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[PARIS CINEMA] Jours 3&4 – Sabres, Rires et Hypnose

Les Films de MrLichi

The Sword de Patrick Tam [Hong Kong à l'honneur]

Un vieillard. Son épée : Étoile de Glace. Ce premier : disparu. Cette seconde : convoitée. Par qui ? Par deux homme, l’un pour perfectionner son pouvoir personnel, l’autre pour défier son ancestral propriétaire et tester sa vaillance.
The Sword est un Wu xia pian on ne peut plus classique, une sorte de quête entre le bien et le mal avec cette fameuse épée à la fois témoin et objet de l’affrontement des deux hommes.
Avec un film d’une ingéniosité rare, Patrick Tam se prend au sérieux comme jamais, et ce qui peut paraître comme ridicule devient du génie. Dans ses combats aux chorégraphies envolées, la notion de corps est à la limite de la disparition. Aussi improbable que cela puisse paraître, les hommes semblent être absents, seuls leurs uniformes subsistent, en témoignent les bruitages incessants de draps battus par le vent.
La notion d’anoblissement humain atteint son paroxysme dans un combat final dantesque, alliant passages d’un raffinement extrême à quelques plans risibles malgré eux. Portés par des bonds virevoltants, les sabres s’entrechoquent. Les combats, sans merci, s’effectuent dans les règles de l’art. Les affrontements au sabre sont tout bonnement virtuoses, et ne tiennent absolument pas compte de la notion de ridicule, le genre ne s’y prêtant finalement pas.
A cela s’ajoute une romance assez mélancolique et poétique du héros, portée par une musique entêtante, surtout lorsque celle-ci est utilisée comme thème principal tout le long du film, que le ton soit lyrique ou dramatique.
Malgré des passages parfois absurdes, The Sword possède un charme incroyable qui en fait un classique inratable du genre.

Critique complète à venir prochainement.

Titre Français : The Sword
Titre Original : Ming jian
Réalisation : Patrick Tam
Acteurs Principaux : Qiqi Chen, Adam Cheng, Norman Chu
Durée du film : 01h25
Scénario : Clifford Choi, Ying Huang, Shing Hon Lau, Tianci Liu, Zigiang Lu, Patrick Tam
Musique : Joseph Koo
Photographie : Billy Wong
Date de Sortie Française : inconnue / 14 Août 1980 (Hong-Kong)

The Private Eyes de Michael Hui [Hong Kong à l'honneur]

Comédie Hong-kongaise du milieu des années 1970, The Private Eyes, premier film d’une saga ayant pour héros « Mister Boo », semble étrangement très américanisé. Dès l’introduction, l’influence se fait sentir sur des plans successifs de la ville où se déroule le film, comme cela aurait pu se faire avec New-York. Si en soi le film n’est pas mauvais, il est dommage d’avoir décidé d’emprunter des idées à un burlesque déjà-vu. Le comique est incontestablement bon, mais ce genre avait déjà connu ses heures de gloire avec le grands pontes que furent Laurel & Hardy, Charlie Chaplin, et dans une autre mesure Blake Edwards.
Si déphasage il y a, les personnages restent tout de même sympathiques, et les situations prêtent facilement à rire. Entre le détective à la fois antipathique, qui n’hésite pas à transformer le salaire de ses employés en dettes à vie, et aussi naïf et gentil dans le fond; le second paradoxalement maladroit et expert en arts-martiaux; et l’homme de main flegmatique; ces personnalités sont une perche évidente au divertissement de gestes et de situation.
Ainsi, une des scènes hilarantes du film expose le détective s’adonnant malgré lui à une séance de gymnastique un poulet mort à la main. Si le visuel des gags est de mise, le film renferme aussi son message dans un contexte social d’époque. Michael Hui en profite donc pour dénoncer à coup de petites piques la situation des travailleurs dans son pays, et les traitements parfois indignes des patrons à leur égard. Il bénéficie aussi de l’appui de son frère Samuel, dont la chanson principale du film appui ses propos.
Le film a probablement perdu pas mal de crédit à travers le temps (bien des choses ont changé en une trentaine d’années), mais le comique reste finalement assez efficace.

Titre Français : Mister Boo Détective Privé / The Private Eyes
Titre Original : Ban jin ba liang
Réalisation : Michael Hui
Acteurs Principaux : Michael Hui, Samuel Hui, Ricky Hui, Angie Chiu
Durée du film : 01h34
Scénario : Michael Hui
Musique : Samuel Hui
Photographie : Yiu-Tsou Cheung
Date de Sortie Française : inconnue / 16 Décembre 1976 (Hong-Kong)

Chungking Express de Wong Kar-Wai [Hong Kong à l'honneur]

Chunking Express fait partie de ces films dont il semble impossible de parler. Plus qu’un objet cinématographique, le quatrième film de Wong Kar-Wai est une incroyable expérience de cinéma, et poser des mots sur un  ressenti comme celui que ce film nous procure semble dérisoire face à une telle ampleur et une poésie folle.
Dès son introduction, une course-poursuite au ralenti rythmée par une fascinante musique qui nous rattrapera plusieurs fois dans la suite du film, Wong Kar-Wai nous place d’emblée devant un chef-d’œuvre, un film unique en son genre et qui ne ressemble finalement à aucun autre. Cela se maintient d’autant plus dans la construction du récit,en deux parties qui n’ont à aucun moment un quelconque lien, si ce n’est le thème commun. Le but n’est pas de chercher une certaine cohérence narrative, mais bien de provoquer un appel au sens face à ce film d’une troublante beauté.
Dans ces deux complexes histoires d’amour, toutes les émotions passent par l’image. Les silences, les jeux de regard espiègles et parfois enfantins triomphent grâce aux acteurs, qui intègrent parfaitement le scénario et permettent d’aboutir à des scènes absolument fabuleuses où les corps s’expriment, s’appellent dans des séquences mélancoliques mais qui respirent la joie de vivre.
L’expérience n’aurait pu être ultime sans la mise en scène envolée choisie par le réalisateur. Avec sa caméra en mouvement quasi constant, il parvient à capter avec une justesse admirable les émotions et les pensées de ses personnages. Si les romances au cinéma sont souvent difficiles à transcrire et à échafauder, celles de Chungking Express font partie des plus belles qui puissent exister.

Critique complète à venir prochainement.

Titre Français : Chungking Express
Titre Original : Chung Hing sam lam
Réalisation : Wong Kar-Wai
Acteurs Principaux : Brigitte Lin Ching-hsia, Tony Leung Chiu Wai, Faye Wong
Durée du film : 01h37
Scénario : Wong Kar-Wai
Musique : Frankie Chan, Roel A. Garcia
Photographie : Christopher Doyle, Wai Keung Lau
Date de Sortie Française : 22 Mars 1995

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2 Comments

  1. Le coup du nunchaku dans The private eyes, c’est bien simple, je ne peux plus voir une saucisse sans rigoler…
    je n’ai revu aucun des Wong Kar Wai présents au festival, mais certes, le souvenir de Chungking express me laisse toujours rêveuse ^^ Et Nos années sauvages est à pleurer.

    • Va falloir que je le trouve celui-là.

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