[CRITIQUE] Target

McG sait s’y faire en matière de réalisation de films dits « grands publics ». Après s’être fait une renommée de réalisateur assumant son côté fun et déjanté avec sa revisite en deux volets de la série des Drôles de Dames, il a depuis tracé son chemin avecle décrié Terminator Renaissance en 2009. Pas toujours adulé, mais pourtant certainement doué dans ce qu’il fait, ses films s’assument totalement, et ce jusque dans les castings, où l’on retrouve toujours de grands noms. En confiant les plantureuses Cameron Diaz, Drew Barrymore et Lucy Liu au mystérieux Charlie, puis en propulsant Christian Bale et Sam Worthington dans son Terminator, il ne déroge pas à la règle avec Target.
Mais cela réussit-il à faire de ce film un divertissement de sa trempe, comme un retour aux sources ? Réponse avec beaucoup de oui et un peu de non.

Target se résume comme l’histoire de deux agents secrets opérant ensemble, et se trouvant être meilleurs amis à la ville. A priori, rien ne semble pouvoir les séparer l’un de l’autre, jusqu’au jour où ils découvrent qu’ils fréquentent et séduisent la même femme, Lauren. Et c’est sur ce postulat que repose et que va se développer le film. Ce qui semblait être un problème pour les hommes, à savoir faire des choix qui pourront briser leur amitié, va s’avérer en être aussi un pour Lauren, qui va elle aussi se trouver face à un dilemme.
Target est le prototype même du film de pur divertissement qui s’assume. Pour attirer un large panel de public, il se trouve être un mélange d’action avec ces deux héros qui vont déployer tout un arsenal de plus en plus improbable pour arriver à leurs fins, et de comédie romantique avec la fameuse « prétendante » dont la vie sentimentale semble être une catastrophe, et qui se voit obligée de demander des conseils peu avisés à son amie nymphomane.
Tuck et FDR, les deux protagonistes qui avaient tout en commun, vont petit à petit mêler vie privée et vie professionnelle afin d’atteindre leur but, à savoir conquérir cette femme. L’évolution des rapports entre eux deux est intéressante, car tout en restant enfantine tout du long, l’ambiance va passer de la confrontation bon-enfant à une guerre sans merci. Après tout, McG filme ici un rêve de gosse, celui de devenir un agent secret et de pouvoir faire tout ce qui n’est pas permis en temps normal, avec en plus tout un tas de gros jouets à disposition. C’est donc logiquement que l’on se retrouve à regarder la surenchère dans les moyens de persuasion déployés avec des yeux d’enfant, et même si certains raccourcis scénaristiques sont parfois un peu faciles, le tout remplit parfaitement sa fonction de divertissement.

Même si la plupart des situations donnent dans une démesure graduelle au fur et à mesure que l’histoire avance, l’ensemble reste assez crédible et cohérent, connaissant les moyens extraordinaires qui sont mis à disposition des deux agents. Ainsi, même si leur métier leur impose de ne montrer aucune faiblesse, McG tente de s’intéresser au côté plus « humain » de ses personnages, de découvrir leurs faiblesses. Si cette  idée a déjà été vue et revue sur le papier, elle s’avère tout de même efficace, et convient parfaitement à l’image purement divertissante du film.
Target est aussi un simple mais efficace mélange de film d’action et de comédie romantique, dans lequel chacun des personnages s’apparente à un genre, même lorsque ceux-ci se rencontrent. Après un démarrage un peu poussif et réchauffé, Target se lance enfin et réussit, sans que ce soit révolutionnaire, à ne pas s’enfermer dans un seul des deux genres qu’il cherche à explorer, et le mélange des deux se trouve être assez maîtrisé.
Dans l’optique de la distraction poussée à bout, McG a su s’entourer d’un casting millimétré, avec un groupe de stars en poupe et reconnues pas le public. On retrouve ainsi un trio d’acteurs au physique parfait en toutes conditions, ainsi que Tom Hardy dans un nouveau registre qui lui colle bien à la peau car, comme les autres, il ne se prend pas au sérieux, s’amusent à tourner leurs scènes et cascades, ce qui donne un peu plus d’énergie au film.
Mais quitte à vouloir assumer l’aspect cool du film jusqu’au bout, autant voir les choses en grand. Et lorsque l’on parle de McG, il y a de quoi s’attendre à de l’osé et du loufoque, et c’est malheureusement là que Target rate le coche. Le spectacle est certes assuré, mais pas assez pour un réalisateur dont on sait qu’il est capable de bien mieux, et cela rend le film agréable, mais trop vite oubliable.

Target est un divertissement tout ce qu’il y a de plus classique, sans être inoubliable. On entre très vite dans le jeu de la surenchère grâce à un casting de pitres même si le tout manque parfois de cohérence. Connaissant la filmographie de McG, on peut déplorer que Target n’ose pas plus et se contente de n’être qu’un gentillet parfois bébête moment de cinéma qui s’oublie bien trop vite.
Titre Français : Target
Titre Original : This Means War
Réalisation : McG
Acteurs Principaux : Reese Witherspoon, Tom Hardy, Chris Pine
Durée du film : 01h40
Scénario : Timothy Dowling, Simon Kinberg
Musique : Christophe Beck
Photographie : Russell Carpenter
Date de Sortie Française : 21 mars 2012

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