[SERIES] Sherlock – Saison #1 & Preview Saison #2

Ni une ni deux, après avoir fait le tour de la seconde œuvre de Guy Ritchie, plongeons nous sans hésiter cette fois-ci dans l’univers de Moffat avec un style bien particulier. Sherlock, cette série de la BBC et fraichement arrivée sur France TV, méritait de relancer cette catégorie beaucoup trop délaissée, car le rédacteur ici qui regarde surement le plus de séries boude toutes autres catégories que celle cinéma et dossier, si vous voyez de qui je parle.
Ce Sherlock donc, crée par Moffat & Gattis, se trouve être une véritable refonte du personnage et de son univers, adieu la belle ville de Londres brumeuse et noire, c’est dans le Londres d’aujourd’hui que ces derniers ont décidés de ré-implanter Holmes et son acolyte, Watson.
Avant de faire un petit tour du propriétaire et de rentrer plus encore dans les détails de cette fantastique série, attardons nous un instant sur le concept même de cette série, et les raisons d’un tel succès.

Déjà, faut-il vraiment appeler « épisodes » chaques travaux de cette série? Pas sûr, on atteint tout de même des durées de 1h30, on pourrait donc qualifier ces « épisodes » de téléfilms, non pas au sens péjoratif du terme, mais dans le même sens que ceux qui ont permis à des acteurs comme Rathbone de petit à petit développer un jeu d’acteur. Revenons en donc à cette série, je ne vais pas faire une analyse de chaque épisode un par un, mais plutôt dans la globalité de cette saison qui n’en compte que 3. Avant tout, quiconque connait un tant soit peu l’univers de Doyle, ne va pas pouvoir s’empêcher, en abordant cette nouvelle version, d’être possédé par une certaine appréhension… Sherlock totalement dépendant d’un téléphone portable? On aura tout entendu.
Mais après le premier épisode le doute se dissipe totalement. Et c’est surtout grâce à cet acteur, totalement inconnu sauf de certains cercles, qui campe le rôle du détective : Benedict Cumberbatch.


Ce dernier, plus qu’un Watson joué par Martin Freeman futur Bilbo le Hobbit, pour l’instant mis de coté, tout du moins pour cette première saison, entre directement dans le top de mes acteurs maitrisant et ayant donné un coté unique au personnage de Doyle. Assez proche de la version donnée par Jeremy Brett, dandy mais pas trop, plutôt fou, égocentrique et totalement asocial, non pas par défaut mais par simple manque d’une utilité certaine, Benedict Cumberbatch réalise sans même un semblant de difficulté et de vacillement dans ce rôle où la pensée même du personnage et son caractère sont totalement insaisissables.
Concernant la série en elle même, chaque épisode reprend une affaire plus ou moins connue dont a pu traiter Conan Doyle, toujours remise au gout du jour et réadaptée aux situations, changement d’objets, de protocoles ou encore d’alibis. Le tout est cohérent et fort, paradoxalement si les protagonistes sont plus jeunes que leurs ainés, ils dénotent d’une incroyable maturité à l’image, rendant le récit d’autant plus accrocheur. Si sur sa globalité on pourra pointer du doigt un épisode beaucoup moins puissant narrativement comme scénaristiquement (le second), le premier place nos personnages dans le contexte, nous montre l’aversion qu’éprouve Holmes pour le genre humain si ce n’est sur une table à la morgue, le troisième lui permet d’introduire le personnage que tout le monde attendait vu la qualité de ce Holmes : le professeur James Moriarty. Attendez vous à un choc, il est de loin pour moi l’une des illustrations du personnage la plus inventive, charismatique et folle, totalement British en passant; de ce que j’ai pu voir. Loin des personnages coincés dans leurs costumes, certes effrayants mais toujours assez semblables, Andrew Scott nous bluffe totalement, ce n’est pas dans la carrure qu’il va chercher sa dramaturgie mais dans son jeu. Mais pas un mot de plus, je vous invite plutôt à le voir à l’action, de préférence sans avoir fait de recherche sur l’acteur avant.

Mais comme dis plus haut, le second épisode est malheureusement assez confus, le scénario se perd et ne nous emmène jamais dans l’enquête véritablement, trop d’éléments sans rapport, un milieu peu fouillé, mais si sur un film cela aurait pu ternir et même peut être mettre fin à cette aventure, de nouveau le support série prend le dessus, preuve en est, une troisième saison est en cours.
Enfin, la véritable trouvaille technique de cette série est surement l’utilisation habile du texte, le texte directement apposé à l’image. Ce principe nous permet de suivre Holmes là où l’humain lambda tel que Watson serait tout de suite perdu, mais pas seulement, le rendu est simplement étonnant de justesse, toujours au bon endroit, au bon moment, rajoutant une dose de rire ou de compréhension selon la situation. Pas un mot à dire sur la réalisation, elle n’empiète jamais sur le rôle de Sherlock Holmes et les quelques effets filmiques de cadrages ou d’incrustations sont toujours bienvenus et ne servent qu’à mettre en valeur de manière plus qu’efficace les personnages.

Le + de MrLichi :

Il est crucial de souligner le travail d’écriture des personnages,  qui est tout simplement brillant pour un format comme celui ci, même si Cumberbatch crève l’écran, Watson (Martin Freeman) n’en est pas moins oublié, bien au contraire. Ils forment ainsi un duo paradoxalement antagoniste et parfaitement complémentaire, qui fait en sorte que l’alchimie et tout l’intérêt de cette série prenne forme.

Sherlock est une véritable surprise en matière de série, mais nous ne pouvions en attendre moins d’un homme tel que Moffat, le personnage de Holmes ne s’arrête pas une seule fois et son évolution morale grace à la présence de cet être pour lui étrange et pour nous normal ne fait que commencer.
Titre Français : Sherlock
Titre Original : Sherlock
Réalisation : Paul McGuigan, Euros Lyn
Création : Steben Loffat, Mark Gatiss
Scénario : Steben Loffat, Mark Gatiss et Stephen Thompson d’après l’oeuvre de Arthur Conan Doyle
Nombre de Saison : 1-2-3-?
Nombre d’Episodes par Saison : 3

Preview Saison 2 :

Mais ne nous contentons pas seulement de cet avis sur la première saison, car à l’occasion nous avons eu l’occasion d’être présent à la preview de la nouvelle saison de Sherlock. Même si a vrai dire cela fait un moment que j’ai bouclé cette seconde saison monstrueuse, mais soit, je ne vous parlerais que de ce premier épisode comme si je n’en avais pas vu plus.
Après l’arrivé de Moriarty dans l’épisode précédent, les créateurs ont décidé de mettre les bouchées doubles en faisant rentrer dans la danse un autre personnage primordial de l’univers Sherlock : Irène Adler. Et par la même occasion, la série change clairement de chemin en bifurquant sur une thématique par épisode, et la première se trouve être forcément l’amour.
Dès les premières minutes on retrouve directement le style qui avait fait le charme du troisième épisode de la précédente saison, le meilleur de celle-ci, notamment dans l’illustration démente de ce nouveau personnage. Bien sur on y retrouve le même fun et le coté décalé si propre à Moffat et aux séries anglaises.
On notera aussi une plus grande implication du docteur Watson dans l’histoire, mais surtout une décadence intrigante du détective privé qui semble ne plus tout contrôler face à cet ennemi, Moriarty, qui peu à peu lui apparaît et va sûrement être l’un des fils conducteurs de cette nouvelle saison.
En somme, cette seconde saison nous engage avec la même vigueur que le dernier épisode nous avait laissé, intrigué, en soif de connaître la suite des évènements. Elle ne devrait d’ailleurs pas tarder à arriver sur nos écrans. En attendant pour ceux qui auraient loupés cette première saison, je vous invite à vous rendre sur France 4 combler cette lacune !
Et pour finir, je vous laisse sur l’interview à laquelle nous avons pu assister de Steven Moffat.

A propos de Nox

Rédacteur stellaire, parle cinéma, jeux-vidéo et de bien d'autres choses inutiles. Dirige entre autres les larbins qui enrichissent ce blog fondé quelque part aux environs de l'an de grâce 2011.
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