatement propulsé au rang de star, a aujourd’hui 75 ans, et comme bon nombre de comédiens avant lui, il a décidé de passer derrière la caméra, d’inverser les rôles et de diriger à son tour. S‘il n’en est pas à son premier essai (il avait déjà voulu prendre la barre du Récidiviste à la fin des années 1970, mais ce sans succès, il ne restera qu’acteur sur le film), c’est cette fois-ci grâce à l’appui de son chef opérateur John De Borman que Dustin Hoffman s’est retrouvé à la tête de ce projet.
A la base une pièce de théâtre d’un certain Ronald Harwood, notamment scénariste du Pianiste de Polanski, Quartet a été scénarisé par le dramaturge lui-même, ce qui balaye d’emblée toute question sur la légitimité de l’adaptation de l’œuvre originale. La question critique est ainsi tout simplement d’essayer de savoir ce qu’Hoffman a pu apporter comme vision sur le sujet en tant que metteur en scène. Le film parle de la vieillesse sans être péjoratif sur la chose, et il faut dire que s’il n’est pas entièrement réussi, il semble très personnel et propre à l’intimité du réalisateur, ce qui lui vaut d’être touchant et agréable à défaut d’être totalement convaincant.

Quartet

Même si le scénario n’est pas signé de la main même de Dustin Hoffman, le film lui semble finalement assez personnel, pour lui comme pour les acteurs principaux. En effet, ce n’est pas un hasard si les têtes d’affiches sont ou ont été des célébrités, il y a un parallèle flagrant et amusant à voir des personnages qui font leur retour sur scène joués par des acteurs qui ont un jour connu la gloire et qui sont remis sur le devant de la scène dans le premier film d’un réalisateur autrefois (et toujours) acteur mondialement reconnu.
Si le sujet est porté par des personnes du troisième âge, le réalisateur cherche à éviter  l’écueil du désespoir en prenant un ton qui s’avère être l’aspect le plus intéressant du film. L’univers porté à l’écran est assez luxueux, personne n’est à plaindre pour sa condition, ni finalement pour ses faiblesses de l’âge. Bien au contraire, les protagonistes ne cessent de jouer, parfois un peu trop, de ce statut de « vieux », et veulent  absolument se défaire de cette image négative et latente des retraités inactifs. Finalement, on les retrouve à l’écran agités comme des enfants, tout cela ponctué par-ci par-là de piqures de rappel quant à leur état, Quartet se voulant avant tout l’apologie d’anciens qui s’assument. Mais cette comédie raffinée ne l’est en fait pas tant que cela, les rapports entre les personnages ont beau être touchants, ils trouvent très vite leurs limites dans la drôlerie comme dans leurs échanges, le film cherchant à tout prix à arriver à sa scène finale, dont le choix est d’ailleurs assez surprenant.

Quartet

Prendre pour sujet le monde de la musique classique, c’est s’exposer paradoxalement à deux effets contradictoires. Si le choix de ce genre de musique préexistante peut apparaître au premier abord comme une facilité (il faut avouer qu’une certaine beauté se dégage immédiatement de ce que l’on regarde dès lors que l’on y appose du Verdi ou du Bach), cela exige de s’assurer d’avoir par-dessus des images et une histoire qui valent le coup d’œil. Le son et l’image composant équitablement à eux deux une œuvre, c’est ici que Quartet trouve l’une de ses grosses limites. La photographie a beau être agréable (sans être formidable, le travail de John de Borman s’arrange pour être efficace par rapport au sujet), Dustin Hoffman se contente en effet bien trop souvent d’un simple collage entre des séquences qui en soit ne racontent pas des événements incroyables, et une musique amplifiant forcément  une dramaturgie faiblarde.
Et ce concept, à quelques exceptions près, s’étend finalement au film entier, le réalisateur ne prenant aucun risque. Quartet évolue en effet peu du début à la fin, le scénario n’étant qu’une succession de scènes construites dans le seul but d’arriver à la séquence finale, c’est-à-dire la réunion des quatre membres dudit quartet. Entre-temps, le film ne prend pas la peine de développer d’éventuelles intrigues secondaires, ou alors très peu et ce toujours dans une réserve de garder la place belle pour l’objectif principal. Les personnages sont finalement l’unique fil conducteur qui rend l’ensemble du récit un peu moins laborieux, car même si la caricature n’est jamais très loin, ce sont eux qui donnent tout le ton rafraîchissant de l’histoire. L’on a affaire ici à des vieux s’amusant comme des enfants, et si le message n’est clairement pas subtil, il a tout de même tendance à amuser sur la longueur.


A Beecham House, paisible pension au cœur de la campagne anglaise qui accueille des musiciens et chanteurs d’opéra à la retraite, le bruit court qu’une nouvelle pensionnaire arriverait sous peu. Et ce serait une diva ! Pour Reginald, Wilfred et Cissy, le choc est grand lorsqu’ils voient débarquer l’impétueuse Jean Horton, avec laquelle ils triomphaient sur les scènes internationales des années auparavant. L’ambition de Jean et son égo démesuré avaient alors ruiné leur amitié et mis un terme au mariage qui la liait à Reginald. Malgré les vieilles blessures, Reginald, Wilfred et Cissy mettront tout en œuvre pour convaincre Jean de reformer leur célèbre quatuor à l’occasion du gala annuel de Beecham House.


Pour son premier film en tant que réalisateur, Dustin Hoffman ne surprend pas. Si Quartet a beau adopter un ton enjoué, il reste bien trop simpliste et gentillet dans son ensemble pour réellement surprendre.
Titre Français : Quartet
Titre Original : Quartet
Réalisateur : Dustin Hoffman
Acteurs Principaux : Maggie Smith, Tom Courtenay, Billy Connolly, Pauline Collins
Scénario : Ronald Harwood
Photographie : John de Borman
Compositeur : Kle Savidge (Supervision musicale)
Genre : Comédie
Durée : 1h38
Sortie en Salles : : 3 Avril 2013

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Critique : Happiness Therapy (David O. Russell) /critique-happiness-therapy-david-o-russell/ /critique-happiness-therapy-david-o-russell/#comments Sun, 20 Jan 2013 14:46:40 +0000 /?p=7730 Happiness Therapy - afficheLa course aux Oscars repart de plus belle pour David O.Russell. Après son Fighter, qui avait offert en 2011 les statuettes de meilleurs seconds rôles à Christian Bale et Melissa Leo, le réalisateur risque cette année encore de rafler quelques prix, Happiness Therapy ayant reçu pas moins de 8 nominations, dans les catégories les plus prestigieuses. Mais le film mérite-t-il  ce succès ? Dans l’absolu, oui, mais il n’est pas certain qu’il puisse tenir tête à ses sérieux concurrents.
Au premier abord, il a tout d’une de ces comédies romantiques déjà vues mille fois, au scénario téléphoné appuyé par un casting quatre étoiles. Mais cette fois-ci, David O.Russel réussit clairement son coup, s’intéressant particulièrement à deux personnages, Pat et Tiffany. Le premier sort d’un hôpital psychiatrique après avoir vu sa femme le tromper avec un autre homme; quant à la seconde, elle va vite rencontrer son chemin et changer le cours de sa vie monotone. De ce postulat, que l’on pourrait qualifier de basique pour une comédie romantique, va émerger toute une cellule familiale déjantée qui va devenir le cœur du récit et porter le film vers de belles idées.
Bien loin des comédies romantiques aux qualités plus ou moins introuvables et aux succès inexplicables, Happiness Therapy s’impose très vite comme un étonnement de chaque instant. Qu’attendait-on d’un énième film montant en parallèle un homme et une femme faisant face aux mêmes problèmes, tous deux remettant leur identité en question après des ruptures sentimentales ? Si ces dites ruptures sont pour nos deux personnages de source différentes (Pat sort d’un séjour de huit mois en hôpital psychiatrique, alors que Tiffany décante le décès de son mari), le film s’intéresse à eux par le biais d’un sujet bien difficile à traiter au cinéma : la folie.

Happiness Therapy - 1

Le réalisateur s’en empare à merveille et rend tout ce monde extrêmement attachant, alors que le thème aurait pu prêter à quelque chose de bien plus lourd et plus sérieux. La force du film réside probablement dans sa capacité à aborder cette folie de manière extrêmement frontale, sans concession, mais toujours avec beaucoup d’humour. A partir de seulement deux personnages atteints par une démence plutôt mesurée mais toujours présente, le film surprend en premier lieu en ce qu’il fait de son personnage principal un véritable fou. Le postulat de départ semblait l’admettre comme un homme normal que l’on aurait enfermé pour on ne sait quelle raison dans un hôpital psychiatrique (la première séquence confirme le fait qu’il apparaisse comme mentalement stable). Mais très vite, David O. Russell chamboule cette idée en dessinant Pat comme un véritable grand malade. Ses gestes quotidiens sont touchés par sa bipolarité, ce qui fait que toutes ses actions se voient démesurées. Son unique objectif, ce qui le maintien à quelque chose de concret, est de reconquérir sa femme, et il est prêt à tout pour y arriver. De son train de vie va finalement naître un état d’esprit, nommé EXCELSIOR dans le film, qu’il ne manque pas de se rappeler dès qu’il a une baisse de régime.
Très malin dans son scénario, Happiness Therapy distille les informations au fur et à mesure au lieu de tout envoyer d’un coup. Les personnages sont ainsi construits progressivement, notamment dans leurs rapports familiaux. Là où le film devient réellement intelligent, c’est dans son écriture, notamment des personnages secondaires. La famille de Pat explique en effet tut de la situation du fils, celle-c étant aussi atteinte d’une démence quotidienne mais jubilatoire. C’est cette folie ambiante, mais toujours gentille, qui rend tout ce cercle familial attachant, car cette famille, avec ses hauts et ses bas, jouant parfois dans l’exagération, paraît finalement bien réelle. Grâce à ces personnages présents pour soutenir Pat, ce dernier va évoluer, transformer son but maladif qui le hante, et ainsi devenir quelqu’un de bien plus complexe qu’il n’y paraît.

Happiness Therapy - 2

Ces personnages (on pense aux parents de Pat, savoureux) très caractérisés, sont déclencheurs de beaucoup de scènes hystériques et paradoxalement très versées dans le comique. On en arrive à rire de ces situations de famille ou rien ne semble aller, mais ou pourtant tout va de l’avant. Et c’est ce qui fait la force d’Happiness Therapy, une cellule familiale attachante, qui nous entraîne dans ses péripéties pour le meilleur et pour le pire, tout cela porté par des acteurs au meilleur de leur forme (quel plaisir de voir Bradley Cooper et Jennifer Lawrence tous deux s’emporter de crises de colère en pleine rue).
Pat, versant toujours dans le « ou trop ou pas assez », va pouvoir trouver un équilibre indispensable grâce à Tiffany, plaque tournante du film.  Sur la base d’un échange (Tiffany aide pat à reconquérir sa femme si lui l’aide à gagner un concours de danse), les relations de ce duo vont évoluer, et la romance ne sera qu’un prétexte, une toile de fond exploitée comme il le faut, sans exagération.
De la naissance d’un objectif commun entre les deux personnages principaux va apparaitre un optimisme qui donne toute sa verve au film. A l’image de Pat et Tiffany, l’histoire existe et prend vie grâce à une joie de vivre pilotée par un objectif commun : se redresser et aller de l’avant. C’est ainsi que de tous ces enchaînements de situations comiques naît quelque chose d’émouvant, tout en restant humble dans les effets.
Si le film a beau être étonnamment bien écrit et tenir la route pendant deux heures, on regrettera une fin téléphonée, qui contrebalance brusquement avec toutes les surprises dont le film était truffé.
Il en va de même pour la réalisation, la caméra bancale et toujours en mouvement se voulant volontairement écho des pulsions névrotiques des personnages principaux. L’idée est intéressante dans l’absolu, mais l’exercice  ne se prête clairement pas au jeu dans cette comédie romantique qui aurait peut-être dû garder un point de vue stable.


La vie réserve parfois quelques surprises…
Pat Solatano a tout perdu : sa maison, son travail et sa femme. Il se retrouve même dans l’obligation d’emménager chez ses parents.
Malgré tout, Pat affiche un optimisme à toute épreuve et est déterminé à se reconstruire et à renouer avec son ex-femme.
Rapidement, il rencontre Tiffany, une jolie jeune femme ayant eu un parcours mouvementé. Tiffany se propose d’aider Pat à reconquérir sa femme, à condition qu’il lui rende un service en retour. Un lien inattendu commence à se former entre eux, et, ensemble, ils vont essayer de reprendre en main leurs vies respectives.


Happiness Therapy traite avec brio de la folie, thème difficile à aborder au cinéma, qui plus est dans une comédie romantique. Grace à un scénario malin et des personnages aussi dérangés qu’attachants, David O. Russell fait de son film une joyeuse et agréable chronique familiale qui n’en finit pas de nous étonner au fur et à mesure que le récit avance. On regrettera par contre une réalisation dont les intentions sont bonnes, mais qui ne prennent pas une fois à l’écran.

 

 

 

Titre Français : Happiness Therapy
Titre Original : Silver Linings Playbook
Réalisation : David O.Russell
Acteurs Principaux : Bradley Cooper, Jennifer Lawrence, Robert De Niro
Durée du film : 2h02
Scénario : David O. Russell, d’après l’œuvre de Matthew Quick
Musique : Danny Elfman
Photographie : Masanobu Takayanagi
Date de Sortie Française : 30 Janvier 2013

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Paris International Fantastic Film Festival 2012: Jour 1 /paris-international-fantastic-film-festival-2012-jour-1/ /paris-international-fantastic-film-festival-2012-jour-1/#comments Mon, 19 Nov 2012 09:00:27 +0000 /?p=6825 Avant de se lancer pleinement dans la vague d’avis qui devraient suivre concernant les films du Paris International Fantastic Film Festival 2012, et ce, jour par jour, parlons un peu avant du court-métrage qui a fait l’ouverture cette année du festival.
L’année dernière nous nous sommes retrouvés face à Welcome to Hoxford, sorte d’idée complètement folle placée dans un univers dingue et sombre à souhait. Cette année, c’est l’autre facette du fantastique que nous propose Tom Wan Avermaet. Ce long-métrage franco-belge, où le premier rôle est interprété par Matthias Schoenaerts, à l’affiche de De Rouille et d’Os, est bien plus sage, mais aussi voué à d’autres considérations biens différentes mais ici traités avec un certaine finesse malgré sa durée.
On nous parle ici de l’intervention de la mort, brutale  dans nos vies, mais pas seulement, l’on nous parle surtout de ce que peut bien être mort, que pourrait si bien représenter ce concept finalement si inhumain? A cette question, le titre y répond directement, notre âme nous suis constamment, trace notre voie, dans notre ombre.

Et c’est parti. John Dies at the End, film parfait pour lancer l’ambiance du PIFFF, sorte de mélange improbable entre l’une de ces productions Sci-Fi de mauvaise qualité et un film tout droit sortie de la Troma : David Wong et son ami John son deux types tout à fait normaux, jusqu’au jour où leurs vies basculent à cause d’une étrange sauce. Venant d’un jamaïcain aussi fou que crédible, ce produit va les amener à voir des choses qu’ils ne devraient pas normalement voir.

En somme, tout ce qui pourrait donc toucher à l’univers abordé par le festival est ici condensé, et si l’on a bien un petit plaisir coupable à admirer le travail de Don Coscarelli, à qui l’on doit notamment Phantasm, c’est bien seulement là que le film sort son atout. Sorte de tourbillon de non-sens total, totalement fou est assumé, où hot-dog, chien, et autres folies portent le film de bout en bout, par des moyens totalement détournés. On regrettera que plus d’attention n’ai pas été dédiée à ce qui relie ces idées : le scénario. Affreusement creux et dur à suivre, sautant constamment de délires en délires, il ne sert que de post-it bordélique où Don Coscarelli a ensuite noté par dessus une par une chacune de ses idées sans jamais avoir cherché à en faire une histoire décente. Délires faisant notamment apparaitre de manière ponctuelle Doug Jones - l’homme à tout incarner au cinéma - chose pour laquelle on le remerciera sans un doute, le voilà enfin, sans déguisements.

On ne pourra pas dire en revanche que Don Coscarelli ne maitrise jamais le contenu pur de son nouveau-né, empruntant par ci par là diverses références de grand crus littéraires, et qui à elles seules valent le coup d’oeil tant le résultat en découlant est d’une aberration arrogante et fascinante. Rien qu’à voir son introduction, il nous placarde en très gros que le film tire plus de la bonne rigolade que d’un leitmotiv quelconque.
Plaçant son récit dans un délire old school, il n’hésite pas non plus à joncher son film de références cinématographiques plus ou moins osées, entre le monde à la sauce Eyes Wide Shut et l’univers monstrueux de Cronenberg, tout en essayant d’ancrer son film dans un univers chinois absurde.

Film de drogué tirant de la série B, à la fois beau dans le cadre et incroyablement kitsch dans son propos, dont l’ambiguité des faits se retrouve finalement très discutable de bout en bout, le duo étant clairement défoncé les trois quarts du film, John Dies at the End possède en tout cas l’originalité du titre, à la fois anodin et plaçant pourtant une mini psychose autour de John dès les premières minutes.

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[CRITIQUE] The Fourth Dimension /critique-the-fourth-dimension/ /critique-the-fourth-dimension/#comments Mon, 24 Sep 2012 02:08:12 +0000 /?p=6255 Étrange Festival 2012 – Catégorie « Inédits et avant-premières »

The Fourth Dimension était loin d’être le film, ou plutôt l’ensemble de films, le plus attendu cette année à l’Etrange Festival 2012. Avant d’être ce triptique, The Fourth Dimension est avant tout l’idée d’un homme, Eddy Moretti. Ce personnage assez étrange, bien connu de la compagnie Vice, est l’homme derrière des projets tels que le documentaire Heavy Metal in Bagdad, idée folle acclamée à sa sortie. Sans hésiter il remet ça, mais cette fois-ci, il se fait un cahier des charges, dans lequel l’on trouve des points aussi absurdes qu’improbables, comme le fait d’avoir le devoir de nommer un personnage Mickey House, et l’envoi à trois réalisateurs: Jan Kwiecinski, Aleksei Fedorchenko et Harmony Korine. Entre opportunité pour de jeunes réalisateurs et véritable cadeau empoisonné, la limite se franchit d’un seul pas dans ce projet, et c’est ce qui arrive dans The Fourth Dimension. 2 ratés pour un film qui paraît excellent à leurs cotés. Un tel enjeu, aussi fou qu’il soit, implique de se lancer dans un format assez étrange, à mi-chemin entre un court métrage et une oeuvre complète, il faut donc savoir doser son histoire, afin de la rendre compréhensible dans ses trentes minutes alléchantes offertes par un réalisateur en devenir. Et le fait est qu’un seul réalisateur à compris cette notion évidente, le reste n’est que brassage dans le vide sans aucun intérêt quelconque.

© DR

Qui n’a jamais entendu parler de la quatrième dimension ? Source de fantasmes et de rêves, de doutes, où la réalité transparaît sur l’imagination. Lui donner une image relève d’une source de possibilités infinie tant l’on peut la trouver partout, une simple idée folle nous plonge immédiatement dedans, et lui trouver une explication n’est qu’abération. La quatrième dimension ne s’explique pas, c’est un fait, elle nous transporte à travers étrangetés et incertitudes. Et pourtant, Vice, magazine déjà assez barré dans son propre concept, veut lui donner forme, lui donner une image, nous la rappeler à nous autres spectateurs, lui donner vie. Quoi de plus alléchant ?
Mais autant aller jusqu’au bout de cette folie, en accordant à trois réalisateurs le choix d’interpréter plus ou moins librement leur propre vision de la chose. Mais soyons honnête, ces trois films, qui n’ont comme unique rapport que cette allusion à la quatrième dimension, sont loin d’avoir tous l’ambition folle qui leur est offerte. Pour faire simple, deux se sont limités à une seule chose: trentes minutes, laps de temps sur lequel tenter de raconter une histoire qui se voudra pseudo-complexe par rapport à son sujet et qui tentera de nous titiller un tant soit peu. Cette seule limite qu’en plus Jan Kwiecinski et Aleksei Fedorchenko se sont imposés d’eux même plonge leurs deux films dans un néant d’inintérêt assez impressionnant. Le réalisateur russe Fedorchenko avec Cronoeyes tente la carte de la poésie, racontant la vie d’un chercheur perdu dans le temps, pour se vautrer dans un final balayant d’un revers de la main le peu d’intrigue qu’il a su poser. Le polonais Kwiecinski démarre Fawns sans le moindre sens et dont les incohérences ne permettent à aucun moment une quelconque puissance scénaristique, tentant avec difficulté de nous raconter la dernière escapade d’un groupe de jeunes avant l’inondation de leurs bloc. C’est la complexité que les deux réalisateurs ont cherchés à s’imposer, et qui finalement transforme leurs deux films en simples exercices de style tout bonnement insoutenables.

© DR

Harmony Korine lui en revanche a tout à fait compris qu’il lui serait impossible de concentrer un scénario se voulant digne de la quatrième dimension dans ce format. Il ne répète pas la même erreur que ses deux compères et signe simplement un récit dénué du moindre scénario. Pour cela il centre son histoire autour d’un seul personnage : Val Kilmer, joué par Val Kilmer. Et là repose tout l’habilité du film, s’agit-il réellement de l’acteur ? Ou alors d’un personnage similaire et totalement fou ? Par cette simple chimère, il nous accroche totalement à cet instant de la vie d’un homme dont l’existence n’est qu’absurdité. Appuyant tout son court-métrage sur l’un de ses discours offert par l’association The Lotus Community Workshop, il nous entraîne à travers une tirade complexe alliant barbe à papa et ovni, mais pourtant, avec une certaine justesse dévoilant que Harmony Korine ne fait pas que jouer la carte du comique, l’engagement et la performance de Val Kilmer, semblant revivre cette année en se spécialisant dans des rôles atypiques, permettant de monter le récit à un tout autre niveau.
Il n’empêche que son placement en tête de The Fourth Dimension n’est pas sans nuire aux deux autres qui, malgré tous leurs défauts, ne sont pas non plus sans la moindre idée. Ainsi dans Cronoeye le travail du personnage n’est pas entièrement à jeter, il est simplement incomplet; et dans Fawns, malgré les incohérences, un vrai travail d’ambiance est là, certains plans nous entraînent avec ce groupe.


Trois courts métrages mystérieux illustrant La Quatrième Dimension : Lotus community workshop de Harmony Korine (Gummo), Chronoeye de Aleksey Fedorchenko (Le dernier voyage de Tania) et Fawns de Jan Kwiecinski, court métragiste polonais de renom.
Chaque réalisateur avait pour mission d’oublier ses méthodes, de brouiller la limite entre le réel et l’imaginaire et de donner un aperçu de la Quatrième Dimension. Des contraintes qui semblent parodier celles du Dogme de Lars Von Trier dans les années 90 – auquel Harmony Korine avait adhéré pour son film Julien Donkey-Boy.


Au final, The Fourth Dimension s’avère n’être rien de plus qu’une belle idée, le reste ne suit pas, à vouloir trop en faire, nos deux réalisateurs européens se perdent eux même dans l’histoire. On regrettera aussi que malgré les quelques points communs, une vraie ligne directrice, bien plus évidente qu’un sujet, n’ait pas été mis en oeuvre.
Titre Français : The Fourth Dimension
Titre Original : The Fourth Dimension
Réalisation : Harmony Korine, Jan Kwiecinski et Aleksei Fedorchenko
Acteurs Principaux : Val Kilmer, Rachel Korine, Josh Belcher
Durée du film : 1h22min
Scénario : Jan Kwiecinski, Oleg Loevsky, Aleksei Fedorchenko, Yaroslava Pulinovich
Musique : Val Kilmer, Nick Zinner
Date de Sortie Française : n/c
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[CRITIQUE] Iron Sky /critique-iron-sky/ /critique-iron-sky/#comments Mon, 17 Sep 2012 22:48:50 +0000 /?p=6138 Étrange Festival 2012 – Catégorie « Compétition Nouveau Genre »

Iron Sky, c’est un peu le film que l’on attendait tous plus ou moins comme un plaisir coupable, un film complètement barge mais décomplexé et assumant son statut absurde. A l’origine, le projet est né au cours d’une soirée entre potes paraît-il bien arrosée, pas étonnant donc que le pitch, qui consiste à envoyer des nazis dans l’espace, soit sacrément perché. De quoi faire vibrer d’impatience les fans de ce genre de comédie à part dans le paysage actuel.
Dans sa genèse, le film est une assez belle histoire, au milieu de cette jungle de majors qui ont mainmise sur les projets et idées de leurs réalisateurs. Annoncé il y a déjà plus de cinq ans, le projet avait du mal à trouver les financements nécessaires, les quelques 6 millions d’euros déjà réunis ne suffisant pas, à cause de producteurs frileux sur le sujet du film (ce qui est compréhensible, logiquement), et a donc eu l’astuce de s’adresser à ses fans afin de trouver les fonds primordiaux à son aboutissement. Via son site, l’équipe propose aux internautes de devenir eux-mêmes producteurs à petite échelle, soit par des dons directs, soit en achetant des goodies à l’effigie du film. Au total, ils ont réussis à lever aux alentours d’un million d’euros en plus, ce qui a permis à ce projet d’aboutir, même si le résultat à l’écran est moins fou qu’escompté.

© DR – Droits Réservés

Dans son introduction, deux américains explorent la Lune jusqu’à tomber sur un gigantesque bâtiment en forme de croix gammée et infesté de nazis. Effets spéciaux à foison, gags totalement improbable, et petites pics lancées aux Etats-Unis, Iron Sky se pose directement la question du terrain sur lequel il va avancer et donc s’exprimer. Science-fiction ? Action ? Comédie ? Satire ? Avec des premières scènes abordant tout cela à la fois, on est en droit de s’attendre à un gros mélange des genres, mais la sauce ne prendra pas. Le film est un pur délire, peut-être pas assez ouvert, et en même temps, paradoxalement, plutôt prétentieux. C’est pourtant vrai qu’il y a de quoi être fier : pour un budget d’à peine 7 millions d’euros, l’équipe des effets spéciaux réussi la prouesse d’offrir un spectacle visuel hallucinant arrivant aisément au niveau des productions d’un Michael Bay ou d’un Roland Emmerich, qui eux bénéficient de budgets mirobolants. Mais le film n’est pas aussi soigné sur tous les angles. D’une longueur foncièrement acceptable, il traîne tout de même en longueur. Le rythme est cassé et ne tient pas la route pendant l’heure et demie des aventures nazies.
La comédie se veut donc être le fer de lance d’Iron Sky. Ici aussi, le pari n’est pas complètement tenu. Si les gags sont sur le coup plutôt efficaces, ce statut n’est pas assumé de bout en bout, rendant alors la cohérence de l’ensemble pénible. Le second degré est roi ici, mais la dispersion des scènes comiques est beaucoup trop aléatoire et éparpillée, ce qui devient assez vite lourd, et rendant le déroulement du récit involontairement mou.
Jonglant entre surenchère des effets comiques et paradoxalement d’un récit qui se laisse aller, Iron Sky, il faut l’avouer, est tout de même très con, et est avant tout destiné aux plus fans d’entre nous. Le traitement des personnages aurait aussi pu être intéressant, surtout en vue des acteurs employés ici qui semblent être taillés pour des rôles stupides, mais s’avère au final très maladroit et ne leur apporte aucune profondeur, les apposant dans le film comme prétexte à des gags plus ou moins drôles.

© DR – Droits Réservés

Là où le film fait mouche, c’est dans ses références et clins d’œil abondants, autrement dit, des détails. Les plus grands réalisateurs sont cités, parodiés, utilisés, mais jamais moqués, comme par exemple Chaplin (où son Dictateur donne lieu au meilleur gag du film), Kubrick et même Coppola. Il en va de même pour des références historiques, placées au hasard dans le contexte, mais procurent un effet immédiat pour celui qui arrivera à les déceler.
On sent bien derrière ce film une volonté de taper dans le politiquement incorrect, mais encore une fois, l’idée est drôle sur le moment mais n’aboutit pas dans la durée. Dans sa conquête des différents tons narratifs, Timo Vuorensola s’accorde un gros penchant satirique envers tout et n’importe quoi. En mettant en place la rencontre entre des nazis et un noir américain, il va forcément y avoir des étincelles, ce qui lui permet de s’attaquer à des réalités assez faciles comme la guerre ou le racisme. Là où il devient plus efficace, c’est envers le gouvernement américain, et son peuple. Finlandais d’origine, son regard extérieur sur ce pays lui permet d’offrir une vision encore plus absurde et étriquée de la société américaine. A l’image de la présidente totalement barré, prête à faire alliance avec n’importe qui en faisant absolument tout ce qu’il y a de plus stupide pour se faire réélire, la nation en prend clairement plein la gueule. Le climax de cette moquerie taquine prendre place dans le final du film, qui s’avère être un grand moment de n’importe quoi. Le scénario joue sur les stéréotypes de chaque grand pays pour en tirer un gag lors d’une réunion des Nations Unies, qui va bien évidemment finir en pugilat monstrueux, à l’image de tout le film.

Si Iron Sky prouve que l’on peut produire des effets spéciaux assez incroyables pour un budget médiocre, il souffre d’un imposant manque de rythme, et donc de longueurs, dans un format qui n’est pourtant pas si long. De bonnes idées qui n’aboutissent pas, et un mélange des genres improbables font du film un rendez-vous raté, même s’il peut être fun par moments.
Titre Français : Iron Sky
Titre Original : Iron Sky
Réalisation : Timo Vuorensola
Acteurs Principaux : Julia Dietze, Götz Otto, Udo Kier
Durée du film : 01h33
Scénario : Michael Kalesniko, Jarmo Puskala, Johanna Sinisalo
Musique : Laibach
Photographie : Mika Orasmaa
Date de Sortie Française : Prochainement
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[CRITIQUE] Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare /critique-jusqua-ce-que-la-fin-du-monde-nous-separe/ /critique-jusqua-ce-que-la-fin-du-monde-nous-separe/#comments Sun, 05 Aug 2012 14:11:56 +0000 /?p=5707 Les films traitant de la fin du monde sont le faire valoir de beaucoups ces derniers temps, en particulier ceux mettant en pratique la fin apocalyptique du monde. S’exerçant de manières plus ou moins grandiose sur le sujet, plus souvent s’écrasant de la même manière que leurs idées, différents noms s’y sont succédés, grands comme débutants. On peut ainsi désormais lier aux films apocalyptiques des noms comme Roland Emmerich, Lars Von Trier, Abel Ferrara, ou plus récemment d’une certaine manière Christopher Nolan. Si certains de ces réalisateurs plutôt atypiques sont liés à ce genre, c’est bien parce qu’il leur permet de faire clairement ce qu’ils veulent, et d’aborder le sujet de n’importe quelle manière. Film grand spectacle, blockbuster, ou récit intimiste, c’est dans la dernière catégorie que Lorene Scafaria décide de réaliser et scénariser son premier film. Avec autant d’ambition, c’est dans un pari risqué qu’elle se lance avec Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare. D’une part, le genre est largement connoté péjorativement aujourd’hui, source d’innombrables navets au scénario digne d’un bon vieux Steven Seagal. D’autre part, il est clair que percer dans ce genre, trouver un scénario puissant, orignal, n’est pas non plus une mince affaire. Mais visiblement, Lorene Scafaria semble avoir l’appui de certains, croyant en son film, les noms de Steve Carell et Keira Knightley étant loin d’être inconnus sur la scène internationale. Et il s’avère que le pari est visiblement tenu, Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare est une très bonne surprise, d’une fraicheur intrigante et bourré d’une multitude de sentiments.

Mal vendu, le film n’a pratiquement rien d’une comédie, on est bien plus proche d’une tragédie, ou le comique est simplement un facteur humain naturel. Que ferions nous si le monde venait à s’éteindre? Si ce n’était pas dans une apocalypse progressive et destructive nous menant à l’anarchie? Mais plutôt de la manière dont l’ont posé Trier ou Ferrara, que le monde venait simplement à disparaitre violemment et naturellement? Mais à l’inverse Lorene Scafaria décide de ne pas sombrer dans une expérience visuelle ou dans un récit beaucoup trop refermé, là où 4:44 Last Day on Earth (d’Abel Ferrara) devenait dur à suivre, mais s’oriente plutôt vers la fresque humaine. La réalisatrice fait donc aussi le choix de réaliser un film intimiste, en passant bien sur par d’innombrables gros plans, mais aussi une mise en scène intelligente nous cloisonnant dans leur espace. Il n’est pas question donc de sketch empirique, d’un humour qui serait rapidement devenu lourd, c’est un véritable voyage, ou pèlerinage comme certains l’appelle. Chaque personnage que ce faux couple est amené à croiser est l’image d’un choix, choix répondant à la question ci-dessus, certains se tournent vers la famille, d’autres vers l’ordre, certains vers la mort, et d’autres vers l’anarchie, mais reste que le choix semble toujours possible. Il est tenu à l’homme de choisir ce qu’il peut faire dans le temps qu’il possède. Surtout que ce temps, n’est qu’un principe relatif, et qu’à tout moment, il peut soudain diminuer, il n’est qu’un facteur n’ayant aucune attache. En se basant sur ce principe, Lorene Scafaria n’hésite pas à être radicale et choisit d’aborder son film avec le plus de réalisme possible. Pas d’échappatoire magique, de génie venant les sauver, les choses sont ce qu’elles sont, ce qui doit arriver arrivera, et c’est par cette ligne directrice que la réalisatrice réussi à jouer avec nos sentiments.

Bien sur le comique est présent, Steve Carrel a le charisme pour faire naitre le rire presque instantanément, mais encore une fois, c’est durant les occasions cocasses et plausibles que l’on se permet ce rire. Keira Knightley est bien loin du rôle hystérique et impressionnant qu’elle campait dans A Dangerous Method de David Cronenberg. Dans Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare, beaucoup plus calme, vivant avec une épée de Damocles improbable au dessus de la tête – s’il lui arrive de s’endormir, ce n’est pas pour quelques heures, mais pour plusieurs dizaines d’heures -, plaie anecdotique devenant meurtrière, son personnage de Penelope Lockhart devient un véritable vecteur d’émotion, auquel on s’attache sans aucune difficulté et dans lequel on ne peut que croire. A eux deux, Steve Carell et Keira Knightley forme un couple psychologique et physique indéniable, si leur relation se pose comme prévisible, c’est sur sa richesse et son devenir qu’elle fascine. Mais le film est loin d’être parfait, la mise en scène n’a rien d’extraordinaire et n’est intéressante que lorsqu’il est question des deux protagonistes principaux, les autres personnages sont rapidement survolés et l’image qu’ils représentent est souvent incomplète. Alors que c’est de la fin du monde dont il est question, Lorene Scafaria, n’arrive malheureusement pas à faire naître une ambiance spéciale, atypique, que l’on ne pourrait connaitre qu’à ce genre d’occasion. A contrario, son aspect lent lorsqu’il est question du duo paraitra induire un côté prévisible pour certains, outil à l’ambiance partiellement dépressive du film. Lorene Scafaria n’a pas encore la main sur son entreprise.


Un homme est assis dans sa voiture avec sa femme lorsqu’il apprend à la radio que la dernière tentative de destruction de l’astéroïde a échoué. Ensuite sa femme s’enfuit, le quitte. Alors que tout semble perdu, sa voisine lui donne une lettre, postée chez elle par erreur, lettre écrite par son amour de jeunesse qui souhaite passer ces dernières heures avec lui. La voisine lui propose alors de l’emmener chez cette femme et, sur le chemin, ils nouent une relation particulière.


Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare s’avère être bien plus intriguant que la plupart des films apocalyptique à gros budget, plus accessible, moins perfectionniste et surtout d’une ambition plus claire. Si défauts il y a, c’est tout de même avec un certain plaisir que l’on découvre le film, tout du moins une fois que l’on arrive à rentrer et à appréhender le récit et son rythme en dent de scie, sinon ce sont les bras de Morphée qui s’ouvrent à vous.

Titre Français : Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare
Titre Original : Seeking a Friend for the End of the World
Réalisation : Melanie Lynskey
Acteurs Principaux : Steve Carell, Keira Knightley, Melanie Lynskey
Durée du film : 1h 40min
Scénario : Lorene Scafaria
Musique : Jonathan Sadoff et Rob Simonsen
Photographie : Tim Orr
Date de Sortie Française : 8 Août 2012
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[CRITIQUE] Rebelle /critique-rebelle/ /critique-rebelle/#comments Wed, 11 Jul 2012 18:05:40 +0000 /?p=5415 Rebelle a connu des difficultés dès sa conception, ce n’est pas pour rien que ce dernier a pris plus de 6 ans afin d’être enfin considéré comme achevé, que la réalisation est passé d’une main à d’autres et malheureusement, ces quelques difficultés surviennent sur le premier film estampillé Disney-Pixar. Faiblesses d’ambition, film bien loin de la ligne directrice de chez Pixar, prônant un récit surpassant la distraction, seront surement les défauts qui lui seront attribués et surtout qui seront attribués à la partie Disney du projet si l’on ne se pose pas plus de questions. Mais c’est au final face à un véritable hybride que l’on a affaire, son concept et sa morale ne tiennent ni de la finesse humaniste d’un Pixar, et encore moins d’un Disney habituel. Dans la précipitation on pourrait croire ainsi que Disney a su faire main basse sur la qualités du projet afin de le faire rentrer dans son moule, mais il est clair que tout du long du film aucune thématique de cette firme n’émerge.

Rebelle est comme ainsi dire plus près de ce que nous avaient proposé Cars 2, ou Raiponce chez Disney, que deWall-E, mettant en avant d’abord une facilité de son approche lui permettant et donnant tout autant l’impression que son public destiné est ainsi plus jeune que d’accoutumé. Misant sur une poésie du paysage distinguant la richesse de son background historique comme artistique, nous obligeant parfois à nous perdre dans la richesse de son décor plutôt que sur ses personnages, voilà sans doute ce qui rend le travail de Brenda Chapman, orchestratrice de l’idée originale, et de Mark Andrews, admirable.

Si de nouveau la traduction ne nous a pas épargné d’une idée marketing bâtarde en traduisant le titre « Brave » par Rebelle – cherchant ainsi à cibler un public par lui même – Rebelle est le premier long-métrage de chez Pixar a s’adonner au conte. Principe phare de Disney, qui est bien sûr celui du prince et de la princesse, de ces deux personnages antagonistes mais voués à finir le récit ensemble, ici le couple est amputé de sa partie masculine. Seule Merida subsiste, elle et elle seule devra ainsi occuper chaque rôle qui aurait pu être incombé à sa pair, d’où le titre original plus approprié, car c’est du courage qu’il est avant tout question et non d’une idée simple, mais nécessaire, de rébellion présente avant tout pour asseoir le récit. Le changement radical du support héroïque devenu féminin, fait que le récit se distingue aussi de ce qui a pu être fait avant. La femme, puis la mère, deviennent l’icône, elle devient l’héroïne, allant au-delà de tout.
Mais ce n’est pas parce que le film se dégage de l’emprise des deux géants qu’il ne propose pas d’autres lectures, Mark Andrews, en récupérant le projet de Brenda Chapman a très bien su comprendre que le récit qu’il venait de recevoir ne se limitait pas seulement une relation mère-fille conflictuelle. Ainsi c’est une vrai travail sur la famille qui est fait, certes de manière candide, Mark Andrews n’étant certainement pas la meilleure personne pour physiologiquement comprendre toute la finesse de la relation, ce dernier s’approchant bien sur, plus du père, que de la mère, mais il n’empêche que le message passe, que n’importe quel spectateur appréciera les mots utilisés, l’affection particulière des deux personnages qui se forge tout au long du récit et les différents moments de bravoure qui y sont liés.

On pourra regretter que pour autant de noblesse, les propos soient parfois appuyés par un comique de situation d’un assez mauvais gout. Si dans son ensemble l’humour présent dans Rebelle est de très bonne facture, que sa narration est dynamique, traversant tout ce qu’il est probable d’avoir au cinéma, dramatisme de scènes impressionnant, mélancolie visuelle, et poésie picturale, c’est sans doute dans ce premier maillon que l’on trouvera ses légers défauts. Que l’humour soit un vecteur principal n’est pas un problème, Pixar a su le démontrer dans Monstre & Cie, mais quand ce dernier devient hors-propos, c’est à ce moment là que qu’une faiblesse scénaristique se fait sentir en parallèle. Reprendre parfaitement un projet qui n’est pas le notre n’est pas chose aisé.
Mais en étant transporté dans un tel univers, où la complexité du langage visuel et sa richesse nous émerveille, nous rappelle de nouveau que Pixar, ce n’est pas n’importe qui, et que ces petits défauts ne sont finalement qu’abstraits par rapport à la finalité du projet. L’Ecosse de Rebelle n’est pas seulement poétique, elle reflète avec une certaine exactitude un paysage qui est certes exagéré, mais véritable. Le récit n’aurait pu se passer nul par ailleurs, la folie des différents biomes permet ainsi au récit de se libérer de toute contrainte. La profondeur du paysage est énigmatique, intriguante et surtout habilement construite pour palier un quelconque manque de budget probable sur une scène. Les inspirations présentes ne sont plus seulement des influences, remanier avec une efficacité incroyable, c’est sous un charme constant que la vision de Rebelle nous maintient. Puis, à cela s’ajoute le travail de Patrick Doyle, nous livrant une ambiance et un travail du son incroyables, et le tout ne fait que justifier le fait que Rebelle se présente comme un film unique dans la filmographie Pixar, et que Pixar est toujours bien loin devant les autres studios.


Depuis la nuit des temps, au cœur des terres sauvages et mystérieuses des Highlands d’Ecosse, récits de batailles épiques et légendes mythiques se transmettent de génération en génération. Merida, l’impétueuse fille du roi Fergus et de la reine Elinor, a un problème… Elle est la seule fille au monde à ne pas vouloir devenir princesse ! Maniant l’arc comme personne, Merida refuse de se plier aux règles de la cour et défie une tradition millénaire sacrée aux yeux de tous et particulièrement de sa mère. Dans sa quête de liberté, Merida va involontairement voir se réaliser un vœu bien malheureux et précipiter le royaume dans le chaos. Sa détermination va lui être cruciale pour déjouer cette terrible malédiction.


Rebelle ne fait pas au final que nous raconter une histoire. Il y a bien d’autres lectures possibles, seulement plus atypiques que celles auxquelles Pixar nous a habitué. Le film va plus loin qu’une simple suite de conflits comme le propose tout bon récit bien construit. Sa conception est irréprochable, seul quelques faiblesses scénaristiques se font sentir, le support de travail démontrant encore que Pixar a quelques bonnes années d’avance sur le plan technologique par rapport à ses compatriotes. Rebelle mérite surement d’être revu, mais il est loin d’être un mauvais Pixar, il est peut être même l’un des plus intriguant.
Titre Français : Rebelle
Titre Original : Brave
Réalisation : Brenda Chapman suivi par Mark Andrews
Acteurs Principaux : Kelly MacDonald, Billy Connolly, Emma Thompson
Durée du film : 01h35min
Scénario : Mark Andrews, Steve Purcell, Brenda Chapman, Irene Mecchi d’après l’idée de Brenda Chapman
Musique : Patrick Doyle
Date de Sortie Française : 1 Août 2012
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[PARIS CINEMA] Jours 3&4 – Sabres, Rires et Hypnose /paris-cinema-jours-34-sabres-rires-et-hypnose/ /paris-cinema-jours-34-sabres-rires-et-hypnose/#comments Tue, 10 Jul 2012 15:44:01 +0000 /?p=5454

Les Films de MrLichi

The Sword de Patrick Tam [Hong Kong à l'honneur]

Un vieillard. Son épée : Étoile de Glace. Ce premier : disparu. Cette seconde : convoitée. Par qui ? Par deux homme, l’un pour perfectionner son pouvoir personnel, l’autre pour défier son ancestral propriétaire et tester sa vaillance.
The Sword est un Wu xia pian on ne peut plus classique, une sorte de quête entre le bien et le mal avec cette fameuse épée à la fois témoin et objet de l’affrontement des deux hommes.
Avec un film d’une ingéniosité rare, Patrick Tam se prend au sérieux comme jamais, et ce qui peut paraître comme ridicule devient du génie. Dans ses combats aux chorégraphies envolées, la notion de corps est à la limite de la disparition. Aussi improbable que cela puisse paraître, les hommes semblent être absents, seuls leurs uniformes subsistent, en témoignent les bruitages incessants de draps battus par le vent.
La notion d’anoblissement humain atteint son paroxysme dans un combat final dantesque, alliant passages d’un raffinement extrême à quelques plans risibles malgré eux. Portés par des bonds virevoltants, les sabres s’entrechoquent. Les combats, sans merci, s’effectuent dans les règles de l’art. Les affrontements au sabre sont tout bonnement virtuoses, et ne tiennent absolument pas compte de la notion de ridicule, le genre ne s’y prêtant finalement pas.
A cela s’ajoute une romance assez mélancolique et poétique du héros, portée par une musique entêtante, surtout lorsque celle-ci est utilisée comme thème principal tout le long du film, que le ton soit lyrique ou dramatique.
Malgré des passages parfois absurdes, The Sword possède un charme incroyable qui en fait un classique inratable du genre.

Critique complète à venir prochainement.

Titre Français : The Sword
Titre Original : Ming jian
Réalisation : Patrick Tam
Acteurs Principaux : Qiqi Chen, Adam Cheng, Norman Chu
Durée du film : 01h25
Scénario : Clifford Choi, Ying Huang, Shing Hon Lau, Tianci Liu, Zigiang Lu, Patrick Tam
Musique : Joseph Koo
Photographie : Billy Wong
Date de Sortie Française : inconnue / 14 Août 1980 (Hong-Kong)

The Private Eyes de Michael Hui [Hong Kong à l'honneur]

Comédie Hong-kongaise du milieu des années 1970, The Private Eyes, premier film d’une saga ayant pour héros « Mister Boo », semble étrangement très américanisé. Dès l’introduction, l’influence se fait sentir sur des plans successifs de la ville où se déroule le film, comme cela aurait pu se faire avec New-York. Si en soi le film n’est pas mauvais, il est dommage d’avoir décidé d’emprunter des idées à un burlesque déjà-vu. Le comique est incontestablement bon, mais ce genre avait déjà connu ses heures de gloire avec le grands pontes que furent Laurel & Hardy, Charlie Chaplin, et dans une autre mesure Blake Edwards.
Si déphasage il y a, les personnages restent tout de même sympathiques, et les situations prêtent facilement à rire. Entre le détective à la fois antipathique, qui n’hésite pas à transformer le salaire de ses employés en dettes à vie, et aussi naïf et gentil dans le fond; le second paradoxalement maladroit et expert en arts-martiaux; et l’homme de main flegmatique; ces personnalités sont une perche évidente au divertissement de gestes et de situation.
Ainsi, une des scènes hilarantes du film expose le détective s’adonnant malgré lui à une séance de gymnastique un poulet mort à la main. Si le visuel des gags est de mise, le film renferme aussi son message dans un contexte social d’époque. Michael Hui en profite donc pour dénoncer à coup de petites piques la situation des travailleurs dans son pays, et les traitements parfois indignes des patrons à leur égard. Il bénéficie aussi de l’appui de son frère Samuel, dont la chanson principale du film appui ses propos.
Le film a probablement perdu pas mal de crédit à travers le temps (bien des choses ont changé en une trentaine d’années), mais le comique reste finalement assez efficace.

Titre Français : Mister Boo Détective Privé / The Private Eyes
Titre Original : Ban jin ba liang
Réalisation : Michael Hui
Acteurs Principaux : Michael Hui, Samuel Hui, Ricky Hui, Angie Chiu
Durée du film : 01h34
Scénario : Michael Hui
Musique : Samuel Hui
Photographie : Yiu-Tsou Cheung
Date de Sortie Française : inconnue / 16 Décembre 1976 (Hong-Kong)

Chungking Express de Wong Kar-Wai [Hong Kong à l'honneur]

Chunking Express fait partie de ces films dont il semble impossible de parler. Plus qu’un objet cinématographique, le quatrième film de Wong Kar-Wai est une incroyable expérience de cinéma, et poser des mots sur un  ressenti comme celui que ce film nous procure semble dérisoire face à une telle ampleur et une poésie folle.
Dès son introduction, une course-poursuite au ralenti rythmée par une fascinante musique qui nous rattrapera plusieurs fois dans la suite du film, Wong Kar-Wai nous place d’emblée devant un chef-d’œuvre, un film unique en son genre et qui ne ressemble finalement à aucun autre. Cela se maintient d’autant plus dans la construction du récit,en deux parties qui n’ont à aucun moment un quelconque lien, si ce n’est le thème commun. Le but n’est pas de chercher une certaine cohérence narrative, mais bien de provoquer un appel au sens face à ce film d’une troublante beauté.
Dans ces deux complexes histoires d’amour, toutes les émotions passent par l’image. Les silences, les jeux de regard espiègles et parfois enfantins triomphent grâce aux acteurs, qui intègrent parfaitement le scénario et permettent d’aboutir à des scènes absolument fabuleuses où les corps s’expriment, s’appellent dans des séquences mélancoliques mais qui respirent la joie de vivre.
L’expérience n’aurait pu être ultime sans la mise en scène envolée choisie par le réalisateur. Avec sa caméra en mouvement quasi constant, il parvient à capter avec une justesse admirable les émotions et les pensées de ses personnages. Si les romances au cinéma sont souvent difficiles à transcrire et à échafauder, celles de Chungking Express font partie des plus belles qui puissent exister.

Critique complète à venir prochainement.

Titre Français : Chungking Express
Titre Original : Chung Hing sam lam
Réalisation : Wong Kar-Wai
Acteurs Principaux : Brigitte Lin Ching-hsia, Tony Leung Chiu Wai, Faye Wong
Durée du film : 01h37
Scénario : Wong Kar-Wai
Musique : Frankie Chan, Roel A. Garcia
Photographie : Christopher Doyle, Wai Keung Lau
Date de Sortie Française : 22 Mars 1995
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[CRITIQUE] The Dictator /critique-the-dictator/ /critique-the-dictator/#comments Tue, 19 Jun 2012 22:13:37 +0000 /?p=4784 D’abord avec Borat, puis avec Brüno il y a trois ans, Larry Charles rempile une troisième fois avec Sacha Baron Cohen pour mettre en scène un nouveau personnage complètement barré.
Si le nom de ce dernier nous est maintenant familier, on s’en souvient surtout pour les personnages qu’il interprète, des hommes atypiques au possible, à des kilomètres de la norme « occidentale » afin de mieux lui lancer des piques, et ce toujours par le biais de l’humour.
Plus que pour le film, l’acteur se permet d’habiter son rôle en toutes occasions afin d’en faire la promotion. Vidéos virales, conférences de presse, tapis rouges et réactions à l’actualité; à chacune de ses apparitions, on n’a plus affaire à Sacha Baron Cohen, mais au général Aladeen. Mais là où Borat était une franche réussite malgré ses défauts, et même s’il reste fidèle à lui-même avec The Dictator, le film dans sa globalité déçoit malgré quelques énormes sursauts comiques.
La comparaison entre ces deux films n’est pas totalement volée, puisque le principe de fond est le même : un personnage acerbe qui se voit éloigné son pays pour atterrir aux Etats-Unis et dont les moindres faits et gestes vont être prétexte à tous les gags possibles.
Animé d’une volonté de changement, s’en est fini de l’aspect faussement documentaire filmé caméra au poing des deux précédentes comédies. Avec The Dictator, Larry Charles semble avoir voulu mûrir sa réalisation en faisant du film une véritable fiction. En commençant ce film par une introduction dans le pur style du faux documentaire, il fait mine de dessiner la passerelle entre ce genre qu’il a adopté dans Borat et Brüno, et la norme comique d’aujourd’hui.

A travers son personnage de dictateur prêt à tout pour que justice lui soit paradoxalement faite afin qu’il retrouve son statut et son pouvoir, l’acteur va dérouler tout son comique qui, on va le voir, est presque toujours aussi efficace malgré le fait qu’il se recycle.
Avec un second degré absolu, mais tout de même parfois non désintéressé des sujets d’actualité ou de thèmes encore aujourd’hui tabous, Sacha Baron Cohen ne lésine pas sur la provocation. Blagues racistes, misogynes ou encore homophobes, l’acteur ne change pas une recette qui, il faut l’avouer, marche férocement pour peu que l’on accroche à son humour si particulier. Ici, tout le monde en prend pour son grade. Du gag scatophile de bas étage à la longue tirade tirant un énorme pied-de-nez aux attentats du 11 septembre, il n’hésite pas à frapper là où ça fait mal.

Certaines situations prêtent plus à rire que d’autres, les scènes qui tombent à l’eau sont rares, mais présentes, Cohen est plus efficace dans son humour lorsqu’il cherche à tendre un subtil miroir au visage des américains, que lorsqu’il essaye de se moquer une énième fois des régimes dictatoriaux. Les situations confrontant le personnage à la jungle hostile de New-York sont ainsi plus efficientes.
Le film reste finalement un produit formaté, et si politiquement incorrect il y a, il n’en est pas profondément méchant, la pure provocation ne reste qu’en surface ou ne s’avère être qu’une resucée des précédents films.

La durée du film, plutôt courte (01h23), évite heureusement un possible manque de rythme, mais n’échappe pas à une intrigue qui se déroule on ne peut plus péniblement.
Si les gags, sketchs et autres blagues de mauvais goût finissent par toucher, le film pêche énormément par son scénario. Sans véritables attaches, les situations comiques s’enchaînent, au détriment de l’histoire, qui semble avoir été totalement reléguée au second plan. Il est dommage de constater que la volonté des scénaristes ait été de créer le comique spontané mais non durable au lieu d’ancrer tout cela dans un récit pertinent et crédible, qui ne se contente pas du strict minimum pour assurer un show éphémère.

Certes, le film ne se dote pas d’une grande prétention d’écriture, là n’est pas son but recherché. Mais sachant ce dont est capable Sacha Baron Cohen (il suffit de revoir Borat),  il déçoit plus qu’autre chose et se révèle bien trop fainéant dans son écriture.
Les trames secondaires s’avèrent trop nombreuses et futiles, à l’image de l’apparition du personnage d’Anna Faris en militante lesbienne, beaucoup trop lourde pour véritablement amuser.
Cela permet à The Dictator d’être finalement plus abouti et mûr que les précédents films du duo Charles/Cohen, malgré un scénario à la ramasse.  Une plus grande part du show est aussi accordée aux personnages secondaires, Sacha Baron Cohen n’est désormais plus le seul à faire le clown, ce qui ne l’empêche pas de garder la vedette.

Culotté sans trop l’être, The Dictator essaye de se renouveler tout en surfant sur la vague du grand Borat. L’humour Sacha Baron Cohen est finalement le même dans le fond, et on y adhère ou pas.
La recette reste à peu près la même, et le passage à la pure fiction aurait été véritablement intéressant avec une construction scénaristique conséquente et moins fainéante.

Titre Français : The Dictator
Titre Original : The Dictator
Réalisation : Larry Charles
Acteurs Principaux : Sacha Baron Cohen, Anna Faris, Ben Kingsley
Durée du film : 01h23
Scénario : Sacha Baron Cohen, Alec Berg, David Mandel, Jeff Schaffer
Musique : Erran Baron Cohen
Photographie : Lawrence Sher
Date de Sortie Française : 20 juin 2012
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[CRITIQUE] Nouveau Départ /critique-nouveau-depart/ /critique-nouveau-depart/#comments Tue, 17 Apr 2012 21:57:52 +0000 /?p=3971 Nouveau Départ est typiquement le genre de film qui risque de ne pas être apprécié ni jugé à sa juste valeur à sa sortie. Pourquoi ? Parce que si l’on va le voir avec ne serait-ce qu’une once de cynisme, il est certain de ne pas être touché par l’histoire. Mais cela va sans prendre ne compte le fait que Cameron Crowe se trouve derrière la caméra, car celui-ci s’impose comme un formidable conteur. En effet, le film ne s’apprécie qu’en acceptant le postulat de base : un père, chargé de ses deux enfants, est en deuil après avoir perdu sa femme. N’arrivant pas à passer à autre chose, il décide de quitter son quartier pour racheter un zoo d’apparence minable.
Adapté d’un roman lui-même inspiré d’une histoire vraie, ce pitch, assez improbable, va malheureusement rebuter les plus terre-à-terre, mais à partir du moment où l’on adhère à l’histoire telle qu’elle est, il n’y a aucune raison de ne pas être transporté par la force émotionnelle du  pan de vie de cette famille, parfois difficile, et qui va tout mettre en œuvre pour se reconstruire.

Nouveau Départ fait partie de ces films qui, au lieu d’être d’un dramatisme absolu, jouent la carte du feelin’ good, et parviennent à émouvoir tout en nous laissant le sourire aux lèvres.
Alors oui, le film n’est certainement pas exempt de défauts : il est pavé de bons sentiments, de stéréotypes tels que la romance chez un adolescent qui ne trouve pas sa place dans sa famille, la perte d’une figure maternelle, le père qui s’en veut, etc… Mais ces défauts évidents font aussi paradoxalement la force du film, et n’en sont finalement plus, tant Crowe les retourne en sa faveur. On les oublierait presque, pour peu que l’on joue le jeu.

Le film dessine, autour d’une histoire difficile à vivre pour ses personnages, une sorte de monde en quelque sorte « parfait » dans le sens où tout est vu du bon côté de la chose, de manière sans cesse optimiste. Ce monde s’apparenterait presque à du fantastique, et la présence d’animaux aidant fortement à renforcer le sentiment de bonne humeur. Même dans la douleur, on se sent quelque part avec les personnages, ils se sentent bien malgré leurs souffrances face à la nature qui les entoure, et finalement, peu importe que le dénouement se dessine vite.
Si Cameron Crowe sort ses énormes sabots à coups de gros plans aussi bien sur ses acteurs que sur les animaux du zoo, son tour de force réside dans le fait qu’il assume complètement son côté guimauve. Ainsi, il maîtrise parfaitement son mélo car, même avec des ficelles plus qu’énormes il parvient à émouvoir et à rendre son récit palpitant, même s’il n’est pas spécialement subtil. Les défauts du film en font donc aussi sa force, et si certains n’y verrons que de la niaiserie de bas-étage, d’autres la verrons transcendée.

Toujours proche de ses personnages, le réalisateur inspecte leurs ressentis, mais sans toujours le montrer. Il prend comme protagoniste principal un père souffrant énormément de la perte de sa femme, et dont ses motivations sont assez floues tout du long. Il est implicitement montré qu’il tente d’oublier sa vie passée, en tirant un trait dessus pour en recommencer une nouvelle. Mais est-ce qu’acheter un zoo était finalement une bonne idée pour lui ? Crowe y répond en mêlant tout aussi bien du courage que de l’ignorance et de la folie dans les décisions de cet homme. A travers lui, Nouveau Départ traite habilement du deuil et de ce qu’il peut entraîner comme agissements chez les personnes touchées par la perte d’un être cher. En abordant le thème de la seconde chance, il va faire prendre un « nouveau départ » à son personnage, en le faisant se reconstruire comme il va reconstruire son zoo.

Accompagné d’un casting somptueux, avec notamment des enfants craquants, Matt Damon confirme son talent. Il s’avère être impressionnant de justesse dans ce rôle de père de famille bouleversé de l’intérieur. Ce qui aurait pu être un type banal est transcendé par l’acteur en un homme doté d’un courage hors du commun qui donne au film un souffle de joie et d’émotion incroyable.
Aidé par une des plus belles et entêtantes BO de ce début d’année, celle qui met la boule à la gorge tant elle épouse merveilleusement bien le récit, le réalisateur en rajoute une couche avec les animaux. On y découvre ce concept étrange qui fait que lorsque les humains sont proches des animaux, on se retrouve presque face à des scènes intimes où un acteur va se retrouver à parler à une bête, et va tout de suite se sentir mieux. Il les dresse même au rang de personnage à part entière en mettant en parallèle l’acceptation d’un animal malade en fin de vie, à la perte de la femme du héros, et au fait qu’il doive tirer un trait dessus, passer à autre chose.
Enfin, en parlant de la femme du héros tout du long du film s’en jamais vraiment s’y attarder volontairement, Cameron Crowe nous assène un coup fatal dans son dénouement où tout prend son sens, et l’on aura beau cracher sur sa soi-disant mièvrerie, il parvient à nous arracher tout de même une petite larme, avec le sourire en prime.

Cameron Crowe aime ses personnages un peu maladroits, mais agréables : il se dégage ainsi de Nouveau Départ l’impression qu’il veuille les aider, tout plein de bonnes intention qu’il est. Il joue donc avec eux comme avec des poupées, les fait se rencontrer, et à travers ses yeux naît une belle histoire, qui, si elle montre quelques petits défauts, sait clairement se faire apprécier et s’avère terriblement efficace émotionnellement parlant. Un petit bijou qui se dévore avec grand plaisir tant il fait chaud au cœur.
Titre Français : Nouveau Départ
Titre Original : We Bought a Zoo
Réalisation : Cameron Crowe
Acteurs Principaux : Matt Damon, Scarlett Johansson, Elle Fanning, Thomas Haden Church
Durée du film : 02h03min
Scénario : Cameron Crowe et Aline Brosh McKenna, d’après l’oeuvre de Benjamin Mee
Musique : Jonsi
Photographie : Rodrigo Prieto
Date de Sortie Française : 18 avril 2012
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