Il y avait dans une contrée fort fort lointaine, une saga qui n’en finissait pas d’être consommée jusqu’à la moelle, alors que cette dernière semblait ne plus être bonne à grand chose, les animateurs de chez DreamWorks se sont dit… et si on partait sur un de nos personnages secondaires afin de faire un nouveau film ?
C’est ainsi que Chris Miller, notamment scénariste des Shrek 1 et 2 puis réalisateur par la suite sur le 3, s’est décidé à réaliser un film sur le seul personnage qui sauve un peu cette saga depuis le deuxième volet : Le Chat Potté. Mais soyons clair d’emblée, il faut prendre Le Chat Potté comme une histoire à part, comme un personnage complet d’une histoire sans grand rapport sous quelques facettes que ce soit avec Shrek, ceux qui attendent l’inverse risquent d’être déçu. Mais en même temps… qui voudrait d’un film tirant encore plus vers le ridicule en essayant de remonter une franchise vouée à disparaître ?

Le Chat Potté se veut être la genèse de ce personnage si charismatique, c’est donc ainsi que commence l’histoire de l’orphelin, dans un panier… Alors qu’il grandit dans un orphelinat, il fait connaissance avec Humpty Alexandre Dumpty. Alors que tout va pour le mieux, que ces derniers vivent de l’aventure que leur prodiguent leurs petits larcins, notre chaton se voit hissé soudainement au rang d’icône dans ce petit village où il habite. Dumpty, se sentant floué et ne voulant se détacher du banditisme va trahir notre héros et faire basculer sa vie dans un gouffre.
Alors que leurs deux vies se sont séparées depuis longtemps, que notre héros est devenu notre bandit, une vielle plaie semble réapparaître… Une légende qui a bercé son enfance et qui pourrait être sa seule solution pour rattraper ses actions : les haricots magiques !

DreamWorks se penche de nouveau sur un mythe qui n’a pour nous rien d’étranger : le conte de Jack et le Haricot magique, bien sûr il n’est pas nécessaire de préciser que c’est à leur sauce afin de rendre cette histoire aussi unique que possible. Ainsi, en parallèle on découvre l’histoire complète du chat, de nombreux mystères le concernant sont résolus, comme le principal : les fameuses bottes.
On pouvait tout de même avoir certaines réticences concernant le scénario du film, notamment en sachant que les deux scénaristes qui se sont penchés dessus sont ceux qui nous ont pondu le plus que moyen Hyper Noël… Mais au final, si ce dernier n’a rien de véritablement extraordinaire il reste tout de même très convainquant et suffisant pour nous imprégner de cet univers.
Il semblerait par contre, que l’équipe du film ait eu l’intelligence, à la différence des DreamWorks habituels, de ne pas présager de suite, de clôturer l’histoire de manière explicite. Ça sauverait ainsi un film qui n’a pas besoin d’être entaché de suites plus ou moins médiocres par la suite car totalement dénuées de scénario (le pire étant de renouer avec Shrek).

Adieu humour gras et lourd, dans Le Chat Potté tout semble calculé à la parole près, les scènes humoristiques, les petits détails, tout devient pertinent et en corrélation avec les évènements que l’on nous relate. Tout est efficace, dans la mise en scène de cette histoire épique.
Le Chat Potté n’hésite pas à tomber dans le dramatique, mais pas trop non plus, simplement assez pour rendre par la suite émouvantes de nombreuses scènes, que nous ne soyons pas simples spectateurs. Car cette histoire est réellement prenante et il est dur de ne pas sourire à de nombreuses reprises en conséquence de situations atypiques et très bien trouvées.
Autre élément important, le Chat Potté se veut, avant d’être un hommage au film de cape et d’épée, être plutôt paradoxalement un hommage au western spaghetti, principalement de Leone. Ce mélange créé une ambiance et une atmosphère assez singulière.

Mais plus qu’un film doté d’un comique de situation presque sans défauts, Le Chat Potté est aussi intéressant visuellement. La réalisation est beaucoup plus fine, les différents décors sont somptueux et se distinguent par un caractère qui leur est propre. Le film abandonne les formes rondes exagérées pour donner plus de profondeur aux différents personnages.
Rien que la gestion des poils du personnage principal et de son acolyte, Kitty est simplement bluffante.
Notons la participation de Guillermo del Toro en tant que producteur conseiller qui je pense n’est pas étranger à la qualité de l’univers et à la richesse des personnages, même secondaires.
Petit mot sur la 3D : je suis un hater pur de cette technologie quand elle est faite à la va-vite, soit 99% du temps, mais je dois avouer que sur ce film, elle était plutôt agréable, et même, peut être pas indispensable comme pour Ga’hool, mais elle apporte un joli plus.

Plus que ce qui aurait pu être un simple reboot désespéré d’une saga corrompue, le Chat Potté va même jusqu’à nous faire oublier un quelconque lien entre ces deux derniers en nous proposant un récit, une aventure, cohérente, construite, réfléchie et indéniablement fun !
Mes respects Puss in Boot !


Titre Français : Le Chat Potté
Titre Original : Puss in Boots
Réalisation : Chris Miller
Voix Principales VO : Antonio Banderas, Selma Hayek, Zach Galifianakis
Voix Principales VF : Boris Rehlinger, Virginie Efira, Vincent Ropion
Durée du film : 1h30
Scénario : Tom Wheeler
Musique : Henry Jackman
Date de Sortie Française : 30 novembre 2011