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  • De la même façon que le cinéma Hong-kongais s’était exporté soudainement aux Etat-Unis par le biais d’artistes de talents, c’est aujourd’hui à la Corée d’arriver sur le sol américain. Second réalisateur...
  • Aujourd’hui, l’on dit souvent que le phénomène d’adaptation rend le cinéma pauvre, et que par conséquent il semble incapable de se construire lui-même autrement que par la littérature. Et pourtant,...
  • Ayant déjà fait ses preuves en tant qu’acteur pendant plus de 45 ans de carrière, Dustin Hoffman a l’air de chercher de nouveaux défis à relever. L’acteur découvert en 1968...
  • Lorsque que Tarantino l’a annoncée, la nouvelle n’a surpris personne. En effet, proclamer que son prochain film serait un western, de surcroit spaghetti, n’était que le prolongement de ce qu’avait...

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Critique : Stoker (Park Chan-wook)

Stoker

De la même façon que le cinéma Hong-kongais s’était exporté soudainement aux Etat-Unis par le biais d’artistes de talents, c’est aujourd’hui à la Corée d’arriver sur le sol américain. Second réalisateur de ce trio de pionniers, Park Chan-wook n’en démord par pour autant avec son esthétique et ses sujets de prédilection. Avec Stoker, le réalisateur de la trilogie de la vengeance avance étrangement à contre-sens de l’horizon d’attente du public américain. Là où l’on aurait pu attendre une oeuvre stigmatisée par le système du-dit pays – Kim Jee-woon si tu nous entends -, son oeuvre, poétique et déstabilisante, va même jusqu’à se glisser à travers une facette que même les habitués de son cinéma auront du mal à reconnaître.
Stoker, sous sa forme de fable monstrueuse, pourrait bien être la confrontation de Park Chan-wook avec une nouvelle étape de son cinéma qu’il avait amorcé avec Thirst. Huis-clos intelligent construit sur une ambiguïté permanente, le film partait pourtant d’un étrange concours de circonstances. D’un côté, un scénario écrit par Wentworth Miller, le héros de la série Prison Break, figurant parmi les plus côtés. Ce dernier s’avérant être écrivain durant sont temps perdu, auteur même d’un prequel nommé : « Uncle Charlie ». De l’autre, un génie étranger imprévisible, à la fois réalisateur et auteur signant ses oeuvres d’un sceau indélébile.
Et pourtant de ce mélange improbable formé sous le signe d’une liberté de choix inconcevable chez un réalisateur fraichement arrivé dans le système hollywoodien, s’est forgée une œuvre majeure de l’année. Le film tire parti sans relâche d’une mise en scène léchée dont la narration naît par symbiose. D’une façon unique, Stoker symbolise un instant de poésie romantique libérée de toute contrainte aux yeux d’un spectateur qui ne pourra que se sentir mal à l’aise face à cette même liberté.

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Critique : L’Écume des jours (Michel Gondry)

L'écume des jours - AfficheAujourd’hui, l’on dit souvent que le phénomène d’adaptation rend le cinéma pauvre, et que par conséquent il semble incapable de se construire lui-même autrement que par la littérature. Et pourtant, certains livres semblent encore attendre inlassablement l’instant où les cinéastes qui leurs étaient destinés viendraient à s’arrêter le temps d’un film, sur eux. L’écume des jours de Boris Vian n’était pas de prime abord l’un de ces romans, car un récit hors-normes appelle à être travaillé par un homme hors-normes. C’est ainsi que Michel Gondry c’est annoncé, comme cet homme en marge de la société et pourtant réaliste sur son contenu, et par conséquent capable de mettre en image l’absurde et l’inadaptable.
Le cinéaste qui avait déjà laissé divaguer son imagination à travers La Science des Rêves, nous ouvrant l’hémisphère gauche de son cerveau, revient alors sur un film paradoxalement plus personnel et aboutit que ce dernier. Car L’écume des jours, au-delà de la profondeur de ses ambitions, de son rôle de vilain petit canard du cinéma français, fils bâtard de la performance artistique et du cinéma, s’avère être un film osant prendre son spectateur à rebrousse poil, le mettant dans une position inconfortable afin de mieux le mettre en face de certaines réalités. Que ce soit dans aussi bien dans son image que dans sa composition du cadre, Michel Gondry, laisse place à l’artiste, celui qui, il y a encore peu de temps, divaguait dans les couloirs du centre George Pompidou, celui qui, par une imagerie plastique impénétrable, rend compte de la société qui l’entoure par des substituts humbles et poétiques.

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Critique : Quartet (Dustin Hoffman)

Quartet affiche

Ayant déjà fait ses preuves en tant qu’acteur pendant plus de 45 ans de carrière, Dustin Hoffman a l’air de chercher de nouveaux défis à relever. L’acteur découvert en 1968 dans Le Lauréat, et immédiatement propulsé au rang de star, a aujourd’hui 75 ans, et comme bon nombre de comédiens avant lui, il a décidé de passer derrière la caméra, d’inverser les rôles et de diriger à son tour. S‘il n’en est pas à son premier essai (il avait déjà voulu prendre la barre du Récidiviste à la fin des années 1970, mais ce sans succès, il ne restera qu’acteur sur le film), c’est cette fois-ci grâce à l’appui de son chef opérateur John De Borman que Dustin Hoffman s’est retrouvé à la tête de ce projet.
A la base une pièce de théâtre d’un certain Ronald Harwood, notamment scénariste du Pianiste de Polanski, Quartet a été scénarisé par le dramaturge lui-même, ce qui balaye d’emblée toute question sur la légitimité de l’adaptation de l’œuvre originale. La question critique est ainsi tout simplement d’essayer de savoir ce qu’Hoffman a pu apporter comme vision sur le sujet en tant que metteur en scène. Le film parle de la vieillesse sans être péjoratif sur la chose, et il faut dire que s’il n’est pas entièrement réussi, il semble très personnel et propre à l’intimité du réalisateur, ce qui lui vaut d’être touchant et agréable à défaut d’être totalement convaincant.

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Critique : Django Unchained (Quentin Tarantino)

Django - AfficheLorsque que Tarantino l’a annoncée, la nouvelle n’a surpris personne. En effet, proclamer que son prochain film serait un western, de surcroit spaghetti, n’était que le prolongement de ce qu’avait entamé le cinéaste avec Kill Bill puis, de manière plus flagrante encore, Inglourious Basterds. Il faut dire que si ces deux films rendaient chacun hommage a un genre bien spécifique (le film d’art martiaux période Shaw Brothers pour le(s) premier(s) et le film de guerre made-in Hollywood pour le second) bien distincts du western spaghetti, le résultat, passé à la moulinette Tarantino, en avait pourtant le goût et l’odeur : nombreux emprunts référencés à Sergio Leone, omniprésence des musiques d’Ennio Morricone dans la B.O, esthétique et cadrage de western à l’italienne appliqués à d’autre genres, thématique de la vengeance sous influence transalpine, goût de la satire et de l’ironie mordante … La liste est longue et parfaitement représentative de l’amour que voue Tarantino au genre. Ainsi, la promesse faite par ce dernier de s’attaquer enfin de manière frontale au genre qu’il détourne depuis tant d’années ne pouvait manquer d’attiser la curiosité, que ce soit des simples cinéphiles, de ses fans acharnés ou bien encore des passionnés du western « all’ italiana ». De plus, la décision prise par Tarantino de traiter de l’esclavage, sujet toujours très sensible aux États-Unis, rendait le projet ambitieux mais risqué et paradoxalement laissait penser que seul un cinéaste disposant de sa liberté de ton et d’action était à même d’en éviter les écueils majeurs.
En effet, au regard du résultat final, il est aisé de constater que la thématique de l’esclavage s’inscrit de manière idéale dans les cadres du western spaghetti et du « revenge movie », formes que Tarantino affectionne tant. Loin des visions volontairement naïves et  romantiques (rares de surcroît ) véhiculées par Hollywood durant les années 30 à 60 avec des films comme Autant en Emporte le Vent (1939), le récit de Django Unchained en prend le contrepied, nous narrant l’histoire d’esclaves tellement humiliés et persécutés qu’ils ont soif de vengeance encore plus que de liberté.

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Critique : Cloud Atlas (Andy, Lana Wachowski et Tom Tykwer)

Cloud Atlas - AfficheA l’heure où l’on dit que les irrésistibles ne font pas long feu, que les auteurs sont voués à se marginaliser pour réussir un projet, les Wachowski continuent à se dresser tel un chef de fil unique dans ce monde qu’est celui du cinéma indépendant. Après l’échec cuisant de Speed Racer, à moitié explicable par son esthétique cloisonnée empêchant le spectateur de se douter du projet intellectuel monté sous cet aspect haut en couleurs, Cloud Atlas, ce projet fou d’envergure, naissait bien loin du temps où n’importe quel studio se serait jeté à bras le corps par la simple mention du nom Wachowski. Cette fois-ci, ils sont rejoints par Tom Tykwer, permettant une peinture complète de cet univers pluricellulaire autrement impossible.
Et pourtant, après un décalage de sortie invraisemblable en France, confirmant le manque d’assurance de la part de Warner quant à sa distribution et son succès, il est désormais temps pour le film de faire volte-face, et nous rassurer sur la qualité d’une pièce artistique hors du commun.
Depuis Griffith et ses deux biographies de l’humanité, jamais le terme de fresque humaine n’avait trouvé si belle représentation. Et pourtant, le projet était bien loin d’être le plus facile et le plus évident à réaliser. Le livre de David Mitchell avait été placé précieusement sur cette liste noire des scénaristes : l’inadaptable.
Cloud Atlas est un récit unique découlant de six autres récits. Séparément, chacune de ces parties se dirige dans différents sens, avec différents buts, tandis que dans leur globalité, c’est une véritable architecture logique et chronologique qui se forme. Si le spectateur pourra la première fois être déconcerté face au résultat filmique qui en naît, véritable tour de force technique, une fois prêt à aborder un tel récit, c’est un nouveau niveau narratif qui s’offre alors à lui. Car l’on pourra dire ce que l’on veut de Cloud Atlas, d’un côté qu’il s’agit d’un film prônant une philosophie de comptoir – tout en philosophant maladroitement sur la nature du sexe de Lana Wachowski, allez comprendre le paradoxe -, qu’il s’agit d’une œuvre incomplète, incompréhensible, mais pour ne pas tomber dans une lecture si simple, peut-être faut-il parfois prendre un peu de recul, et laisser à une telle œuvre, qui le mérite, une seconde chance.

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Critique : Spring Breakers (Harmony Korine)

Spring Breakers - Affiche 2Mis en avant comme nouveau film de la génération Y, à l’instar de Projet X l’année passée, le long métrage d’Harmony Korine, Spring Breakers, s’avère au final aller bien plus loin que cette idée réduite et désuète. Clarifions ce point, afin de mieux démontrer par son inverse à quel point le film s’adresse au final à un public plus mature que celui visé. Pourtant, à travers la communication, c’est plus la génération YOLO - Y(ou)O(nly)L(ive)O(nce) – qui semble visée, phénomène répandu surtout aux États-Unis. Le concept ? Profiter de chaque jour comme si c’était le dernier. Fumette, alcool, sexe, drogue, et comme on aurait pu le dire à une autre époque bien plus classe, Rock’n'roll. Pour certains, le terme vous rappellera peut être le concept d’une de ces émissions passant en pleine nuit, sur laquelle on tombe par infortune en zappant entre deux programmes. L’idée est donc d’émerveiller notre petite génération en lui offrant un contenu, qui, il paraîtrait, lui soit adapté, boobs, drogue et sexe donc.
L’idée ne vous convainc pas? Et bien rassurez vous, Spring Breakers se trouve à fortiori à son opposé le plus total. Certes le postulat de départ nous renvoie clairement à la débauche du plaisir, mais, plus Harmony Korine nous plonge au cœur son univers, plus ses idées semblent progresser dans un concept dépassant toute logique vraisemblable. Spring Breakers brise alors les propres limites qu’il s’impose pourtant lui même en abordant un sujet aussi opportuniste et attendu.
Il est par contre étonnant - dans notre France bien puritaine - de voir le film affublé d’un « déconseillé aux moins de 12 ans », le film s’adressant clairement à un public plus mature et surtout apte à encaisser un tel choc visuel et sensationnel. Ce n’est pas pour rien qu’Harmony Korine décrit son film de véritable descente sous acides. Scandales et promotion se mélangent alors avec facilité au fur et à mesure que le film s’approche de nos salles.

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A LA UNE, CINEMA, CRITIQUES, DOSSIERS, DU MOIS, LE BLOG

Le Blog : Webzine n°3 – Spring Breakers

Après une absence d’un mois, nous revoilà avec le Webzine du mois de Mars !
(Pour récupérer le PDF, faites un clic-droit sur l’image, « Enregistrer sous… »)

13-03

Pixagain – N°3 : Spring Breakers

Au programme : la critique complète de Spring Breakers, et qui arrivera ensuite sur le blog d’ici une semaine.
Je ne vous en dis pas plus, le reste est dans l’edito et le contenu !

N’hésitez pas à nous donner vos avis, idées & commentaires.

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Critique : The Sessions (Ben Lewin)

The Sessions - Affiche

Deuxième film de Ben Lewin, après la réalisation d’un court-métrage tourné à Paris il y a plus de vingt ans et mettant en scène notamment Jeff Goldblum et Jacques Villeret, puis d’un passage à la télévision, The Sessions, s’il ne fait pas énormément parler de lui en France, a visiblement conquis à la quasi-unanimité la critique américaine. En effet, il fait partie de ces films qui font beaucoup parler d’eux : multi nominé et notamment récompensé du prix du jury à Sundance, il était forcément attendu au tournant, avec tout de même cette méfiance qui accompagne ces œuvres glorifiées de partout. Adapté de l’histoire vraie de Mark O’Brien (ou plutôt de l’un des essais de ce dernier, intitulé « On Seeing a Sex Surrogate »), The Sessions s’infiltre dans la vie de cet homme condamné à vivre le restant de ses jours allongé en permanence, car paralysé par la polio. Le film ayant un potentiel mélodramatique intense, le réalisateur prend à contrepied son sujet en donnant à son personnage un objectif précis : se dépuceler. C’est ainsi que le ton vire immédiatement vers la comédie dramatique, et si ce choix est plutôt intéressant sur le papier, le résultat final manque clairement de relief et en devient finalement plus insignifiant que touchant.
Si le film s’ouvre sur des archives vidéo montrant le vrai Mark O’Brien, ce n’est pas un hasard. On le voit sur son « lit roulant », on l’entend parler, on comprend que seul son cou peut s’articuler. En faisant cela, Ben Lewin permet de justifier le jeu de John Hawkes, certes incroyablement juste, mais qui va jusqu’à imiter sa propre voix, ce qui pourra paraître pénible à la longue.

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Critique : Le Monde Fantastique d’Oz (Sam Raimi)

Oz - AfficheIl y a de longues années, Le Magicien d’Oz avait gravé d’une pierre symbolique une nouvelle histoire du cinéma. Illustration du passage en couleurs et d’une partie de la culture américaine lorsque le rêve était autant porteur d’espoir que d’une morale éducative, le film de Victor Fleming était, et restera sans aucun doute la plus belle adaptation possible du roman de Lyman Frank Baum. Si sa suite, Oz, un monde extraordinaire, n’est définitivement pas animée de la même fougue, Sam Raimi lui, ne prétend jamais avoir l’intention d’occulter le chef d’œuvre dont il s’inspire. Car au-delà d’être un simple prequel, Le Monde Fantastique d’Oz n’a jamais l’arrogance de n’être plus qu’un véritable hommage et une simple redescente dans ce monde dans lequel n’importe quel homme rêverait pouvoir s’établir.
Loin d’idées complexes, Le Monde Fantastique d’Oz n’est pourtant pas dénué d’idées morales, écrivant l’histoire de l’homme que l’on résume aujourd’hui par le titre « Magicien d’Oz » : Oscar Zoroaster Phadrig Isaac Norman Henkel Emmannuel Ambroise Diggs ou Oz pour les intimes. Ce magicien de cirque peu scrupuleux, que l’on pourra apparenter sans aucun mal à un charlatan à la recherche du boniment parfait, du tour qui changera sa vie, ne fait que s’échapper constamment de ses obligations, parfait utilitariste dans l’âme.
Oz ne changera pas cette vision du monde qu’a Oscar Diggs, ce sont les rencontres humaines comme étrangères que met en scène Sam Raimi, qui amèneront peu à peu Oscar Diggs sur le chemin du Magicien faiseur de souhaits que l’on connaît aujourd’hui.

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